Chapitre 25 - Colson

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On passe la journée à arpenter la ville, entre Central Park, Brooklyn et Broadway. L.A. choisit un nouveau lieu touristique à chaque fin de visite et je la soupçonne de retarder notre retour à l'appartement. J'ai bien vu son expression d'horreur quand elle s'est rendue compte qu'elle avait oublié de prendre des vêtements. Je la laisse faire, le temps passe plus vite, ça la rassure et lui évite de penser à Jenna. Les Parks ont tenu leur parole et envoient régulièrement des photos et vidéos de la petite. La seule chose qui me chagrine c'est que Toby n'est jamais dessus et je commence à me demander s'il est toujours avec eux ou non. 

— On rentre?, je propose à L.A. en sortant du restaurant.

La nuit commence à tomber et je suis épuisé par les kilomètres qu'elle nous a fait parcourir toute la journée, elle aussi d'ailleurs même si elle ne l'admettra jamais. 

— Tu ne veux pas aller faire un tour près du parc, il y a des calèches et ...

— Je suis fatigué Lilly, je veux juste aller me coucher. 

— Oh, ok..

Elle abdique non sans bouder et j'ai enfin le droit d'enlever mes chaussures qui me martyrisent. Le silence s'installe entre nous à la seconde où nous rentrons. Je m'éclipse dans la salle de bain avant de me glisser sous les draps. L.A. prend ma place et s'éternise sous l'eau. Nous avons dormi ensemble à plusieurs reprises mais jusqu'à présent Jenna était toujours dans la même pièce, agissant comme un bouclier entre elle et moi. Après une vingtaine de minutes, elle finit par enfin sortir alors que je somnole à moitié. Je la serre dans mes bras et embrasse son front avant de me caler contre elle, elle se détend petit à petit et je peux enfin dormir. 

— Tu dors?, chuchote t elle contre moi.

— Hmm..

— J'ai peur..

J'ouvre les yeux avec difficultés alors qu'elle me fixe de son regard vert si intense que j'aperçois malgré la pénombre.

— Elle va bien, je la rassure.

— Je parle pas de Jenna...

Cette fois, j'émerge et m'écarte pour mieux la contempler les sourcils froncés.

— De quoi tu parles alors?

— De ... tu sais...

Elle grimace une moue adorable qui me fait sourire. Je regarde mon portable et soupire.

— Lilly, il est 3 h du matin... Depuis quand tu cogites comme ça?

— J'ai pas dormi... tu ronflais trop toute façon, pouffe t elle.

— Bah voyons.. Tu sais on pourra parler de ça demain ou plutôt tout à l'heure, quand le soleil sera levé... contrairement à moi..., je baille avant de me rallonger. 

Ma tête enfoncée dans l'oreiller je l'entends cogiter d'ici et finis par céder. J'allume la lampe de chevet et m'assieds, le dos contre le mur.

— Bon, tu veux parler, je t'écoute. De quoi tu as peur?

— Bah, je ... tu .. et si ... olalala, geint elle en se cachant dans son oreiller. 

Ma main caresse son dos jusqu'à ce qu'elle se décide à me faire face. 

— Tu n'as rien fait depuis l'accouchement?

J'ai déjà la réponse à cette question mais l'entendre le dire nous amènera peut être dans la direction qui lui pose problème. Elle secoue la tête les joues roses.

— Lilly si tu ne parles pas, je ne vais pas pouvoir t'aider... C'est si grave que ça? 

— Peut être que je ne sentirai rien, marmonne t elle en fuyant mon regard. Ou peut être que j'aurai mal...

— Jenna a presque 6 mois, je pense que ton corps a eu le temps de se remettre de sa naissance. Et puis si tu n'essaies pas tu ne sauras pas, je conclus. Je peux dormir maintenant?

J'éteins la lampe et me rallonge. Pourtant je n'arrive pas à garder les yeux fermés malgré les minutes qui passent.

— Tu dors?, je murmure à mon tour. 

— J'ai envie d'essayer, avoue t elle la voix rauque.

— Ah.. 

— Ah?, râle t elle. Tu ne trouves rien de mieux à dire! 

— Lilly, je ricane. Je te dirais bien que je rêve de te prendre en levrette dans cette douche thalasso mais je doute que ce soit ce que tu veux entendre... Ah me paraissait plus approprié, tu vois? 

Ses yeux ronds me fixent comme si j'étais un extraterrestre alors que sa bouche entrouverte refuse de se fermer sous le choc.

— Et tu es professeur universitaire? Tu n'as pas honte?

— Bah ça veut dire quoi ça?, je me renfrogne. Sous prétexte que je suis prof je dois forcément être chiant à mourir et faire l'amour en missionnaire toute la sainte journée?! Génial les préjugés l'étudiante sexy!

— Eh! 

— Quoi? C'est toi qui a commencé.

Ses doigts s'infiltrent sous les dos pour taquiner mes cotes. On chahute un moment en rigolant jusqu'à ce que je reprenne le dessus et coince ses mains hors de portée au dessus de sa tête. Son regard enflammé me fait déglutir avec difficulté alors que je m'approche de ses lèvres que je capture avec avidité. 

A entendre ses gémissements et ses râles de plaisir à chaque orgasme qui la terrasse, je doute qu'elle ait mal ou qu'elle ne ressente rien. Plus sereine, nous pouvons profiter des dernières heures qu'il nous reste avant de retrouver sa fille pour se découvrir d'une nouvelle manière. Le meilleur moment de cette journée restant la réalisation de mon fantasme dans cette douche thalasso.

Quand vient l'heure de partir, L.A. me paraît plus belle que jamais et je me demande comment j'ai fait pour me passer d'elle durant toutes ces années. 

Pour ElleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant