OLGA

Chapitre Trente-Neuf | Six octobre

Adonis

Mon monde s'est écroulé...

Mon cœur s'accélère, je sens mon estomac se nouer et mes mains deviennent moites. Mon esprit est envahi par une multitude de pensées désordonnées, essayant de comprendre et de traiter cette information tout bonnement horrible.

C'est comme si le temps s'était arrêté, me laissant figé, incapable de réagir. Les battements de mon cœur résonnent dans mes oreilles, et chaque seconde semble interminable alors que je lutte pour reprendre le contrôle de mes émotions.

Ce jour maudit, je ne veux pas le revivre....

***

[ Quelques années auparavant ]
Manhattan

— Adonis ?

J'ai relevé les yeux vers elle, vers Alba.

Des larmes roulent le long de ses joues, elle me guette d'un air si attristé que j'en fronce les sourcils me demandant qu'est-ce qu'il se passe ?

— Adonis, je veux que tu ne le dise à personne d'accord ? Ce que je vais te confier il faut que tu l'emportes dans ta tombe OK ?

— Ou.. oui ? Qu'est-ce qu'il y a ?

Nous sommes le 26 décembre, un jour après Noël.

— Vlad m'a violée.

Je l'ai regardé éclater en sanglot, impuissant avant de laisser des larmes silencieuses rouler le long de mes joues face à cet aveux.

À cet âge-là je savais déjà ce qu'était un viol et d'ailleurs, je ne sais même plus pourquoi j'étais autant précoce pour savoir de chose...

Mais enfin, ce crime horrible me donne la gerbe et quand une femme est violée selon moi, elle est brisée tel un verre éclaté en plusieurs morceaux sur le sol car qu'importe à quel point on essaiera de le réparer, il ne redeviendra plus jamais comme avant.

À mon sens, on ne se remet jamais d'un viol.

À mon sens, on meurt au moment-même où l'on se fait pénétrer.

Le jour de la mort d'Alba Kelly est le six octobre, et le pire c'est que je l'avais remarqué, elle n'était plus comme avant, son cas avait aggravé et mon propre père l'avait remarqué.

Des perles salées roulent de mes yeux tandis que je la guette, les yeux emplis de larmes et de tristesse. Ses cheveux sont attachés en un chignon décoiffé, de la morve coule de son nez et elle pleure, elle pleure tout en m'interpellant l'air désolée :

— Je sais que t'es encore qu'un gamin mais Adonis, sache que la conspiration sera dans tes pattes jusqu'à la fin de tes jours alors si tu ne te prépares pas maintenant à ce qui va t'arriver t'es mort ! A-t-elle articulé.

J'ai dégluti, puis elle a continué, ses yeux noisettes ancrés dans les miens :

— Je me suis faite violée Adonis, on m'a souillée, mon propre corps a été entre les mains d'un fils de pute ! J'ai essayé de me débattre ! Je lui ai dis "non" ! Mais il l'a fait, il m'a pénétré quinze fois avant de jouir en moi !