CHAPITRE 33 - ALICE

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Depuis le retour de notre week-end en amoureux, je sens bien que quelque chose cloche. Je sens que Matthieu est tourmenté, qu'il n'ose pas me parler. A chaque fois que j'essaie d'aborder le sujet, il botte en touche et use de ses charmes physiques pour me faire perdre la tête.

Et hélas, je ne dis pas non. J'ai tellement besoin d'être proche de lui physiquement pour me rassurer.

En plus, les semaines vont à mille à l'heure.

Depuis un mois, la procédure de divorce a abouti. Le divorce est prononcé. Il n'y a plus de Madame James. Une nouvelle organisation est mise en place pour Eden.

Romain, comme moi, voulons que notre fils profite de ses parents de façon égale. C'est pour cette raison que nous avons opté pour la garde partagée. Cela m'a littéralement fendu le cœur. Il est difficile pour moi d'admettre qu'il ne sera pas tous les jours à mes côtés.

Mais Romain a fait des progrès immenses, il s'investit à fond. Il a aménagé son emploi du temps pour être disponible à 100% pour sa semaine avec Eden. Il assure les rendez-vous et suivis médicaux. Cela me rassure grandement.

La semaine où j'ai la garde d'Eden, je n'ai pas un moment pour moi.

Avec Matthieu on se voit donc peu. Alors on se rattrape bien évidemment la semaine suivante, lorsque Eden est chez son père.

Mais les soirées se terminent toujours de la même façon : on se retrouve le soir, on discute peu.

Nos désirs charnels sont au centre de nos préoccupations. On ne pense qu'à ne faire qu'un pour soulager nos tourments.

De mon côté, la semaine où j'ai plus de temps libre, j'ai repris contact avec mes anciens collègues et la boîte de prod où je travaillais. J'ai rencontré le directeur pour lui faire part de ma situation et de mon souhait de reprendre les tournages à mi temps. Mon métier me manque, mes collègues me manquent. J'en ai besoin...

Cela fait partie de mon équilibre personnel.

Un soir, alors qu'on se retrouve chez lui, je lui explique la bonne nouvelle que j'ai eu ce matin :

"Tu ne vas pas me croire, j'ai reçu un appel ce matin de mon boulot, qui accepte d'aménager mon emploi du temps pour que je reprenne mon activité. Je suis trop excitée de reprendre !"

"C'est super, je suis content pour toi. Tu vas faire des petits reportages en France du coup."

"Non, ils me proposent des reportages comme avant à l'étranger. Comme je suis disponible une semaine sur deux, je peux m'absenter plusieurs jours d'affilés"

"Super je suis ravi pour toi"

Le ton de sa voix m'indique qu'il est ironique, et ne pense pas un mot de ce qu'il me dit.

"C'est drôle, j'ai comme l'impression de comprendre l'inverse".

J'essaie de dire cela de façon désinvolte pour détendre l'atmosphère. Je m'approche doucement de lui et entoure sa taille avec mes bras. Je pose ma tête contre son dos.

"Excuse-moi Alice. Bien sûr que je suis content pour toi. Tu rêvais de reprendre ton activité que tu aimes tant. Ce qui me réjouis moins c'est que tu vas partir plusieurs jours. On aura encore moins de temps pour nous deux. Tu auras encore moins de temps à me consacrer. Je sais très bien que ton fils passe avant tout, avant moi. Mais maintenant je rétrograde encore d'une place dans ta vie, puisque tu reprends aussi ton boulot."

"Je sais Matthieu ... On va trouver nos marques, ne t'en fais pas. Je ne te laisse pas, au contraire, j'avance dans mon avenir avec toi, parce que je t'aime."

ONCE AGAINOù les histoires vivent. Découvrez maintenant