Chapitre 14

26 3 0
                                    

Sunsetz - Cigarette After Sex

TW: Auto mutilation, Homophobie

-Je ne sais pas comment expliquer...commence Aaron. 

Je pose la tête sur son épaules, ça faisait plus de dix minutes que je lui ai posé une question sur ces cicatrices. 

-Je veux dire...quand je suis triste, au lieu de réveiller tout le monde avec mes pleurs, je me coupe. Quand je suis en colère, je me coupe, au lieu de parler. Quand j'ai peur, je me griffe le visage, pour me changer les idées. Et puis des fois ça me ramène à la réalité. 

Je fronce les sourcils. 

Réveiller tout le monde ? 

-Attends...quand tu dis, réveiller tout le monde, tu parles de qui ?je demande soucieux. 

Il reste silencieux, je sens son corps trembler légèrement. Je prends sa main, lui caresse le dos de sa main à l'aide de mon pouce. Il pose sa tête sur la mienne et me dit d'un ton faible: 

-Mes parents...

Je reste silencieux, bouillant de colère contre ses parents. 

Putain...pourquoi être comme ça envers son enfant ? 

Je lui demande en chuchotant: 

-Tu veux dormir chez moi ce soir ? Tu as passé une dure journée aujourd'hui, en plus c'est la nuit. 

-Oui...oui, s'il te plaît...

-Comme ça, tu auras des vêtements tout propre, je dis en souriant. 

-Je...je ne sais pas...quoi dire... 

-Tu n'as rien à dire. C'est normal...

L'infirmière entre dans la chambre sans frapper. Ce qui nous fait sursauter, Aaron enlève sa main brusquement de la mienne. Elle sourit et nous dit: 

-Je savais que vous n'êtes pas de simple amis...je vous trouve si mignons. 

Je me tourne vers Aaron, son visage est baigné de larmes, entre deux sanglots, il dit: 

-C'est faux...vous mentez...c'est faux... 

Ses mains qui essuient les larmes commencent à trembler. 

-Non, je voulais dire ça par pur sincérité !s'exclame-t-elle. 

-NON ! Vous êtes comme les autres...

-Pas du tout, et j'ai une preuve en plus. 

Elle s'assoit sur le lit en évitant de lui écraser ses jambes. 

-Moi-même, j'ai des préférence pour les femmes. Quand j'avais votre âge, je n'avais pas d'amis, mais en plus de cela je me faisais harcelée. Parce que, soit disant j'étais trop différente des autres. J'explique, en début d'année j'aimais une fille, elle a donc découvert mes sentiments. Elle m'a dit que je dégoûtais tout le monde. Donc les gens se sont "amusés" à me frapper, m'insulter tous les jours jusqu'à chez moi. Bien sûr, je n'ai pas parler à mes parents de cette histoire parce qu'à notre époque aimer quelqu'un du même genre que nous c'était une soit disante maladie. C'était la torture, puis un jour, j'ai rencontré une fille, qui est d'ailleurs ma femme actuellement. Elle marchait dans les couloirs, elle m'avait retrouvée dans un piteux état. Je pensais qu'elle allait se moquer de moi ou me frapper, mais au lieu de ça, elle m'a soigné et protéger des autres.  

Je me tourne une seconde fois vers Aaron, cette fois-ci je vois un léger sourire sur son visage. 

Même avec des bleus...il ressemble à un ange... 

The MoonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant