Transmigrée en Ex-épouse d'un Parvenu dans les années 90

Chapitre 84 : marchandise (1)

Zhang Huaxiu, une femme efficace, fit son entrée sur le lieu de travail dès le troisième jour. Après avoir passé la journée avec elle, Shu Yan réalisa qu'elle était un accro du travail.
Dans la matinée, elle avait méticuleusement rangé la réserve, s'était rendue au marché pour acquérir des outils, puis était retournée au magasin pour réorganiser toutes les étagères de vêtements.

"Prends une pause et viens déjeuner", dit Shu Yan à Zhang Huaxiu  en offrant le siège bien placé en face du ventilateur électrique. Nous étions presque en octobre, mais la chaleur persistait.

"D'accord", répondit Zhang Huaxiu en s'essuyant les mains tout en se rapprochant. Sur la table, il y avait deux plats ainsi qu'une soupe : du chou sauté, du porc braisé et une soupe aux œufs et à la tomate. Comme les ouvriers ne se joignaient pas à eux pour le repas, les portions étaient plus que suffisantes pour eux deux.

Remarquant que Zhang Huaxiu se contentait de manger le chou, Shu Yan prit des baguettes propres et déposa la moitié du porc dans son bol. "Sert toi. Si besoin, j'en achèterai plus."

"Merci. Ça suffit, vraiment. Je suis incapable de manger autant." Zhang Huaxiu observa son bol, désormais garni de viande, et déglutit.

Même si leur situation financière était améliorée et malgré le fait qu'ils mangeaient de la viande plus fréquemment, les revenus des Zhang restaient modestes. Les usines où travaillaient ses parents n'avaient pu verser que la moitié de leur salaire ; sa belle-sœur restait à la maison avec son enfant, ne contribuait pas financièrement ; et elle-même n'avait pas ramené un sou à la maison depuis six mois. Quant à son frère, il ne gagnait pas grand-chose. Comment pouvaient-ils se nourrir ? Manger de la viande une fois par semaine était considéré comme un luxe et lorsqu'ils en avaient, ils faisaient de leur mieux pour réserver la plus grande part à leur neveu.

Sa famille n'était pas la seule à vivre de cette manière. C'était le quotidien de la plupart de ceux qui travaillaient dans les usines. Bien que le travail semblait stable en apparence, en réalité, beaucoup peinaient à joindre les deux bouts de nos jours.

" La dernière fois, j'ai oublié de mentionner le règlement concernant les congés. Tu as droit à deux jours de congé par mois, que tu peux choisir à ta convenance, à condition de me prévenir à l'avance, sauf en cas d'urgence. Si tu n'utilises aucun congé, je te verserai une prime. Si tu arrives à l'heure tous les jours, et que tu ne prends aucun congé, tu recevras une récompense de présence de 30 $. Je pense que j'ai fait le tour de la question". Shu Yan s'en était rendu compte il y a quelques nuits. C'était la première fois qu'elle était patronne, elle n'avait donc pas été très compréhensive.

Zhang Huaxiu ne s'attendait pas à une récompense aussi généreuse. Recevoir 30 dollars pour une présence complète et avoir une prime supplémentaire pour ne pas avoir pris ses deux jours de congé. C'était une dizaine de dollars de plus par mois. En plus de son salaire de 450 dollars, c'était une belle somme.

Shu Yan devait partir plus tôt pour aller chercher ses enfants, laissant ainsi Zhang Huaxiu seul pour surveiller le magasin. Soudainement, elle pensa aux repas de Zhang Huaxiu. Les fast-foods n'existaient pas encore et les repas dans les restaurants coûtaient cher. Leur déjeuner de cette après-midi lui déjà avait coûté 10 dollars, soit en moyenne 5 dollars par personne. En faisant le calcul, Zhang Huaxiu devrait dépenser 10 dollars par jour pour se nourrir, totalisant ainsi 300 dollars par mois. Cette somme dépassait le salaire mensuel de beaucoup d'habitants de Nan. Ce ne serait pas viable. Même dans trente ans, les frais de repas d'une entreprise ordinaire s'élevaient à 450 dollars.

Ayant déjà promis de prendre en charge les repas de Zhang Huaxiu, Shu Yan ne pouvait plus faire marche arrière. Après avoir réfléchi un moment, elle proposa : "Encore une chose. En ce qui concerne tes repas, je dois aller chercher mes enfants le soir et ne peux pas forcément déjeuner ici l'après-midi. Que dirais-tu de cette solution ? Je te verserai une subvention de 60 dollars, et tu t'occuperas de tes propres repas. Est-ce que ça te convient ?"

Les yeux de Zhang Huaxiu se mirent à pétiller. 60 dollars, c'était beaucoup. Auparavant, elle ne donnait que 50 dollars par mois à sa belle-sœur pour les dépenses du foyer.

"Oh, oui." Dès demain, elle apporterait son propre déjeuner et se contenterait de quelque chose de léger le soir pour tenir jusqu'à son retour à la maison. 60 dollars ! De quoi nourrir toute sa famille.