Chapitre 17 - Colson

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Quand L.A. ouvre la porte, j'aperçois le doyen. Il nous jette un regard qui en dit long, elle le salue brièvement avant de partir.

— M. Fields, je vous dérange peut être? 

— Du tout. Que puis je pour vous?

— Je venais justement vous voir concernant Mlle Monroe. Des rumeurs me sont parvenues et j'aimerais éclaircir ça avec vous.

— Il y a beaucoup de rumeurs sur beaucoup de personnes dans cette université, mais dites moi.

Mon palpitant s'agite, je regroupe mes affaires pour occuper mes mains et éviter de trahir ma nervosité.

— C'est certain. Toutefois celles ci parlent de vous et une étudiante, qui auriez des ... relations, disons.

— Tiens donc! Et comment va Carole? je demande en faisant face à mon Doyen qui semble gêné.

— Je ne connais pas de ...

— On sait tous les deux pourquoi elle est venue vous voir. Cette femme est le démon personnifié, elle refuse mon rejet et fera tout ce qu'elle peut pour me pourrir la vie. De toute évidence elle a décidé de commencer par me faire perdre mon job mais je ne m'avouerai pas vaincu avant de m'être battu.

— Il n'est pas question de vous licencier, M. Fields. Seulement, vous comprenez qu'il est inconcevable que des rumeurs de ce type arrivent aux oreilles de nos élèves, les répercussions pourraient être terrible.

— Que voulez vous que j'y fasse? Je ne peux pas empêcher les gens de parler. 

— Dans ce cas, prenez vos distances avec Mlle Monroe. Cette jeune femme fait déjà l'objet de nombreuses rumeurs et il serait préférable pour votre carrière que vous ne soyez pas le prochain sujet d'une rumeur la concernant.

Il me plante là avec ses menaces à peine voilées. Je m'occupe de faire livrer les fleurs à L.A. et passe le reste de la semaine à l'ignorer comme elle le fait. Ca me détruit de l'intérieur de l'avoir sous les yeux tous les jours mais de ne pas pouvoir l'approcher, lui parle, la toucher. Mais je dois respecter son choix. Le vendredi, un nouvel élève fait son apparition. Je ne l'avais jamais vu dans mon cours et je ne suis franchement pas d'humeur. C'est un joueur de l'équipe de football, vu sa veste, et je comprends vite qui il est lorsqu'il s'installe à côté de L.A.

— Sortez de mon cours, je tonne.

— Je suis nouveau, Monsieur. Je viens de m'inscrire dans votre cours, dit il avec un sourire charmeur.

Je comprends qu'il doit avoir le droit à un traitement de faveur avec un sourire pareil en règle général mais pas ici.

— Et moi je vous ai dit de sortir.

— Mais ... vous n'avez pas le droit de me virer sans raison.

— Et bien, votre tête ne me revient pas, c'est une excellente raison ça. Allez, dehors. 

 A la fin du cours j'interpelle L.A.

— Mlle Monroe, j'aimerais vous parlez une minute.

Assis à mon bureau, j'attends que la salle se vide avant de parler.

— Qu'est ce qu'il te voulait?

— Rien d'important.

— C'est lui?

Je n'ai pas besoin de préciser à voir son expression j'ai tout de suite compris. Elle ne me répond pas et quitte la salle. Dans le couloir, je croise un groupe de joueurs de l'équipe de football. Je ne prête pas attention à eux, bien qu'il soit là, jusqu'à ce que j'entende son nom. 

— Alors tu remets le couvert avec Lilly Anna?

— Arrête, pour qu'elle m'accuse encore d'être le père de son rejeton? 

— De ce que j'ai entendu, même l'équipe de basket l'aurait fait tourner un soir de match.

— Vous savez que ce que vous racontez est à peu près aussi plausible que vous avec un QI  supérieur à un poulet?, je les coupe. 

 Il me toise de toute sa hauteur, se sentant pousser des ailes sous prétexte que ses amis sont là.

— Un problème, Professeur? raille t il.

— Oui, mon problème c'est toi et tes conneries. La prochaine fois que je t'entends parler d'elle, je m'assurerai que tu ne puisses plus parler pendant des semaines. Est ce que c'est assez clair ou j'ai besoin de te faire un dessin pour t'aider à comprendre?

Il arme son poing mais l'un de ses amis le retient par le bras.

— Arrête, c'est un prof, tu risques gros.

Moi je lui souris de toutes mes dents avant de m'éloigner de ce groupe d'imbéciles.

— Je savais qu'elle s'était faite baiser par tous les sportifs de la fac par contre j'ignorais que les profs aussi lui étaient passé dessus, ricane t il dans mon dos.

Cette fois c'est trop. Je le rejoints et lui donne un coup de tête sur le nez. Il jure avant d'essuyer le sang qui coule de ce dernier avec sa manche. Cette fois son ami ne le retient pas et il m'envoie son poing en pleine figure. Je n'ai pas le temps de l'éviter et ma lèvre se fend. Je réplique et m'assure qu'il ne puisse plus ouvrir la bouche pendant quelques temps. Un attroupement se forme autour de nous. Jusqu'à ce qu'on me retienne le bras en arrière au moment où je m'apprêtais à le frapper à nouveau. Je me tourne et découvre le visage horrifié de L.A., derrière elle, le doyen.

— M. Fields, dans mon bureau. Tout de suite. Vous aussi M. Parks et Mlle Monroe. 

Une fois enfermés dans le bureau du doyen, celui ci nous toise tour à tour.

— Pouvez vous m'expliquer?

Personne ne parle. L.A. parce qu'elle n'en sait rien, Parks parce que je me suis acharné sur sa mâchoire et moi parce que je ne suis pas très fière d'avoir réagit de la sorte.

— M. Fields?

— Juste un malentendu.

— C'est ça! Votre suspension pour la semaine à venir sera sans doute "juste un malentendu".

Parks ricane et je frappe son épaule lui arrachant un cri de douleur exagéré.

— Fields, hurle le Doyen. Et vous, jeune homme. Je vous retire de l'équipe de Football jusqu'à la fin du semestre minimum. Ce n'est pas la première fois que vous déclenchez ce genre d'esclandre.

— Mais enfin, c'est lui qui m'a sauté dessus, articule t il avec difficulté.

Le Doyen se tourne vers moi et hausse un sourcil interrogateur. Je m'abstiens de commentaire ce qui le fait soupirer.

— Mlle Monroe? Quelque chose à ajouter?

— J'ai envie de faire pipi, couine t elle.

— Voilà une raison évidente de quitter ce bureau sans plus de cérémonie. Dehors, jeunes gens, tout de suite. M. Fields restez donc une minute. 

Il me fait signe de m'asseoir et je m'exécute.

— Frapper un élève? Vraiment? Je vous avais pourtant demander de rester loin de Mlle Monroe!

— Ce n'est pas elle que j'ai frappé, je lui fais remarquer.

— Mais vouloir sauver son honneur en frappant tous les imbéciles qui répandent ces rumeurs à son sujet ne vous aide pas vraiment à plaider en votre faveur! Je ne me répéterai pas. restez loin d'elle et de ces histoires qui la concerne. Je me contente d'une semaine de suspension mais je ne serai pas aussi indulgent la prochaine fois. 

Pour ElleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant