𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟔

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Vancouver, Canada

Aylin

Le tourbillon d'émotions qui a lieu dans ma tête disparaît d'un seul coup. Ainsi, tout devient plus clair. Il ressent des choses pour moi. De vraies choses. Certes, il est possible qu'il finisse par me faire du mal, mais je refuse de continuer à vivre dans la peur d'une douleur qui ne viendra peut-être jamais. L'heure n'est plus à l'hésitation. Je retire sa main de ma bouche avec douceur, puis ouvre mon cœur.

— Tu n'es pas une erreur, Miller, murmuré-je en caressant sa joue. Pas à mes yeux en tout cas.

Alors que seules nos respirations comblent le silence qui subsiste entre nous, il attrape mon visage en coupe, puis réunit nos lèvres. Dès les premières secondes, je comprends que ce baiser n'a rien à voir avec celui de la dernière fois. Il est beaucoup plus avide, beaucoup plus brûlant, beaucoup plus destructeur. Rien ne peut nous arrêter, c'est comme si ça faisait des années qu'on attendait ça. On est insatiable et seul le contact de l'autre nous apaise.

Ce besoin de le toucher, d'explorer chaque courbe de son visage m'obsède. Il est comme une carte dont j'aimerais connaître les moindres recoins. Soudain, il me bascule sur ses cuisses. Ça me convient, alors je n'émets aucune objection. On approfondit nos baisers, puis il s'attaque à mon cou. Il l'embrasse, le lèche et le suce. Chaque parcelle de mon être est en feu. Un feu qui brûle pour lui. Cette douce brutalité avec laquelle on se dévore l'un l'autre me consume.

Mon corps, mue par un besoin viscéral, se déhanche sur le sien. Miller lâche des râles en expirant, comme si c'était déjà trop pour lui. La sensation d'avoir du pouvoir sur lui me plaît, donc je continue mes mouvements lascifs. Sous mes fesses, je sens qu'il est excité. Même si, pendant un instant, je me retrouve projeté dans cette chambre avec Pierre, je refoule ces souvenirs désagréables.

Cette soirée sera toujours dans un coin de mon esprit, peu importe à quel point j'aimerais qu'elle disparaisse. Mais je ne la laisserais plus me freiner. Je me sens prête et en sécurité avec Miller. Mon corps aussi en a envie, je le sais. Malgré des petites crispations qui me saisissent de temps en temps, tout va bien. Je descends donc mes mains de son visage et l'aide à retirer son pull ainsi que son t-shirt. Je veux parcourir à nouveau son torse de mes doigts.

— Aylin, attends, souffle-t-il entre deux baisers. Tu es sûre de vouloir aller plus loin ?

— Oui, j'en suis sûre, rétorqué-je en retirant mon haut. Et toi ?

— Moi aussi, j'en ai envie, plus que tout au monde.

Mes lèvres s'étirent pour former un sourire, puis à mon tour, je m'attaque à son cou. La première chose qui me frappe est son odeur, ce parfum troublant qui me piquait les narines m'est à présent agréable. La rapidité avec laquelle les choses changent est effrayante. Je le dévore, comme une affamée, cette attirance aura ma perte. La chaleur de son souffle devient une caresse qui glisse sur ma peau, un frisson délicat qui murmure des promesses silencieuses.

Ses doigts effleurent mon épaule avec une lenteur exquise. Chaque contact est une onde qui se propage, un courant subtil entre nous, palpable dans l'air lourd de tension. Plus rien ne compte, plus rien n'existe, si ce n'est lui et moi, ici, seuls. J'aimerais que ça dure toujours. Je refuse que cette petite bulle où je me sens en sécurité éclate. Le monde est cruel, la vie est dure, mais dans ses bras, tout devient plus supportable.

Ses lèvres frôlent délicatement ma poitrine, avant d'y déposer un léger baiser, à peine perceptible, mais assez puissant pour embraser tout mon être. Sa main glisse tel un serpent le long de mon dos pour détacher mon soutien-gorge. Chacun de ses mouvements est mesuré, empreint d'une douceur sensuelle. La chaleur monte, lente et irrésistible, puis c'est comme si le temps se figeait autour de nous. Chaque seconde semble durer une éternité. Ou peut-être est-ce juste moi, car une chose est sûre, je ne veux pas que ça s'arrête.

BLINDLYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant