Chapitre 8 - Lilly Anna

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Bien sûr, 48 heures plus tard, c'est moi qui suis malade comme un chien. Le peu de force que j'ai, je l'utilise pour Jenna, je m'affale sur le canapé ensuite avant de retourner vomir ce que mon estomac a déjà rejeté depuis une éternité. Damia a déserté notre appartement, refusant d'approcher de près ou de loin tout spécimen susceptible de lui transmettre un virus pareil. 

Quand la sonnette retentit, je ne prends même pas la peine de me lever. Je n'attends personne de toute façon. La sonnette ne fonctionnant pas, on frappe à la porte. Je grogne et finis par me lever et ouvrir. Je me fige en découvrant Colson sur le pas de la porte. Je tire sur mon débardeur un peu trop court qui dévoile le bas de mon ventre et me cache derrière la porte alors que je porte un legging qui ne cache pas grand chose.

— Salut, comment tu vas?

Je lève le pouce et tente un sourire qui ressemble certainement plus à une grimace qu'autre chose. 

— J'en étais sûr quand je ne t'ai pas vu en cours ce matin. Tu as dormi?

— Jenna va beaucoup mieux alors elle est pleine d'énergie, je lui explique.

— Tiens. C'est de la soupe. Mange un peu et va te reposer, je vais m'occuper d'elle ... si ... ça te va. 

Je dois le regarder comme si c'était un extra terrestre mais il ne se laisse pas abattre et continue à sourire en secouant le pot de soupe devant mon nez. J'ouvre la porte en grand, le laissant entrer. Jenna est dans son parc en train de secouer un hochet qui me donne mal au crâne. 

Après m'être installé sur le canapé avec un plaid, j'ouvre le pot qui sent terriblement bon et en avale une petite moitié. Mon estomac proteste mais cela me fait tout de même du bien. Je repose le tout sur la table basse et le regarde jouer avec Jenna. Il lui parle, interagit avec elle et elle adore ça à l'entendre discuter et lui raconter toute sa vie de son langage de bébé. Ce spectacle m'émerveille autant qu'il me sert le cœur. Elle mérite tellement mieux que cette vie sans papa. Je somnole et me cale contre un oreiller. 

Mon estomac me réveille avec des spasmes douloureux et je dois courir au toilette une nouvelle fois pour en vider le contenu. Appuyée contre le carrelage froid du mur, je reprends ma respiration et réalise que j'étais dans mon lit. Comment j'ai atterri là bas? Je passe par la salle de bain, me brosse les dents pour la dixième fois de la journée et retourne au salon. Colson est endormi sur le canapé. Je retourne dans ma chambre où Jenna dort paisiblement dans son lit. Il l'a mise en pyjama avant de la coucher. Epuisée, je retourne me coucher. 

Le lendemain matin, je suis réveillée par Colson en train de vomir. Génial, la boucle est bouclée. Moi, je me sens beaucoup mieux et Jenna est déjà prête à attaquer sa journée. Je me lève et à voir la tête de Colson, je doute qu'il soit en état de donner des cours aujourd'hui.

— Désolée, je dis en fronçant le nez.

— Je vous déteste les Miss Monroe, râle t il avant de s'affaler sur le canapé.

— De la soupe? je propose avec un sourire forcé.

 Il rigole en fermant les yeux. Sa peau est pâle et un léger filet de sueur perle. Je lui ramène un gant de toilette frais que je pose sur son front. Il rouvre ses yeux vaseux et m'observe avec intensité. Je me détourne mal à l'aise et prépare le biberon de ma fille. Colson rentre chez lui peu de temps après et je lui écris en fin de journée pour avoir des nouvelles. Mon message reste sans réponse, je me demande une seconde s'il me fait la tête, et puis je me rappelle que c'est avant tout mon professeur. A quoi je m'attendais? A une nuit entière d'échanges de SMS? Je secoue la tête, et me flagelle intérieurement de ma bêtise. 

Le lendemain matin, je découvre un message de Colson. Je souris bêtement avant de l'ouvrir.

Je dormais, désolé. Ca peut aller. Je vous déteste toujours ;) mais je devrais pouvoir travailler tout à l'heure.

Ma lèvre entre mes dents, je la mordille en relisant son message à plusieurs reprises. Mon cœur s'emballe et je souris sans savoir pourquoi. Et puis je me souviens de ce qu'il s'est passé la dernière fois que j'ai baissé ma garde. Le résultat est terriblement craquant mais mon état psychologique est assez catastrophique. Et puis, c'est mon prof de maths! Qu'est ce que je suis en train de m'imaginer?! J'entends Damia rentrer et m'empresse de la saluer. On petit déjeune ensemble et je lui explique la venue de Colson hier et cette histoire de SMS.

— L.A. tu joues à un jeu dangereux là ...

— Mais je ne joue pas! C'est juste ... un ami, je conclus en haussant les épaules.

— Un ami sacrément sexy, me fait elle remarquer.

Je pouffe dans mes céréales. Elle n'a pas tord, loin de là! Colson est grand, brun aux yeux bleus, légèrement musclé et son sourire... Juste ce qu'il faut pour faire tourner toutes les têtes. 

— La dernière fois que tu as batifoler, tu nous as fait un truc terriblement mignon mais extrêmement bruyant et dont l'odeur est souvent douteuse. Alors s'il te plaît réfléchis y à deux fois avant de te jeter dans les bras de ton prof qui se fera virer dans la seconde.  

— Je ne veux pas coucher avec lui!!!

— Oh que si!!! Enfin remarque tu as l'air tellement en manque que tu pourrais peut être bien te taper le concierge mais ..

— Damia, je râle faussement vexée.

— Ecoute, plus sérieusement, ce n'est pas un père pour Jenna dont tu as besoin, c'est d'un partenaire qui t'acceptes AVEC Jenna. Tu comprends? 

Oui je comprends tout à fait. Ce qui m'attire chez Colson c'est sa douceur et sa bienveillance envers Jenna, rien d'autre. Je dois prendre mes distances, pour notre bien être à toutes les deux. 

Pour ElleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant