10

57 1 2
                                    

Stanley

Quand j'arrive dans la cuisine, maman est par terre. Mon sourire s'efface alors que j'accours vers elle. 

- Maman !

Je m'accroupis pour sentir son pouls mais il est faible. Très faible. J'arrive à appeler les pompiers alors que la panique m'envahit. 

- Maman, ne me quitte pas, je pleurs.

Je la tiens contre moi comme si cela pouvait la sauver. Sa main bouge pour venir se poser contre ma côte gauche. Je souris. Elle est vivante.

- Stan...

- Oui maman, je suis là.

Je ne veux pas qu'elle meurt. Pas maintenant. Les médecins avaient dit qu'elle pouvait vivre, encore. Au moins deux années encore. 

Ils ont menti.

Ses yeux se ferment accélérant au passage mon rythme cardiaque. La sirène des pompiers se fait entendre depuis dedans alors que j'enlace ma mère.

Je me réveille automatiquement, en sueur. Faire des cauchemars sur la mort de sa mère n'est pas une habitude à prendre, pourtant, je l'ai fais. Pas par choix. Mes cauchemars sont venus me hanter après sa mort pour me faire comprendre que c'était moi le fautif.

Je le suis.

Chaque fois, ma tête se joue un nouveau scénario. Et si j'étais arrivé plus tôt ? Et si j'étais resté avec elle ? Et si j'avais pu lui dire "je t'aime" avant qu'elle ne me quitte ? Putain de cancer. 

Je bois d'une traite le verre d'eau sur ma commode et me recouche pour essayer de me rendormir. Heureusement, j'arrive à le faire ce qui est plutôt rare. 

En me réveillant, j'ai un mal de crâne affreux. C'est toujours comme ça les nuits où je fais des cauchemars.

L'eau de la douche est déjà en route. Elle y est. À cette pensée, je souris.

Hier, elle a remarqué que je m'étais épilé les sourcils. Ce n'est peut-être rien pour elle mais pour moi ça me prouve qu'elle fait attention à moi. Qu'elle fait attention à mon apparence et à mon visage. Elle me regarde et c'est tout ce qui compte. Rien qu'à cette pensée, mon cœur tambourine dans ma poitrine. 

Quand j'ai vu Jovan hier matin, je n'ai pas pu me retenir d'écraser cet enfoiré. Mais j'ai bien fais parce que grâce à ça, Alayna m'a touché. Son touché est si bon, si agréable. Je ne veux même pas imaginer le jour où elle me procurera du bien. Il a fallut qu'elle s'appuie sur ma cuisse pour que mon sexe se réveille. Là, je me suis redressé. C'était hors de question qu'elle me voit avec une érection.

Rien que de penser à ce moment là, mon sexe se redresse dans mon jogging.

J'ai agis comme un con par la suite. J'aurais du être moins froid mais j'avais peur qu'elle fasse attention à ce qu'il se tramait sous mon pantalon. Alors, j'ai tout fait pour qu'elle parte le plus vite possible. 

Déjà que quand elle me touchait ce n'était pas facile, mais en s'appuyant contre ma cuisse elle a tout déclenché. J'en veux à cette putain de jupe et cette putain de chemise d'aussi bien la mouler. D'aussi bien lui aller. Mais si je suis sur que même dans un sac poubelle, je la trouverais attirante.

Hier soir, elle est montée avec les garçons. J'ai beau le nier, ça m'a fait un pincement au cœur. J'aurais voulu qu'elle monte avec moi. Je me serais excusé pour l'infirmerie et je l'aurais remercié. Maintenant, elle va croire que je suis juste un gros connard. Et même si je le suis, je n'ai pas envie qu'elle pense ça de moi. 

Passion mortelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant