Chapitre Trois | Mauvais moment

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Quelques heures auparavant
Domicile de Kento


Kento

Je fixe l'horloge de mon salon tout en fumant mon trois ou quatrième paquet de clope, pour être tout à fait honnête je n'ai même pas pris la peine de compter.

Cette odeur de nicotine embrume l'appartement et j'entends déjà Adonis me hurler dessus à cause de cela.

Je fixe le glock posé sur la petite table basse, une cigarette coincée entre les lèvres et les bras croisés.

J'entends la porte d'entrée s'ouvrir, et par la même occasion, Fred chanter des idioties à plein poumons, me cassant les tympans au passage. Il se déhanche légèrement en avançant vers moi pour déposer un sachet blanc qu'il tenait entre les doigts.

Je lève les yeux vers lui juste avant qu'il ne fasse de même, ses yeux noirs me reluquant de la tête aux pieds.

— Mon nounours !

Je fronce les sourcils en réaction à ce surnom déplorable qu'il utilise pour tout le monde, et je m'exclame dès qu'il ouvre ses bras pour m'y accueillir à l'intérieur :

— Si tu as l'audace de me toucher avec tes sales —.

Avant que je puisse terminer ma phrase, ce con me serre déjà dans ses bras, resserrant son étreinte autour de moi. Un soupir m'échappe alors que je roule des yeux, exaspéré par son comportement enfantin.

— Bon ça y est t'as fini ! Je m'exclame.

Il se recule avec une expression faussement déçue sur le visage, puis il ouvre le sac qu'il avait déposé un peu plus tôt sur la table et en sort deux paquets de nouilles instantanées.

— Merci.

— Y'a pas de quoi bébé, répond-t-il.

Fred est un grand imbécile, imposant avec ses environ un mètre quatre-vingt-dix, soit ma taille. Il a une carrure solide, le crâne rasé, et semble intimidant avec sa cicatrice marquante et son visage impassible. Cependant, en réalité, il est tout le contraire.

— Ça dit quoi avec... hm attend, comment elle s'appelle déjà ? Je sais que ça commence par un "A" mais j'ai oublié son prénom désolé ! Dit-il en allant se réchauffer son sachet de nouille.

— Alexi ?

— Ouais ! Voilà ! Alors ? Ça dit quoi avec elle ? T'as réussi à conclure ?

— Ça ne dit rien du tout, c'est juste une amie, on se connaît depuis le lycée et on se considère comme des frères et sœurs et puis de quoi je me mêle au juste ?!

Il cligne des yeux à plusieurs reprises et fronce les sourcils devant ma soudaine agressivité et mon haussement de ton.

Habituellement, je ne suis pas du tout comme ça, et je pense que c'est ce qui l'a le plus surpris...

— Eh, il se passe quoi ?

— Rien je —.

— Tu dors plus, tu manges plus, t'es sous tension constante depuis quelques jours là qu'est-ce qu'il se passe ?

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