Chapitre 20 - Lilly Anna

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Colson a surement raison mais j'en ai terriblement besoin. J'ai besoin de me sentir vivante, j'ai besoin de ressentir ce plaisir, cette envie, cette impatience. Son front toujours contre le mien, j'approche ma bouche de la sienne. 

— Lilly Anna, soupire t il.

— Embrasse moi, je le supplie. 

Mes mains remontent le long de ses bras pour venir caresser ses cheveux. Quoi qu'il en pense, je sais très bien ce que je fais. Je sais surtout ce que je ressens depuis des semaines déjà. J'ai beau me voiler la face, je le désire de toutes mes forces.  

— Ce n'est pas une bonne idée, souffle t il à quelques millimètres de mes lèvres.

Comment peut il avoir autant de self-contrôle? 

— Tu réfléchis trop. 

Il sourit et franchit l'espace minime qui nous sépare. Nos lèvres fusionnent et je me délecte de ce baiser doux et tendre. Lorsque sa langue se fraye un chemin à la rencontre de la mienne, tout dérape. Je m'agrippe à ses cheveux et il me bascule sur le dos. Son baiser devient plus pressant et passionné. Je me laisse aller dans ses bras. Allongé sur moi, entre mes jambes, il caresse mes hanches, mes fesses, mes cuisses. Mes gémissements sont étouffés par sa bouche quand je viens plaquer mon bassin contre le sien. 

— Oh putain.

Colson se redresse brusquement en entendant Damia. Mon amie se couvre les yeux et pouffe de rire.

— Je voulais juste boire, mais je crois que je n'ai plus soif. Contente de voir que tu vas mieux L.A.. Un vrai plaisir de vous recevoir M. Fields.

Je me cache dans le dos de Colson qui frotte son visage avec sa main avant de lâcher un soupire. Damia est repartie et j'éclate de rire. Colson me jette un coussin au visage avant de rire avec moi. On passe le reste de la soirée devant un film. 

Le lendemain matin, il m'amène chez le médecin qui me diagnostique une dépression post partum sans grande surprise. Colson m'emmène déjeuner, il est en train de faire goûter un pot de carotte à Jenna quand il me lance :

— C'est Noël dans 3 jours. Tu préfères qu'on le fasse tous les trois ou avec ma famille?

— On ne va pas s'imposer... Tu avais des projets et ...

— Et mes projets, c'est vous. Alors choisis ce que tu préfères mais dans tous les cas, je serai là, conclut il.

— Tu es toujours aussi autoritaire?, je rigole ce qui le fait sourire alors qu'il me lance un clin d'œil. Ecoute, j'adorerais fêter Noël avec ta famille mais...

— Ils sont complétement barges, me coupe t il en hochant la tête d'un air entendu, le regard triste.

— Oui, enfin non... quoique... si, je pouffe. Mais ce n'est pas ce que je voulais dire.. Je te dois encore près de 1000$ et je n'ai pas les moyens d'acheter des cadeaux à tout le monde, j'avoue rouge de honte en baissant les yeux.

Il soulève mon menton de son index pour m'obliger à le confronter. Son sourire en coin que j'aime tant me rassure instantanément.

— Tu n'as pas besoin d'acheter de cadeaux! Tu as vraiment envie de le faire chez mes parents?

Ses sourcils se froncent comme si cette éventualité était de l'ordre de la fantaisie.

— J'ai passé le meilleur Thanksgiving de toute ma vie cette année.

Son sourire illumine son visage face à ce constat. Comment peut il penser qu'une seule personne sur cette Terre ne puisse pas apprécier ces gens extraordinaires? 

Dans les deux jours qui suivent, je passe le plus clair de mon temps à faire les boutiques à la recherche de cadeaux à petits budgets pour les Fields. Le 24 après midi, Colson doit venir nous chercher. Damia a rejoint sa famille ce matin et je finis de préparer nos affaires quand il sonne à la porte. 

— Entre, je cris depuis la chambre.  

Un raclement de gorge dans mon dos, je me redresse et me tourne en souriant avant de me figer.

— C'est elle?, me demande Toby.

Dans un geste de défense absurde, je me décale pour lui cacher la vue. Il baisse la tête en me voyant faire.

— Excuse moi, je n'aurais pas dû débarquer comme ça.

— Non, effectivement, je rétorque sèchement. Qu'est ce que tu veux? 

— Je ... c'est Noël et je ... tiens.

Il me tend un paquet couvert de papier à l'effigie de Minnie. Je l'ouvre pour découvrir une robe, certes très jolie mais ...

— C'est du 5 mois...

— Tu m'as dit qu'elle était née début août non?, demande t il soucieux.

— Toby... ce n'est pas l'âge du bébé... c'est une taille ... comme le S, le M... Elle mets du 8 mois depuis plus de 3 semaines...  

— Oh...

— Vous êtes prêtes?, j'entends dans le salon.

Je blêmis en entendant la voix de Colson et suis au bord du malaise lorsqu'il découvre Toby dans ma chambre. Les deux hommes se jettent un regard noir.

— Qu'est ce que tu fous là?, gronde Colson.

— Je suis venu apporté un cadeau à ma fille... mais c'était stupide. 

Toby reprend la robe avant de sortir. La peine qui traverse son visage me surprend. Je demande à Colson de surveiller Jenna avant de le rattraper dans la cage d'escaliers. Pour la première fois depuis que je le connais, je le vois pleurer. Il renifle bruyamment avant de détourner les yeux.

 — Pourquoi tu es venu Toby? Et s'il te plaît, dis moi la vérité, je n'ai plus la force d'écouter tes mensonges, je le supplie.

Il hausse les épaules avant de finir par parler.

— C'est juste que ... j'ai entendu parler du bébé que le professeur Fields avait ramené en cours. Tout le monde dit qu'elle est magnifique et craquante et ... je ne sais même pas à quoi elle ressemble... alors que lui... vous êtes ensemble?

Je ne réponds pas, parce que je n'en sais rien. Nous avons échangé quelques baisers mais rien de plus et je ne sais pas ce que je dois en déduire.

— Peu importe. Je veux pas te créer de problème... enfin pas plus. Je ne vais pas la reconnaître tu sais? Mais tu crois que ... 


Pour ElleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant