CHAPITRE 31 - ALICE

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Je n'y crois toujours pas du week-end magique qui vient de s'achever. Tout simplement magnifique, apaisant et fort en émotions. En tournant la tête, je vois le profil de Matthieu : son sourire n'a pas quitté ses lèvres depuis que nous nous sommes retrouvés tous les deux, enfermés dans notre bulle.

Je n'ai jamais éprouvé de telles sensations pour un homme en si peu de temps. Ai-je vraiment envie de me jeter à corps perdus dans ce doux tourbillon : je crois que oui, car Matthieu sait m'apaiser. Me rendre unique à ses yeux.

Je ne ressens aucunement notre différence d'âge. Car c'est un homme mature, façonné par les épreuves de sa vie. Et cela le rend encore plus beau à mes yeux.

Une de mes mains se pose instinctivement autour de mon cou, et je caresse du bout des doigts le cadeau qu'il m'a offert hier soir, juste après le dîner. Ce souvenir restera à jamais graver dans ma mémoire :

"Alice, je souhaiterais t'offrir quelque chose, mais je ne sais pas comment m'y prendre" m'a t'il dit d'une voix hésitante.

"Alors, je pense que tu peux commencer par me donner l'objet pour que je le vois par exemple."

"Arrête de te foutre de moi. Je n'ai pas l'habitude de faire ça."

"Ce n'est que moi Matthieu, tu n'a pas de raison d'être stressé"

"Je sais. Ne bouge pas et laisse toi faire Alice"

Il est passé derrière moi.

"Ferme les yeux"

J'ai d'abord senti son souffle chaud dans ma nuque, qui a ensuite dévié sur l'une de mes épaules. Il l'a embrassé tendrement. Puis il a parsemé le chemin jusqu'à mon cou, de léger baisers à peine perceptibles. J'étais déjà dans un état d'excitation divin. Mais il a continué sa torture. Il a infligé le même sort, à mon autre épaule.

Puis ses mains sont entrées dans le game. D'abord dans un doux massage de mes trapèzes. La tension des derniers jours s'est envolée en quelques secondes.

Puis elles sont descendues en direction de ma poitrine. Il a saisi fermement mes seins, ce qui m'a fait échapper un gémissement incontrôlé. J'ai commencé à me mordre la lèvre inférieure pour ne pas perdre le contrôle.

Ces mains sont remontées au point de départ. Ceci n'était qu'un avant- goût, un amuse bouche.

Enfin, j'ai senti un métal froid.

"Quand j'ai vu ce collier dans une vitrine tout à l'heure, j'ai immédiatement pensé à toi. Il représente ton fils mais aussi tout ce que tu représente pour moi"

Il attache une fine chaîne dorée, possédant un pendentif en forme d'oiseau de paradis.

"Alice, tu es devenu mon paradis terrestre, l'endroit où il fait bon vivre et où j'aimerais me poser le plus longtemps possible. Et je souhaiterais être pour toi, ton point de repère, celui sur qui tu peux prendre appuie et qui t'empêche de dériver."

"Alors apprends-moi à poser mes bagages avec toi, je suis prête."

Il a poussé un soupir de soulagement. Je n'ai pas pu m'arrêter là, et je lui ai avoué à ma façon, ce qu'il représente pour moi :

"Matthieu, Si l'amour avait un nom, je lui donnerais le tien sans hésitation"

Il m'a tout de suite enlacé, très ému par cette déclaration qu'il attendait tant.

******

Je souri comme une adolescente en repensant à ce merveilleux moment.

Mais toutes les bonnes choses ont une fin, nous sommes sur le trajet du retour. Je me rends compte de la chance que j'ai eu de le rencontrer. Je peux lui faire confiance les yeux fermés. Il me comprend, apaise mes peurs, panse mes blessures. Il est d'une patience inégalable avec Eden. Un lien fort est en train de se tisser entre mes deux hommes. Il ferait un père merveilleux, si seulement il était avec une fille de son âge...

Je chasse les idées sombres, qui essayent de se frayer un chemin dans ma tête. Je veux encore être insouciante quelques heures supplémentaires. J'ai l'impression de me retrouver avant toutes ses épreuves placées sur mon chemin.

Je tends la main vers Matthieu et la glisse dans ses cheveux. Je lui masse délicatement le cuir chevelu. Il tourne la tête vers moi et son sourire de tombeur s'agrandit encore plus. Ses cheveux sont ébouriffés, cela lui donne un air de mauvais garçon. Il porte ses lunettes de soleil aviateur, qui lui donne encore plus un air séducteur.

Je descends ma main vers sa barbe naissante, et le caresse. Il essaie d'intercepter ma paume pour l'embrasser.

"Alice, tu es diabolique. Je suis en train de conduire et toi tu en profites pour me chauffer. Et ne fais pas ton air innocent, je le vois dans tes yeux"

"Je ne fais que toucher mon homme, lui faire comprendre que je suis bien ici avec lui"

"Redis-moi ça stp ?"

"Que je suis bien ici avec toi ?"

"Non, ce que je suis pour toi"

Je lui retire ses lunettes de soleil délicatement et plonge mon regard dans le sien.

"que je touche MON homme"

"Bordel !"

J'ai juste le temps de voir un panneau défiler sous mes yeux, qu'il change de voie de circulation pour sortir de l'autoroute. Il arrête brusquement la voiture sur le côté d'une aire de repos.

Il saisit mon visage et saute littéralement sur mes lèvres. Son baiser est intense, passionné. Il est en train de marquer son territoire, je le sais.

La chaleur monte d'un coup dans l'habitacle de la voiture. J'en veux plus. Je veux plus de lui. J'enjambe le levier de vitesse et me place à califourchon sur lui. L'espace est restreint, mais ce qui rend le moment encore plus excitant.

"Deux petits mots qui te font beaucoup d'effet j'ai l'impression".

Je rejette ma tête en arrière pour lui laisser libre accès à ma nuque.

"Alice, tu me tues. Tu me consumes à petit feu. J'aime quand tu m'appelles comme cela.

Cela veut dire que je compte pour toi."

"Regarde-moi Mathieu, bien sûr que tu comptes pour moi. Plus que ce que tu ne peux l'imaginer. Je ne suis pas très expressive sur mes sentiments, j'en suis désolée. Je n'ai pas osé te dire mais, je suis amoureuse de toi également. Cela me fait mal de mettre des mots sur mes sentiments, car je ne sais pas comment sera votre avenir, mais je me sens heureuse avec toi et c'est l'essentiel".

"Je crois que mon cœur vient de rater un battement..."

"Attends je vais te réanimer"

Et nous continuons notre danse endiablée avec nos langues. 

ONCE AGAINOù les histoires vivent. Découvrez maintenant