OLGA

Chapitre Huit | Fuis

                               Adonis

« : — C'est à toi Kelly. »

J'ouvre la portière et sort en trombe du véhicule pour pénétrer à l'intérieur du restaurant, mais à peine ai-je passé les portes de celui-ci que j'ai pu percevoir Viktor agoniser sur le sol face au couteau que Saba lui a enfoncé dans la cuisse tandis que le personnel essaie de calmer l'agitation régnant tout en prenant soin de rester aux côtés de ce salaud.

On se fixe longuement et un petit sourire je ne m'empêche pas d'étirer. Je m'avance ensuite en direction des toilettes et à peine suis-je entré à l'intérieur que la voix de Sergueï me blâmant arrive à mes oreilles.

— Continue, insulte-moi encore crache-moi à la gueule aller ? Ai-je ordonné tout en pénétrant à l'intérieur des WC.

Ses yeux se sont écarquillés en me voyant et j'ai ressenti la peur le gagner quand je me suis retrouvé face à lui. Un petit sourire triomphant dessiné sur mes lèvres.

— Donc toi petit fils de pute tu pensais que je n'allais pas te retrouver ? Toi tu pensais que moi je n'allais rien savoir sur toi et tes petites manigances à la con ?

— Espèce de —.

Je ne lui ai même pas laissé le temps de finir sa phrase logeant une balle dans son flanc gauche, il pousse un gémissement de douleur mais je ne m'attarde pas, préférant faire pivoter mon regard vers Olga, des larmes roulent le long de ses joues qu'elle s'efforce d'essuyer et la voir dans une telle situation d'impuissance me languis d'une joie folle...

Je crois que j'ai envie de m'amuser un peu...

Je m'avance vers elle et attrape brutalement ses petites joues bouffies tout en demandant par la même occasion :

— Tu veux t'enfuir ?

Elle opine du chef et un ricanement léger m'échappe, j'ai ensuite relevé les yeux vers Saba qui me scrute d'un air désapprobateur mais reporte aussitôt mon attention sur Olga, captivé par la crainte qui redéfinit chaque traits de son petit visage.

— Alors fuis.

J'ai relâché ses joues, ses yeux bleus-verts m'ont longuement guettés et j'ai été surpris de voir qu'elle n'a pas bronché pour finalement prendre la fuite. Mon sourire s'est élargit, alors petit russe pense vraiment avoir une quelconque chance de me filer entre les doigts et retourner pleurer dans les bras de son cher papa ?

— Fait pas ça Adonis, articule Saba me fixant d'un air mauvais.

— Je suis d'humeur à m'amuser un peu là.

Je m'avance d'un pas nonchalant vers la sortie des toilettes, les clients du restaurant en furies face au coup de feu que j'ai tiré.

Mon regard se pose sur Viktor, agonisant toujours face à ce couteau enfoncé dans sa cuisse. Tuer les jumeaux maintenant serait du gâchis car ces deux petits cons peuvent encore me servir, et c'est exactement ça qui me frustre au plus haut point mais patience...

Patience, car le temps s'écoule très vite...

À mon plus grand désarroi il y a beaucoup d'agitation et le personnel n'arrive même pas à se faire écouter eux aussi apeuré par le coup de feu.

Note à moi-même ; me procurer un silencieux la prochaine fois.

À travers cette foule je peux la percevoir, se faisant bousculer et manquant de tomber à chaque pas qu'elle fait. Je ris, amusé avant de relever le bras dans sa direction pour appuyer sur la gâchette.