Aylin
J'essaye de garder la tête haute, alors qu'en réalité, je suis tétanisée.
Mais quand je compte enfin me défendre. Il reprend :
— Ceci n'est pas une menace Aylin, c'est une promesse. Car après tout, la vengeance est un plat qui se mange froid, termine-t-il d'une voix dépourvue d'émotion.
Sa voix.
Elle est si grave.
Si vide.
Soudain, j'entends une porte s'ouvrir et je sens qu'on me pousse, ce qui m'incite à avancer seulement de quelques pas. Puis, j'entends la porte se refermer derrière moi.
Qu'est-ce qu'il vient de se passer au juste ?
À peine deux jours après sa première menace, il recommence. Je crois que je suis tombée sur un psychopathe. Un adversaire de taille. J'ai intérêt à toujours rester vigilante et sur mes gardes.
Je sens qu'avec lui, je n'aurais pas le droit à l'erreur.
— Non papa...C'est pas ce que tu crois...Arrête...Bon je te laisse je dois retourner en cours...
Alec est au téléphone avec son père. Le pauvre. Ils ont une relation très explosive. Disons que le père d'Alec n'apprécie pas les choix de son fils.
C'est dommage. Même triste je dirais. C'est sa vie, il devrait pouvoir la mener comme bon lui semble. Il en souffre beaucoup, je le sais. Mais il ne l'avouera jamais.
— Oh, tu es là. Désolé, j'étais au téléphone avec mon père et comme d'habitude il arrive à m'énerver en moins de trente secondes, me confesse-t-il avec de la colère dans la voix.
J'en ai conscience, Alec.
— Je ne t'en veux pas et tu le sais. Changeons de sujet, j'ai besoin de quelqu'un pour courir avec moi en athlétisme...
— Et ?
Je prends ma voix mielleuse et continue :
— Et je me suis dit que tu pourrais m'aider toi ?
Aucun bruit ne me parvient l'espace de quelques secondes avant qu'il n'explose de rire. Et ça dure longtemps. Trop longtemps.
— Bon, c'est bon j'ai compris Alec, tu peux arrêter de glousser, répliqué-je désemparé.
Pourtant, il ne s'arrête pas.
— Nan mais attends, Ay, tu t'es vraiment dit que moi, j'avais le niveau pour courir avec toi ?
Et il repart de plus belle.
— Je suis vraiment désolé, mais s'il y a bien une personne qui sait que je déteste courir, c'est toi. Moi je suis entrée dans cet établissement grâce à mes aptitudes intellectuelles et uniquement pour ces dernières.
Il a raison, mais je suis désespérée. J'ai besoin de quelqu'un sinon je ne pourrais pas continuer.
— Oui, je sais, mais je n'ai pas d'autres amis si ce n'est toi...
Tout à coup il s'arrête de pouffer. Tout devient silencieux. Et à mon avis, on pense tous les deux à la même chose. À la même personne.
"Louis, Alec et Aylin. Une équipe. Ensemble"
Avant j'en avais deux.
Des amis.
— Il est peut-être temps qu'on se fasse de nouveaux amis Al ?
Je ne suis moi-même pas sûre de ma proposition.
— D'accord. Tu as raison. Il faut qu'on s'ouvre à de nouvelles amitiés et qu'on laisse le passé au passé, admet-il la voix lourde.
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BLINDLY
RomanceOn dit que l'amour est aveugle, mais est-ce réellement le cas ? Aylin a bientôt vingt ans et s'il y a bien une chose qu'elle a du mal à faire, c'est ouvrir son coeur. C'est arrivé une seule fois auparavant. Pour Louis, ce garçon renfermé pour qui el...