AdonisFranklin. Mon frère. Mon propre frère.
Je ne dis rien, je me contente seulement de le fixer car pour être tout à fait honnête je n'arrive pas à prononcer ne serait-ce qu'un seul petit mot, tout comme je suis incapable d'accepter que mon frère est ce fameux "Bloodface" et qu'il a cette audace-là de se matérialiser avec autant de familiarité devant moi après avoir sauvagement assassiné Kento... et tout ça pourquoi ? L'argent.
Je ne peux pas pleurer. Je suis totalement épuisé et extériorisé ça par des larmes j'ai l'impression de ne plus en être capable. Je reste tout simplement là, sous ses yeux ébahis, attaché et à sa merci.
On se regarde dans le blanc dans yeux depuis pas moins de cinq bonnes et longues minutes. Il ne reste que lui. Les autres sont partis. Même Vlad.
— Un demi millions de dollars.
C'est ce que sa voix rauque a grondé, faisant disparaître le silence qui s'était imposé dans ce qui me semble être une cave. Et ses mots me font comprendre que la virginité d'Alexi, la vie de mon père, la mienne, celle de Kento, d'Ai-Lei et Alba ne valent qu'un demi million de dollars.
— C'est l'argent que ces pourritures m'ont généreusement apporté sur un plateau d'argent, mais évidemment, ce n'est pas ça qui m'importe.
Son aveu me laisse perplexe pour la suite car chaque action de Franklin se base sur ce qu'il y aura dans son compte en banque.
— Presque dix ans de complot Adonis, presque dix ans que je me sacrifie pour eux pour que la vengeance ait un goût de sang et d'amertume sur le bout de ta langue ! J'ai laissé la femme que j'aime se faire violer par Caesar, presque soixante-dix pour-cent de mes revenues leurs appartiennent, j'ai tué le meilleur pote de mon frère alors que je le considère plus que toi... est-ce que tu te rends compte de ça Adonis Kelly ?
Chaque phrase qu'il a prononcé a un goût de poison. Je ne reconnais même pas mon propre frère à travers ses propos.
— Je suppose que tu veux savoir pourquoi dorénavant n'est-ce pas ? Pour tous les coups que j'ai reçu mon cher frère, pour toutes les fois où il m'a craché dessus en me disant que je n'étais pas son fils !
— Mais tu ne l'est pas ! Ai-je clamé avant que ma voix ne résonne en échos.
— Ferme-là, j'ai tous les droits de l'être, de moi aussi... être un Kelly ! De moi aussi, revendiquer fièrement le nom de mon père ! Me répond-t-il.
— Mais tu sais bien que c'est impossible car ton père est un violeur Franklin ! Et c'est ça la vérité ! Tu nages en plein délire-là putain ! Maman a été violé par un mec quand j'avais trois ans, par un sale fils de pute, tu es né de ça Franklin et papa ne t'a jamais porté dans son cœur car tu as la même gueule que le bâtard qui a fait du mal à maman, en l'occurrence son meilleur ami. Tu en veux encore ? Tu n'as jamais été son fils et tu ne le seras jamais, c'est le destin, tout est déjà écrit c'est comme ça merde !
Grâce à la faible lueur de la lumière tamisée, je vois sa mâchoire se crisper et ses sourcils se froncer.
— Il n'y en avait que pour toi...
— Arrête de te mentir à toi même, tu étais là quand Ishmael m'a fait avaler la pisse, tu étais là quand il m'a cogné contre une table basse, quand il m'a renversé de l'acide dessus pour me "punir" d'une bêtise que je n'avais même pas faite, d'ailleurs, j'ai encore la cicatrice sur ma jambe, tu étais là et tu voyais la vraie violence infantile... je ne suis pas là pour comparer, mais tu dérailles Franklin.
VOUS LISEZ
OLGA
RomanceHantée par son passé et brisée par son avenir d'ores et déjà tracé, Olga ne cherche qu'à fuir les démons la reliant à cette mystérieuse conspiration tapis dans l'ombre de la Russie depuis plusieurs années maintenant, et tandis que celle-ci tente par...