Chapitre Vingts-Huit | Presque mort

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Olga


— Tu sais conduire ?

Je tourne la tête vers lui, mais il ne me regarde même pas lorsqu'il prononce ces mots, trop absorbé par l'image d'Adonis écrasé sur Boris.

— Ou.. ouais je sais.

Il est sorti en silence, a contourné la voiture pour ouvrir la portière côté conducteur, puis a saisi Boris à l'aide de son bras droit pour le jeter sur le bas-côté avec une expression impassible.

— Essaie d'allonger Adonis sur la banquette arrière.

Je me penche pour soulever Adonis et le mettre en position allongée, mais il est vraiment lourd. Finalement, j'arrive à le faire avec difficulté cependant, à cause de sa grande taille je constate qu'il est vraiment à l'étroit...

Le couteau enfoncé dans son abdomen me fait déglutir et je suis à deux doigts de verser quelques larmes face à ce que Boris a fait, mais je m'en empêche, à la place, je sors du véhicule et prend place côté conducteur sous les yeux de Kento qui est dorénavant assit sur le siège passager.

Je tourne la clé et à mon plus grand bonheur, la voiture vrombit d'un coup, mon dos s'enfonce dans le dossier du siège et je prie pour qu'Adonis reste en vie...

Je le déteste, et je ne nierais jamais mes sentiments grossiers que j'éprouve pour cet homme mais il y a quelque chose à l'intérieur de moi qui ne veut pas le laisser mourir ; pour être honnête, quand je l'ai vu entouré de sa famille cela m'a fait chaud au cœur et je n'ose pas imaginer ce que sa perte va infliger à toutes les personnes qui tiennent à lui.

Sa perte fera du mal, beaucoup de mal, il est odieux avec moi certes, mais je ne veux pas que sa mère pleure à chaude larme car il a été l'une des victime de la conspiration...

Si Adonis meurt, et que le complot sont les coupables je crois que je ne pourrais plus jamais me regarder dans le glace.

Ses mots se sont gravés dans mon esprit...

Les mots,
qu'il m'a chuchoté un peu plutôt...

"Il était une fois un rêve où je suis un homme bon... un jour, tu sauras la vérité, mais pour l'instant, fait comme-ci j'étais le méchant de l'histoire..."

Quelle vérité ?

De quoi me parlait-il ?

Qu'est-ce qu'il insinuait ?

Les questions sans réponses se multiplient et une affirmation sanglante par la même occasion... il veut et va me tuer s'il survie, mais je pense que c'est mieux ainsi car ma propre famille, à défaut de la sienne pour lui, me hait.

— Hum.. tu.. démarres ?

La voix de Kento me fait sortir de ma transe et j'acquiesce d'un petit hochement de tête, j'appuie sur la pédale d'embrayage avant de positionner le levier de vitesse sur "R".

En faisant marche arrière, je perçois de petits débris de la voiture s'écraser sur le sol ce qui me fait grimacer mais je ne m'attarde pas dessus et préfère reporter mon attention sur ma conduite, je tourne ensuite le volant vers la gauche et me re insert enfin sur l'autoroute.

OLGAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant