CHAPITRE 26 - MATTHIEU

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Je n'y crois pas. Elle est assise là, chez moi, sur mon canapé.

Et pourtant je suis loin d'elle.

J'ai peur de ce qu'elle va me dire. C'est pour cela que je me suis installé face à elle, à une distance raisonnable, pour n'avoir aucun point de contact avec son corps.

Car son corps me fait défaillir, et m'empêche de rester lucide.

"Vas-y je t'écoute. Je ne t'interromprai pas "

"Comme tu le sais, ce soir j'ai revu Romain. On a peu discuté dans le restaurant. Il m'a proposé de rejoindre sa chambre d'hôtel pour parler. Je ne vais pas te mentir, nous nous sommes rapprochés ... physiquement"

Ma mâchoire se crispe instantanément. Je n'apprécie pas du tout ce qu'elle me dit. Pourtant, elle a raison, on doit tout se dire, ne rien se cacher.

"Seulement, rien, pas une étincelle, pas un sentiment. Juste de la nostalgie du passé. J'ai compris que parfois, ce sont les souvenirs qui nous manquent, pas la personne."

Après une inspiration, elle poursuit :

"Une seule chose était dans ma tête : c'était ton visage. Toi et seulement toi. Je ne sais pas comment tu as fait pour te frayer un chemin dans mon cœur endormi. Je ne sais pas l'expliquer"

"Alice, tu sais que si tu me dis cela, il n'y aura pas de point de retour possible. Je vais être honnête avec toi : Je sais que Romain est ton mari et que vous avez un passé et également un enfant en commun. Mais si je me fraye un chemin dans ton cœur, ce n'est pas pour faire l'intérimaire, ou avoir les miettes. C'est pour t'avoir toute entière : tes qualités, tes défauts, ton quotidien, soutenir tes peines, tes difficultés, mais aussi pour faire partie de ton futur. Je ne veux pas te partager. Je ne le supporterais pas."

ONCE AGAINOù les histoires vivent. Découvrez maintenant