Le droit de mourir

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Un sujet délicat, un sujet qui divise, mais surtout un sujet qui m'interpelle de très près

A l'approche de la nouvelle loi « Fin de vie » en mai 2024, que j'approuve amplement et totalement, et pourtant à mon sens insuffisante, car il y a des oubliés, en particulier les lourds handicaps (y compris non mourants à court ou moyen terme)

Un sujet qui mérite un débat. Mais surtout un sujet qui est propre à chacun. Et ce que j'écris est uniquement mon opinion personnelle

Durant toute ma vie je me suis posé la question si j'irais au bout du chemin si j'apprends un jour que j'ai attrapé une maladie grave et incurable (style cancer)

Je me souviens avoir eu beaucoup de discussions à ce sujet, qui me disent que je pourrai faire preuve de lâcheté si je mets fin à ma vie volontairement, car il faut se battre jusqu'au bout.

Mais dans mon esprit, je ne peux pas affliger à mon corps des souffrances insurmontables, des séquelles physiques inhumaines, mais également personnellement et dans mon âme une souffrance à petit feu alors que je sais pertinament que la mort m'attendrait de manière irrévocable.

Mais dans mon esprit, je me suis dit aussi que j'espère ne pas non plus en arriver à des procédés comme prendre plusieurs médicaments, ou des produits toxiques, ou même des armes pour éviter de vivre de telles souffrances.

Cela me rappelle évidemment ce qu'a vécu mon meilleur Damien qui a mis fin à ses jours en 2004, car il ne voulait pas finir sa vie avec sa leucémie et voir détériorer son corps à petit feu.

C'est d'ailleurs cette épreuve de ma vie qui m'a interpelé et m'a fait posé cette lourde question sur la fin de vie.

Ma réponse est claire est sans appel : "Je préfère mourir plutôt que subir d'atroces souffrances dans mon corps et mon esprit"

Cela souligne une autre question. Faut il être obligatoirement mourant dans quelques mois pour avoir ce droit à mourir en toute dignité ?

Mon opinion est claire : la réponse est non !

Je pense particulièrement aux handicapés, je parle bien des handicaps lourds et graves avec des taux de plus de 80%.

Je donne comme exemple : un handicapé à plus de 80% qui apprend sur un scanner que son corps part petit à petit en vrille de manière dégénérative, et qu'un jour peut être, finira en fauteuil roulant, seul, sans entourage, et être dépendant à vie des infirmières ou aides soignants pour son hygiène ou des aides à domicile pour son quotidien.

Que ce soit pour les personnes âgées, mais également les personnes en perte d'autonomie de tout âge, devons nous subir durant toute notre existence cette dépendance, mais également subir psychiquement durant plusieurs années à venir que nous ne sommes plus maitre de notre vie, et surtout et disons le plus clairement, que nous n'avons plus de vie

Je ne m'imagine pas personnellement et seulement à la quarantaine passée, passer les 30 dernières années de ma vie dans cette situation en premier physiquement sans avoir le contrôle de ma vie, et deuxièmement être dépendant corps et âmes à des tierces personnes ne faisant pas parti de mon entourage.

Si je dois parler à titre personnel, je ne suis pour l'instant pas à ce jour dans cette ultime situation (pour l'instant je le suis qu'à moitié), mais je sais grâce à mes analyses qu'un jour futur c'est ce qui m'attend. C'est déjà très difficile en ce moment de dépendre des aides à domicile pour survivre en ce moment.

Mais surtout, comment vais je réagir lorsque le jour J arrivera ?? Dois je continuer de vivre en n'ayant plus à 100% aucune capacité et les moyens de faire les choses par moi même ??

J'y ai énormément réfléchi à cette question et la réponse est non. Malheureusement cela ne fait pas parti des critères pour avoir droit à des soins palliatifs pour partir sans souffrir.

Mais je ne veux pas non plus en arriver par moi même à des solutions extrêmes pour abréger mes souffrances, pour rappel qui seront inévitables à l'avenir.

Lorsque le jour J arrivera, lorsque mon handicap physique (mélangé par plusieurs comorbidités côté santé) aura atteint à son apogée, je souhaiterai vraiment partir sans douleur, sans souffrance mais surtout sans qu'on m'oblige à vivre pendant des années sans que je puisse avoir le contrôle de mon corps ni le contrôle de ma vie

Il n'y a pas uniquement les mourants à court ou moyen terme qui devraient obtenir ce droit, il faut aussi penser à d'autres cas extrêmement graves, et dont certains d'entre eux n'acceptent pas de vivre dans leur état.

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