Partie 11.

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LAYAL
Deux semaines et trois jours que je suis au CHU de la Pitié-Salpêtrière sur Paname. Le temps ne passe pas, je me remets doucement finalement la greffe n'a pas été nécessaire. Voilà en tout et pour tout un mois d'hospitalisation entre Alger et ici, il faut dire la vérité... « qu'Allah bénisse la France » ! Certes nous sommes fières de nos racines, nos origines nous ne renions rien bien au contraire mais comment tourner le dos à un pays qui me soigne, me fait survivre encore un peu chaque jour sans qu'aucun pot de vin ne soit passé sous la table ? Les soins ne sont pas à mes frais, je ne paye pas pour resté en vie, le personnel est pro et la chambre autorise maximum deux lits pas une rangée en mode caserne à l'armée.

Aucun cafard, aucune blatte ne foule le sol, ma mère passe les matinée avec moi, Annah les midi à me manucurer les ongles, à me repoudrais le visage, les après midi ce sont les infirmières qui squatte Rita les rejoins en fin d'aprème, Aamir lui c'est en début de soirée qu'en il m'apporte les crêpes à milles trous suant d'huile et au sirop d'amande de la mère à Rita, son couscous, ses tajines que je mets de côté pour les partagés plus tard dans la nuit avec Habib.

Ensuite il récupère Rita et rentre à la cité, me voila pour la 1ere fois de la journée toute seule pendant une heure mais le moment que j'attends avec impatience et voilà... Enfin...21 :00.

Habib,... l'infirmier de garde me tien maintenant compagnie depuis une semaine, il redresse mon lit –je devine son parfum-, réajuste mes oreillers –je sens son pouls-, allume la veilleuse –l'observe dans la pénombre-, approche la table –mon cœur veut s'échapper-, s'assoie en face de moi et découvrons ce que nous a réservé mon adorable voisine que j'appelle khalti (ma tante) depuis toujours. J'imagine déjà la soirée du lendemain à l'instant même ou il est à mes côtés.

Il est pas de ceux sur qui on se retourne dans la rue, mais plutôt celui qui va t'ensorcelé au premier son de sa voix, derrière ces lunette tendance à la monture Ray Ban, il à un regard azur qui m'aurait fait retomber dans le coma, ses cheveux sont d'or qui lui retombent sur les yeux, lui donne un faux air du ténébreux classique. Son grain de beauté à la paupière inférieur gauche n'arrange pas l'affaire, son parfum est de musc et d'ambre, ses mains ornées d'une chevalière en argent incrusté d'une pierre ivoire qu'il à l'habitude de faire tourner autour de son doigt quand il est loin dans ses pensées. Aucun « wesh ma grosse » ou « ferme ta gueule » ne sortira de sa bouche, certes il est vexant, blessant, drôle direct mais à la fois touchant, humble, il fait parti de l'élite parisienne du moins ses parents, le père diplomate palestinien et la mère médecin généraliste, il me disait qu'il n'a eu pas d'autre choix que de devenir infirmier et encore ce fut difficile. Pour lui ce fut un choix rapide, c'est la seul profession dans le milieu hospitalier qui nécessite le moins d'année d'étude ! Les weekends ou il n'est pas d'astreinte il les passe avec ses potes sur st germain ou sur les champs, je sens qu'il en rajoute de ouf surement pour voir comment j'allais me comporter face à lui et à tout ce faste parisien mais je reste convaincu que deux monde ne peuvent pas se mélanger et comme à mon habitude je reste impassible face a tout ça ce qui me donne l'impression de n'en porter aucun intérêt.

Très vite j'éclate ma bulle d'un coup de fourchette un sourire aux lèvres qui trahis mes pensées « Layal t'as pas le droit aux rêves ».

Habib: Tu veux ton dessert ou pas ?

LAYAL : Nan merci j'en peux plus, t'as vu comment la cortisone elle m'a fait gonflé ? je suis dégouté !

Habib: C'est normal Layal dans une semaine on va diminuer la dose ça ira mieux. Bon, t'es prête ?

LAYAL : Pourquoi prête ?

Habib: HAHA t'inquiète et allume ton pc stp.

LAYAL : Vas-y mais c'est quoi encore l'embrouille ?

Habib : Rolala pourquoi obliger les « embrouilles » ?

Il prend un faux accent de bourgeois parisien qui me fait sourire et insère un DVD dans le pc. A ce moment je m'attends à tout sauf à ça.

LAYAL : Ha sisi ça fait plaisir un petit dvd c'est quoi ?

Habib : CHUT-EUUUU et regarde...

« Layal, ma fille...Voilà trois semaines que je t'ai laissé inconsciente sur ce lit d'hôpital à Alger pour rejoindre mon rang au Liban. J'aurais déserté pour toi, pour pouvoir rester à vos côtés mais tu sais mieux que quiconque les obligations qui me lis à mon unité. Ta mère me donne de tes nouvelles chaque jour et je remercie Dieu...

Habib veut me laisser seul se lève discrètement du lit après ma première larme tombée sur le drap. Je le maintien par son poignet à mes côtés. Il ne sait rien de ma vie ni de ce qui m'a fait entrée à l'hôpital. Il me parlait toujours de tout et de rien pour ne pas en venir au sujet mais là j'ai compris que nous sommes devenus assez complice pour ne pas le mettre à la page.

...de te redonner un peux plus de force. Je n'ai pas énormément de temps ma fille je m'en excuse mais ton papa pense fort à toi tu es ma seconde raison de vivre. Tu as Aamir qui, je n'en doute pas, prend soins de toi comme moi je l'aurais fais si ce n'est mieux. J'espère être de retour dans quelques semaines mais je doute que cela me soit possible... fait bien attention a ta sœur Annah tu la connais excessive en tout, embrasse mon épouse comme à mon habitude sur son front et dit à mon fils qu'il est ma fierté. Ces images te son destinée c'est tout ce que tu peux avoir de moi pour le moment, prend de ma force tu en auras besoin mon cœur tu l'a déjà entre tes mains. J'espère que Jabar sera discret sur l'existence de ce message ! Après ça regarde au fond de l'enveloppe tu comprendras....

Ton colonel.

Habib : Tien !

LAYAL : Merci.

Il me tend un second dvd ou il est écrit « 2 »

Habib : Tu es sûr de ne pas vouloir rester seul ?

LAYAL : Après ce que tu viens d'entendre tu peux entendre le reste si se n'est autant, nan ?

j'insère le second disque et là...

« ghannili shuwayyah shuwayyah...ghannili w khud 3anayya » (Chante pour moi un peu, un peuChante et je t'offrirai mes yeux)

Mon cœur s'emballe, me voilà obligé d'éclater en sanglot, jusqu'ici contenu, à l'écoute d'une vieille chanson que le colonel me fredonnait quand mon moral était au plus bas, une chanson de la grande Oum Kalthoûm qui me donnais des frissons comme donnerais des frissons un premier baiser à une jeune mariée. Il ne pu s'empêcher de me prendre dans ses bras et me serrer jusqu'à suffoquer. Je respirer son parfum et d'une fraction de second je repensais à ce que mon père venais de me dire dans le premier dvd « ...Jabar sera discret » D'un geste presque violent je m'arrache de son étreinte.

LAYAL : Qui t'a donné l'enveloppe ?

Hysteric LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant