Autobiographie, sous forme de mémoires, des souvenirs et des coups de gueule. L'histoire vraie d'un garçon qui a vécu au départ des moments de joie, puis au fil du temps qui passe avec beaucoup de tristesses, de rejets, et de colères. Aujourd'hui en...
Le Journal Sud Ouest m'a interviewé en 2003 à l'occasion de la journée du refus de la misère du 17 octobre, concernant le programme TRACE (par l'intermédiaire de la mission locale) et les difficultés pour un jeune d'accéder à un emploi.
J'ai répondu à leurs questions du mieux que j'ai pu, voici l'article en mode texte :
Un jeune de 24 ans témoigne :
« Si tu n'as pas de permis, tu n'as pas de travail. Les jeunes sans travail n'ont pas de revenu, même la Bourse d'Aide à l'Emploi n'existe plus. Il y a un blocus des revenus des jeunes aujourd'hui. Donc on ne peut pas se payer le permis et donc on n'a pas de travail. Exiger un permis dans une offre d'emploi est inadmissible quand on n'a pas les moyens de payer le permis, surtout que les aides financières comme le FAJ refusent souvent de nous soutenir à payer ce permis depuis cette année.
L'accès à l'emploi est très difficile surtout pour les jeunes qui n'ont pas de diplômes. Ils ont très peu de moyens et d'opportunités pour y accéder.
On exige souvent des diplômes ou des expériences au moins d'un an, les débutants sont souvent mal accueillis voir éjectés à ce moment-là car ils estiment qu'on n'est pas assez expérimenté pour le travail demandé.
Les missions locales nous envoient souvent dans des formations ou remise à niveau en attendant d'avoir un travail, mais souvent ça ne débouche en rien du tout, car les stages de formation sont souvent pas considérés comme des expériences professionnelles. Une fois à 25 ans, ça va être trop tard ou long pour avoir enfin un travail car il y aura moins d'organisme qui vont les aider.
C'est à cause de ça aussi que les jeunes se retrouvent sans logement ou dans des foyers d'hébergement car on nous offre peu de moyens pour accéder à un CDI ou même un CDD, on dit souvent pas de travail donc pas de revenus donc pas de logement, on oublie souvent les droits fondamentaux qui doivent être mieux respectés de nos jours. Ce qui veut dire accéder plus facilement au travail et logement pour éviter le chômage ou devenir sans abris.
Un jour je me présente à un entretien d'embauche pour un poste d'agent d'entretien, j'avais toutes les conditions prioritaires : j'étais dans le dispositif TRACE, Chômeur de Longue Durée et reconnu Travailleur Handicapé. Je présente le CV. Ça va. Mais on me dit que mon suivi TRACE, ma reconnaissance comme travailleur handicapé posent problème, pourquoi ? Est-ce un problème administratif, ou un problème de regard, d'exclusion ?
« On envoie les gens qui n'ont pas de diplôme dans des métiers durs physiquement. On oublie la santé des personnes. Quand on n'a pas de diplômes, on est obligé de faire des petits boulots, du genre bâtiment ou restauration plonge ou même agent d'entretien. »
Quand on va voir des employeurs, on se fait « éjecter » bien souvent. On voudrait des employeurs humains qui ne pensent pas qu'à leur entreprise. Entre citoyens, on devrait pouvoir s'aider... » On dit que les 35 heures amènent plus d'emplois, mais en fait ça amène plutôt aux licenciements et moins d'embauche et donc plus de chômeurs.
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