Partie 4.

227 4 0
                                    

Les yeux encore fermaient, je me lève avec un élan pressé pour arriver la première aux toilettes. Dans ma hâte, j'oubliai que nous étions au Bled, et imite l'acte que je fais machinalement c'est-à-dire d'une flexion de genoux, pose mon terma ("postérieur") sur la cuvette. A peine le reflexe parcourt mon cerveau,   je me retrouve éclaté au sol en me souvenant qu'ici c'est les toilettes turcs qui font la lois ! Après un BOUM sourd venant de l'étage inférieur, mes mamans se regardent et rigolent en se disant « elle c'est fait ! Encore deux !» Comment ça défonce !

Je monte sur la terrasse comme si de rien n'était, la robe de maison remonté sur les côtés dans les recoins de ma culotte –attitude typique des femmes et jeunes filles pour faire le ménage ou être a l'aise-, mes claquettes en plastique roses tapaient le sol à chacun de mes pas. Elles sont là, mes deux mamans à ce raconter ce qu'elles se disent tout le long de l'année au téléphone, donnant l'impression de n'en avoir jamais parlé auparavant. L'une d'elle épluche les amandes encore toutes brulantes et l'autre termine son café plus que serré, voir même étouffé pour ce donner du courage en pensant à la longue journée qui va passer.  Derrière elles, ma future belle-sœur, assise au côté de sa mère et une de ses tantes venu de leurs campagne spécialement pour les préparatifs du mariage qui aura lieu la semaine suivante. Je n'ai pas encore eu l'occasion de faire connaissance avec elle, son air froid et sur d'elle n'arrange pas les choses. Depuis notre arriver elle ce concerte avec les femmes de sa famille et ce moquent des français fraichement débarqués. Ce qui n'a pas échappé à mon frère qui lui fera la remarque plus tard.

Sur la table basse il y a du café, le thé, le lait déjà sucré, les confitures, le miel, les msemen (crêpes feuilletées) qui crépitent encore d'huile chaude, la parisienne (la baguette) et tout ça pour moi ! En fait c'est le petit déjeuné traditionnel mais j'aime à croire qu'il a été préparé par les soins de ma mère spécialement pour sa fille chérie.

LAYAL : SALAM !  dis-je d'excellente humeur.

Mamans: Salam ma fille, répondirent mes mères en même temps !

Situations qui arrive fréquemment mais qui fais toujours autant rire, sauf nos invités qui sont moins enthousiastes à la vue de mon arrivé sur la terrasse.

Oumi: Mange ! Mange ! prend des forces, je t'ai entendu rentrée tard hier avec ton frère.

Le regard de la future épouse ce noirci, je le sens dans mon dos prêt à écorché chacun de mes points vitaux. Ma mère se lève pour aller réveiller les jumeaux, il est déjà 11h30 et pas l'un d'eux au garde à vous. Je les comprends, c'est les vacances leur année de fac en poche, ils ne peuvent que se faire plaisir à ne rien faire. Aamir intégrera l'armée, comme son père, à la rentrée c'est le genre de garçon à faire plaisir à ses parents, loin d'être contrariant mais très strict avec lui-même et les autres, avec qui j'ai une complicité assassine. Nous communiquons avec le regard, on ce comprend d'un geste. Solitaire de nature, il a quand même ses sauces ! Ses meilleurs amis qu'il traîne depuis le bac à merde. Il tien à sa culture et prône nos valeurs, il ne manquera pas une seule de ses prières et profitera de chaque moments pour nous réciter quelques paroles saintes d'une voix aussi belle qu'émouvante.Sa sœur Annah, elle, est tout l'opposé ! C'est un missile élancé, consciente qu'elle plait, qui n'accepte pas l'autorité en général et tout juste le parental. Elle ne m'a jamais considéré comme une sœur contrairement à son frère, mais m'a toujours présenté comme la clando qui tarde à mourir, venu gratter les aides et qui c'est incrusté chez elle. Jalouse de la relation que j'entretien avec son père, elle se « venge » comme elle le peut par son comportement, ses paroles mais surtout son détournement de la religion qui éprouve de plus en plus sa mère. Nos seuls moments ensemble sont ceux pendant lesquels elle me demande de lui allonger un billet, ou de la couvrir tout un week-end, ce qui n'échappe pas à nos parents.

Elle arrive sur la terrasse, Ray Ban sur le nez, le Salam à peine audible et s'affale sur le tapis brulant sur lequel le soleil tape depuis 6h ce matin.-

Annah : WWWAÏ  putain j'me suis cramer le terma !

La mariée: Dieu est grand bien fait ! s'exclame ma future belle sœur dans un rire étouffé.

Ce qu'elle ne savait pas, c'est qu'à ce moment précis elle à déclarer une guerre sans pitié ! Hamas versus Hezbollah...

Annah: Excuses moi ? t'as cru que tu parler à qui là ?

La mariée: Si tu n'avais pas autant de graisse surement que tu n'aurais pas rôti !

Annah: C'est toi le fil dentaire qui me parle ? Ton œil droit fait du Hip Hop au gauche et tu viens me parler là ?

Je me lève dans un élan de survis pour tous, prend Annah par sa touffe méché de blond et là traine dans notre chambre. Les hostilités son officiellement ouvertes.

LAYAL : Mais t'es complètement folle toi ma parole ! T'as vu comment tu parle devant ma mère ? lui dis-je en la plaquant contre le mur.

Annah: T'es pas sérieuse là ? t'as vu comment elle m'a parlé s'te pourriture et toi encore tu m'en fous plein la gueule ? T'aurais  même du dire un truc, me défendre !

LAYAL : Ecoutes moi bien ! Ici s'est pas toi la Belle gosse du quartier, c'est fini ça, pendant 2 mois t'es la putain d'immigré qui va fermer sa bouche on est bien d'accord ? Annah tu me fatigues ma parole ! T'es jamais contente toujours à jacter sur les autres quand tu trouves pas ton bénéf ! Autant t'as la haine contre moi je survis mais pas ma famille Annah je te le dis direct !

Annah: C'est une connasse !!!! toi-même t'as vu comment elle te regarde de haut en bas limite elle te passe aux rayons X, elle arête pas de baver sur nous depuis qu'on est arrivé elle et sa sorcière de tante, sa mère c'est une chèvre !

LAYAL : Pourquoi là bizarrement tu te soucis de moi?La question n'a pas eu le temps de prendre un sens dans mon cerveau qu'elle sortait déjà de ma bouche.

Annah : apres J'ai un cœur qui fonctionne aussi bien que le tien en plastique et quoi qu'on dise t'es ma sœur.

A ce moment là plus rien ne circuler, ni dans mon cerveau ni dans mon sang, juste des yeux humides qui ce cherchaient encore. Nos regards s'interrogeaient  « je peux te serais fors » me disais le sien, « je t'aime » lui disais le mien, mais au moment où mes lèvres se desserraient, la porte de la chambre s'explosait contre le mur et nous vîmes notre mère, surgir comme quand Farid du bâtiment E aperçoit le kebab sauce blanche/harissa qu'il a vu en rêve toute la nuit et qu'il peut enfin sentir là sous ses doigts ! Et c'est là qu'elle hurle de touts ses poumons :

Maman: TA FAIS QUOI TOI ENCORE ! JE VAIS TE DEFONCER !

Annah: Mais c'est l'autre campagnarde là elle parle mal avec ça bouche !

Maman: C'est toi qui vas bientôt plus parler tellement je vais te casser touts tes chico al kehba (insulte intraduisible) !

Saad: Laisse Hamti (tante paternelle) ! C'est vrai que ma fiancé n'a pas la langue dans sa poche, lui dis Saad.

Annah: Y'a pas que ça qu'elle à pas dans sa poche...

Maman: Annah !

BIM BAM BOUM la baffe est inévitable .Chacun de nous arête de respirer. Je me cache le visage dans mes mains pour ne pas voir la suite, dans ma tête c'est Bagdad, ma sœur qui va hurler, sa mère qui va lui en rajouté suivi même d'un uppercut chassé et tout le bazar.  Annah les yeux rouge de rage ne pue détourner le regard de sa mère. Toute cette scène me parait alors étrange maintenant que j'y repense. Ma mère sur les nerfs et qui frappe sa fille, alors que pas une fois elle a levé la main sur un de nous, Annah qui ne répond pas à cette attaque, deux minutes avant elle me fait un aveu surnaturel etc...  Je demande alors à Saad de prendre sa tante loin d'ici pour me retrouver de nouveau seul avec ma sœur. Il fallait que je sache pourquoi ce soudain amour familial mais ma mère refuse et nous demande de nous préparer, nous allons toutes au marcher de la ville voisine pour acheter les fournitures qu'il manque pour faire les gâteaux. Un voile noué sur la tête j'enfile un jabador sobre après tout ce n'est que le marcher, autant ce faire discrète même si c'est peine perdu, jabador ou pas c'est taper sur nos front « FRAICHEMENT ARRIVER DE PARIS / CELIBATAIRE/ N° de secu... » , et pendant que j'enfile le pantalon ma sœur passe derrière moi et me glisse un « faut que je te parle ! »

Hysteric LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant