Foyer Jonas

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Nous sommes en fin d'année 1999, et je viens de faire une rencontre amoureuse à Bordeaux.

Cela a été le coup de foudre immédiat. Je déménage de Rennes pour partir à Bordeaux. Une drôle de coïncidence car en même temps, je me rapproche à nouveau de la famille de ma mère qui pour rappel m'a banni depuis un an.

Ce coup de foudre n'a pas duré. J'ai habité chez lui (Laurent) seulement pendant 3 mois. On ne peut pas vraiment dire que c'est vraiment de l'amour, mais plutôt un passage pour lui car il voyait en moi uniquement du sexe et rien d'autre.

Me revoilà à nouveau à la rue ??? Non !! Pas tout de suite !! Un de mes frères habite à 5km de Bordeaux (à Talence plus exactement) et m'a proposé de m'héberger chez lui le temps que je me ressaisisse

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Me revoilà à nouveau à la rue ??? Non !! Pas tout de suite !! Un de mes frères habite à 5km de Bordeaux (à Talence plus exactement) et m'a proposé de m'héberger chez lui le temps que je me ressaisisse. Une entente fraternelle, qui m'a beaucoup touché et rapproché, et on s'était même proposé de devenir colocataire.

Seulement voilà !! Une relation amoureuse pour mon frère et badaboum, changement radical de programme. Il a choisi de vivre avec elle ailleurs, et moi j'étais obligé de partir, n'étant pas locataire de l'appartement.

C'est là qu'à nouveau, je prends conscience que je ne représente vraiment rien dans cette famille. Larguer son frère dans la nature (sans lui avoir rien fait), pour partir vivre avec sa chérie (oui c'est son droit), mais sans jamais s'inquiéter de ce que son frère va devenir dehors (aucun coup de fil, aucun contact). Perso, je n'appelle pas ça un frère.

Nous sommes à ce moment-là en juillet 2000, et me revoilà vraiment pour de bon à la rue à nouveau. Je n'avais pas d'autre choix de faire appel aux services sociaux pour m'aider.

En premier lieu j'ai d'abord été hébergé dans un hôtel proche du Cours Pasteur à Bordeaux. Et puis 1 semaine plus tard, d'aller au foyer Leydet, à côté des boulevards de Bordeaux, mais je ne pouvais que rester maximum 15 jours là bas, car l'hébergement dans ce foyer est uniquement temporaire pour quiconque.

Et puis un miracle !! Une place de libre au foyer Jonas, à côté de la place de la Victoire à Bordeaux, et cette fois ci pour de bon.

Au tout début, je me retrouvais dans les chambres temporaires en haut. Mouais j'ai pas un bon souvenir de ces chambres. D'abord trop petites et niveau confort pas terrible, sans oublier les douches qui étaient communes avec les autres hébergés.

Et par dessus !! Sans aucune sécurité, car n'importe qui pouvait rentrer dans vos chambres pendant vos absences, et profiter pour vous piquer quelques affaires (y compris dans vos placards avec cadenas)

Ce calvaire a duré 2 mois. Puis en septembre 2000, le foyer Jonas m'a proposé un deal. Je pouvais intégrer dans une vraie chambre indépendante et sécurisée en bas, à condition que je trouve un travail.

Cet engagement a été respecté puisque j'ai trouvé une formation de 9 mois à l'AFEPT (pour du secrétariat), avec cette fois ci un salaire en poche.

Encore une belle victoire !!

Cette formation qui m'a ouvert toutes les portes par la suite, car en gagnant un salaire depuis des mois, j'ai pu en même temps trouver un vrai logement dans Bordeaux (à la rue Saint Fort) depuis 2001.

Mais le foyer Jonas n'a pas été uniquement un tremplin au niveau logement. Là bas j'ai pu aussi rencontrer des nouveaux amis, dont l'un deviendra par la suite mon meilleur ami : Damien.

Vivre dans un foyer, à 20 ans, n'est pas à prendre comme un échec, mais comme une expérience. Tous les jeunes n'ont pas la chance de vivre chez ses parents, n'ont pas la chance de faire des études, et n'ont pas la chance de vivre comme tout le monde.

Être dans un foyer, c'est une opportunité à saisir pour un jeune pour sortir du calvaire, et rebondir dans un avenir proche.

Alors s'il y a une chose que je dois personnellement remercier, ce sont ces foyers, ainsi que les surveillants qui y travaillent dedans, qui offrent de leurs temps pour aider des jeunes à s'en sortir. Sans eux, qu'est ce qu'on serait devenu ???

Si j'ai obtenu mon nouveau logement à Bordeaux en 2001, c'est en partie grâce à eux, et je leur serai toujours reconnaissant.

MA PHILOSOPHIEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant