T.2 || Prologue

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Adonis

J'ouvre doucement les yeux, l'air froid remplis mes poumons et à chaque expiration je vois de la buée passer à travers la barrière de mes lèvres.

Je ne sais plus ce qu'il s'est passé, mon cerveau met un temps fou à se remémorer les détails de ce qu'il m'est arrivé.

J'ai du mal à respirer, je renifle un peu et je me rends peu à peu compte que je suis enfermé, les bras attachés en hauteur par des chênes en fers, torse nue, mais ce qui m'alarme le plus ce n'est pas ça, ce sont plutôt toutes les paires d'yeux qui me guettent avec une haine viscérale.

Ma bouche est pâteuse, et je sens un liquide visqueux rouler le long de ma tempe. Il ne me faut pas longtemps pour que l'idée du sang vienne frapper ma mémoire.

Mais je suis trop épuisé pour réfléchir encore un peu...

Plus aucune force. Totalement vide. J'ai même l'impression que mes jours sont comptés. Ces bâtards m'ont tué, autant psychologiquement que physiquement.

— Adonis Kelly.

Vlad, je reconnaîtrais cet accent slave et cette voix rocailleuse entre milles. Je suis presque impressionné que ce soit lui en personne et non ces petites salopes de sbires qui viennent me sucer avant d'annoncer le jour de mon exécution. Ils sont tous à l'arrière mais je ne m'attarde plus trop sur leur gueule quand la sentence tombe.

— Dans un mois tu mourras égorgé.

Je n'ai même pas bronché, j'ai juste planté mon regard noir dans celui de Vlad qui ne lâche pas ses yeux bleus-verts des miens.

— Très bien... mais, je voudrais savoir une chose, une seule avant que vous ne disparaissiez tous...

Vlad lève légèrement la tête pour m'inciter à parler, alors je continue en les questionnant :

— Qui a assassiné Kento ?

Bloodface.

C'est Caesar qui a répondu, presque immédiatement après ma question, — comme-ci il était tout excité de prononcer ce surnom —. Mais je ne m'attarde pas sur cet être malsain, et j'ordonne alors d'une voix aussi tranchante que du verre :

— Montrez-le moi.

Ils se décalent tous, enfin, presque tous. Il n'y a que Vlad qui ne bouge pas d'un seul centimètre en attendant l'heureux élu.

Un raclement de gorge me fait relever la tête et au moment même où je le perçois, mes yeux s'ouvrent en grand, mon cœur bat plus vite et mon souffle se coupe brièvement. Tout mon corps est en alerte, suspendu entre l'incompréhension et le choc.

— Surpris, mon frère ?

Je ne prononce plus un mot, je suis totalement figé, les questions se bousculent dans ma tête, moi qui pensait qu'on ne pouvait pas me détruire encore plus que je ne l'étais déjà...

...j'ai découvert à travers Franklin,
qu'il restait encore des morceaux à briser...


———
🫧

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