Le Suicide

26 1 0
                                    

Chacun a propre vision et définition sur le mot suicide

Voici la mienne : Le suicide est un acte émotionnel. Plus précisément c'est le résultat d'une souffrance ou d'une haine auquel on ne maitrise pas

Certains le jugeront autrement : certains diront plutôt que c'est un acte de lâcheté ou de chantage affectif.

Mais avant toute chose, avant de critiquer un suicide, il faut comprendre la vie et les souffrances de la personne en question.

La vie des uns n'est pas forcément la vie des autres.

Lorsque mon meilleur ami s'est suicidé en 2004, j'en étais malade. Je ne l'ai jamais jugé, je ne lui en ai jamais voulu. Au contraire, c'est moi qui m'en suis voulu de pas avoir été à ses cotés lorsqu'il a demandé à tout le monde de le laisser tranquille. Il a fait son choix, et j'avais l'obligation de respecter son choix. Pour autant j'ai mis du temps à accepter son geste.

J'ai vécu ce moment en mode culpabilisation, mais je sais que je ne suis pas responsable de son geste. Il avait un mal être atroce au fond de lui, une vie qu'il n'acceptait pas, une maladie incurable qui le détruisait à petit feu, et donc selon lui aucun avenir. Je le comprends.

Je ne peux que comprendre ayant vécu moi même à plusieurs reprises, des rejets, des souffrances, de la solitude, et par dessus une vie misérable que je n'ai jamais souhaité vivre.

Oui moi aussi j'ai pensé au suicide, et pour être honnête, j'ai fait moi même plusieurs tentatives, certaines fois en mélangeant les médicaments et l'alcool.

- La première fois date de 1998 à Médréac, lorsque je m'enfermais dans mon domicile, sans manger, sans me lever. Perdre mon père a été un lourd fardeau.

- Ensuite en 2005 à Bordeaux, suite au décès de mon meilleur Damien tellement je me culpabilisais de sa mort, et suite aussi à la séparation avec mon conjoint. Je m'en suis pris aux médicaments.

- Ensuite c'était en juin 2009, en deux parties. La première suite à une dispute violente et physique avec mon conjoint, et la deuxième fois en prenant de nombreux médicaments. On m'avait retrouvé par terre à côté de mon lit, et transféré aux urgences. Cela m'a coûté derrière plusieurs jours à l'hôpital Charles Perrens (au SECOP pour être exact)

- Puis ensuite en mai 2013, en mélangeant l'alcool et les médicaments, sans prévenir personne. Cela m'a coûté 3 jours de sommeil, et une amnésie partielle.

- Et pour finir en décembre 2015 à Sisteron, car je supportais mal de perdre un ami cher. Ce jour là j'ai tenté de faire plus fort sur le coté médicaments et alcool. C'est Nathalie qui m'a retrouvé inanimé sur mon lit, et m'a fait transporter aux urgences ce jour-là.

Depuis cela, beaucoup de pensées, mais pas d'actes

Je ne peux pas dire que je suis fier de mes gestes, mais je ne le regrette pas non plus. Je n'ai pas à m'excuser auprès des gens qui sont sans coeur, et sans âme, sans aucune humanité, qui au contraire jugent votre acte et vous font culpabiliser.

Je n'ai fait que choisir ce qui est mieux pour selon moi ne plus souffrir. Y a pas de mal à dire cela !! Quant aux critiques, je m'en balance, les gens ne sont pas à l'intérieur de moi pour le comprendre.

Plus tard, un autre de mes meilleurs amis a tenté de se suicider en fin 2018 car sa vie a totalement basculé cette année-là. Entre la perte de sa mère, la trahison de ses amis, le divorce avec son mari, mais surtout la plainte de son fils. Tout ça en à peine 3 mois, Il ne l'a pas supporté.

Il m'a donc envoyé un texto, me montrant qu'il s'était entaillé les veines et en me disant adieu. Ohhhh non pas deux fois !!! Je me suis empressé de le sauver, et à ce jour il est toujours parmi nous.

Cet ami fait parti des contacts qui a jugé négativement par le passé, les actes de suicide. 1 an auparavant il a été jusqu'à me dire, que ça ne lui arrivera jamais, et qu'il ne le fera jamais.

Comme quoi !! Lorsque l'on subit une blessure profonde à répétition, tellement ce n'est plus possible, on veut en finir à la vie. Depuis ce moment là, il comprenait mieux.

Que ce soit un divorce, la perte d'un enfant ou d'un proche, un licenciement, la solitude profonde, les rejets multiples, un isolement contre notre volonté, un accident quelconque etc ...

Lorsque notre vie bascule, nous vivons un enfer insoutenable, et la première idée qui nous vient à l'esprit c'est le suicide, car tout simplement nous ne supportons pas de vivre cet enfer et cette souffrance de manière permanente, cumulative ou répétée.

Je m'adresse donc à tous les réfractaires, qui se croient intouchables et invulnérables. Le jour que vous subirez à votre tour de multiples atroces souffrances et insurmontables, j'espère au minimum que vous vous excuserez de vos propos honteux en ayant jugé honteusement et maladroitement la vie et la détresse d'autrui.

En revanche !! Ce n'est pas une fois que vous le vivrez à votre tour, qu'il faudra avoir une conscience

MA PHILOSOPHIEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant