Le décès de mon Père

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Pour rappel, je n'ai pas revu une seule fois mon père depuis novembre 1997, car j'ai décidé de le quitter en raison de son alcoolisme, et parce qu'il n'acceptait pas mon homosexualité.

La dernière fois qu'il a pris contact avec moi c'était le 20 janvier 2002, par courrier, seulement pour me demander ma situation professionnelle, car il avait le souhait de supprimer la pension alimentaire.

Depuis 1997 jusqu'en avril 2011, nous nous sommes jamais revus. Pas un mot d'amour entre nous, plus aucun lien père-fils comme avant. Seulement de la distance et de l'ignorance.

Jusqu'au jour en avril 2011, lorsque j'ai eu la surprise de recevoir un coup de fil de ma belle mère pour m'annoncer que mon père est gravement malade. Il est hospitalisé, pour des soucis respiratoires, touché au poumon et que sa seule façon de s'en sortir c'est une greffe.

Ce que je ne comprends pas, c'est qu'on me l'apprenne aussi tard, puisqu'elle m'apprend en même temps qu'il est malade depuis plusieurs années déjà.

Pourquoi attendre le dernier moment pour m'apprendre un sujet aussi grave ?? Pourquoi attendre qu'il soit hospitalisé et qu'il vive ses derniers jours pour m'en informer ???

Non ça c'est inacceptable ! J'ai appris qu'il avait une maladie des poumons et que s'il ne se faisait pas greffer ou opérer, il allait en mourir.

Ma belle mère m'autorise d'aller le voir. Je ne cache pas ma réticence, sur l'instanté, car notre relation père-fils est grièvement touché depuis que je suis parti de chez lui.

De plus venir lui rendre visite du jour au lendemain, pour partir de Bordeaux jusqu'à Paris puis prendre tous les transports pour aller jusqu'en Essonne, c'était financièrement impossible.

À cette période en 2011, je percevais seulement une petite allocation pour vivre, et par dessus j'étais sous béquille (suite à ma lourde chute devant le Girofard peu de temps avant).

Financièrement je n'avais plus de sous dans l'immédiat pour sauter en urgence dans le train (très cher lorsqu'on achète un billet de train pour partir le jour même, et il faut aussi penser aux frais du retour).

Mais surtout il y a un autre problème, je vais aller dormir où en Essonne ?? Puisque personne de la famille ne voulait m'héberger.

Alors il n'y a plus qu'une seule solution qui m'est venue à l'esprit. C'est d'attendre le mois de juin lorsque j'irai à Paris pour la gaypride (les billets étaient déjà prêts depuis le mois précédent, et payés par l'association et non à mes frais).

Je voulais également parler directement à mon père par téléphone, mais ma belle mère me dit que c'est impossible que mon père ne veut pas. Alors j'ai proposé une ultime solution, c'est de nous écrire par courrier.

Chose que j'ai fait immédiatement, et que je lui transmets sous forme d'une lettre, tout ce que j'avais dans le coeur, mais sans haine, sans colère.

Je lui ai écrit tout ce que je ressentais, sur le fait qu'il m'a toujours manqué depuis toutes ces années, et pour lui demander aussi de tenir le coup jusqu'à mon arrivée à Paris en juin.

Je crois que je m'en souviendrais toute ma vie de mon arrivée à Paris, le soir du 24 juin 2011.

À peine j'arrive à la gare Montparnasse, le train s'installe petit à petit à la gare, il était presque minuit, lorsque je reçois un appel de ma mère. À cette heure ci c'est quand même bizarre.

Ma mère me dit au téléphone : "Ton père est mort".

Lorsque j'ai appris la nouvelle, j'étais blanc comme neige. Mon week-end à Paris a été compromis et j'ai décidé de partir en urgence le dimanche dans l'Essonne pour revoir une dernière fois mon père à la morgue.

MA PHILOSOPHIEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant