Chapitre Vingt-Cinq | Souverain

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Quelques heures plutôt
avant l'accident,
Saint-Petersburg

?


J'ai bruyamment expiré, mes yeux ne voulant pas lâcher du regard cette photo d'elle... cette photo, de nous...

— On a du nouveau ?

Une voix masculine et rocailleuse accompagnée par cet accent slave résonne jusqu'à mon bureau et je ne peux faire autre que serrer les dents rien qu'à l'entente de cet homme aussi mauvais que Satan.

— Je n'en sais rien moi alors pourquoi me le demander ?

— Je te le demande car tu es le mieux placé pour me répondre.

— Avec tout le respect que je vous dois aller vous faire foutre, lui ai-je craché tout en le fixant lui et son cache-œil masquant son iris blanche.

— Toujours aussi insolent à mon égard ? Arrête un peu de me les briser et dit-moi plutôt si tu as fais ce que je t'ai demandé ?

Je me suis levé de mon bureau tout en m'approchant de ce bâtard, ses deux toutous ont leurs armes bien en évidences alors que j'arbore un petit sourire crispé.

— Je l'ai fait monsieur, je l'ai fait... autre chose ? Vous êtes aussi venu me sucer la bite ?

Il ne m'a pas répondu, il s'est seulement contenté de plisser les yeux avant de souffler la fumée de sa cigarette électronique.

— Eh, écoute-moi bien, je te colle une balle dans le crâne quand je veux t'as compris ?

— Collez la moi, collez la moi votre balle ? Allez-y j'attends ? Vous savez très bien que vous ne pouvez pas me tuer, je suis bien trop haut placé et vous ne pouvez pas avoir l'audace d'en finir avec moi sans qu'il n'y ait aucune répercussion sur votre business par la suite.

— Et tu es quoi toi ? Tu es quoi ? Rien, tu n'es rien du tout, je t'encule quand je veux t'as bien compris ? Pendant cinq ans j'ai pu me passer de toi et de ta petite gueule alors ce n'est pas aujourd'hui que ta présence va m'apporter quelque chose.

Je me suis placé devant lui, mes yeux rivés dans les siens et j'ai demandé avec sarcasme ne me préoccupant même plus du respect déjà mort qui est présent entre nous :

— Tu veux qu'on se la foute maintenant ?

Son regard s'est assombri, et j'ai pu percevoir de la rage forgeant ses yeux verts mais évidemment, malgré toute la haine qu'il peut porter à mon égard il ne fera rien, absolument rien du tout...

— Contente-toi de t'exécuter quand je te demande quelque chose et évite de me prendre de haut avant que je ne te fasse crever la bouche ouverte, m'a-t-il ordonné tout en me dévisageant.

— On a la même cible ? Oui ou non ? Alors ne venez pas me malaxer les couilles pour que je fasse autre que ramener sa tête sur un plateau d'argent c'est clair ?

— Où est Bloodface ?

— Je n'en sais rien, je ne lui ai pas collé un traceur au cul pour le savoir...

— Tu lui dis que j'ai besoin de lui et tu l'appelles, maintenant.

J'ai haussé les sourcils avant de finalement acquiescer, ce connard ne sait donc pas se servir d'un téléphone ? Il a tourné les talons et j'ai bruyamment soupiré pour lui montrer mon mécontentement face à son ordre, il n'a pas tourner la tête et a finalement ouvert la porte pour sortir de mon bureau et disparaître dans le couloir sombre accompagné — une fois de plus — de ses deux chiens le suivant à la trace... et d'ailleurs, je suis presque sûr que c'est le cas même au chiotte.

Mes fesses se sont reposés sur ma chaise de bureau et j'ai composé son numéro pour porter mon téléphone à mon oreille.

Le tonalité résonne mais je tombe sur son répondeur, j'ai grincé des dents avant de le rappeler une seconde fois...

Ça résonne,

Encore,

Encore,

Encore,

En —.

« : — Ouais ? »

Un petit sourire s'est arboré sur mes lèvres quand sa voix a résonné travers l'appareil et j'ai prononcé avec joie :

— Bloodface ?

Je l'ai entendu rire et il a presque instantanément répondu :

« : — Souverain ? »

———
🫧

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