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Stanley 

- Non... s'il te plait. 

J'ouvre les yeux en fronçant les sourcils, réveillé par une douce voix traumatisée. Alayna est toujours dans mes bras mais elle s'agite. Elle fait un putain cauchemar. 

- S'il te plait... ne me touche pas...

Je me redresse en comprenant que son cauchemar n'est rien d'autre que ce qu'elle a vécu là-bas. Je passe doucement ma main sur son épaule en la secouant légèrement. Son visage est baigné de larmes. 

- Alayna.

Je la secoue plus fort et elle finit par se redresser d'un seul coup. Sa respiration est saccadée et coupée par ses sanglots. Je la ramène à moi ne sachant pas quoi faire d'autre. Je veux la réconforter, aussi bien que je le peux. 

- Il n'est plus là, je vais te protéger de lui d'accord ? 

Elle hoche la tête contre mon torse avant de s'éloigner de moi provoquant un vide que je déteste. Elle se recouche toujours en sanglotant alors je passe une main tendre dans ses cheveux. 

- Rendors-toi Alayna, je suis là tu n'es plus avec lui. 

Je ne la vois pas hocher la tête mais elle attrape ma main pour la ramener sur sa taille. Je n'ose pas la toucher par peur qu'elle me repousse par contre si c'est elle qui le veut alors je n'attends que ça. J'aimerais pouvoir la toucher sans craindre qu'elle le prenne mal mais je sais que c'est pour elle que c'est dur, pas moi. 

Je ne sais pas ce qu'il lui passe par la tête quand elle établit un contact avec un homme, maintenant. Est-ce qu'elle a peur quand je la touche ? Rien qu'à cette pensée, je grimace. Je ne veux pas qu'elle ait peur de moi, pas comme le soir où je l'ai blessée sans faire exprès. 

*

- Qu'est-ce que c'est que ce bordel !?

Je me relève d'un coup sans reconnaître la voix. Pourtant, je n'ai qu'à me tourner vers l'entrée pour le savoir. Andrew est là, très en colère. Mon père est derrière lui et j'aperçois les garçons, sûrement là à cause du cri d'Andrew. Les battements de mon cœur s'accélèrent tout comme mon pouls. 

Alayna me jette un regard inquiet, ayant peur que ça se passe comme la dernière fois. 

- Ce n'est pas ce que tu crois Andrew, elle ne voulait pas être seule c'est tout.

J'enfile rapidement mon jean ainsi que mon t-shirt, prêt à l'affronter. Parce que cette fois-ci, je ne partirais pas. Je ne laisserais pas Alayna toute seule, pas après ce qu'April m'a dit. Elle m'a dit que, quand j'étais parti à New York, Alayna est tombée en dépression. Ça m'a fait mal d'entendre ça mais en même temps, c'était un soulagement. Si elle était aussi mal après mon départ, ça veut dire que je compte au moins un petit peu pour elle.

Mais cette fois, je ne la laisserais pas. Si je dois partir à New York, je l'emmènerais avec moi. On pourra vivre sans se cacher de son père, sans avoir peur qu'on nous sépare de force une nouvelle fois. 

- Ah oui ? Pourtant on dirait que tu as juste profité de l'occasion. 

- Andrew..., souffle mon père. 

J'hausse un sourcil en sentant la colère m'envahir. Comment peut-il penser ça de moi ? Mon père le fusille du regard mais je sais qu'il ne fera rien parce qu'il l'aime et je suis incapable de lui en vouloir. Je sais ce que c'est d'être autant pris par une personne. 

- Tu dis tout le temps que je suis comme ton fils mais tu ne me connais pas si tu penses que j'ai profité d'elle dans l'état où elle est.

À la fin de ma phrase, on dirait qu'il se rend compte de la connerie qu'il vient de sortir. Jamais je ne profiterais d'une fille et encore moins d'Alayna. Je sens son regard sur moi, embrasant mon corps malgré la situation. Son regard me fait un effet que je n'avais jamais connu et, putain, j'adore ça. Tout en fusillant Andrew du regard, je boucle ma ceinture. 

Passion mortelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant