Partie 9.

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JABAR

Onze jours ! Voilà onze jours que la famille est réuni et pas une question sur mon absence. Des regards interrogateurs, des sous-entendu, des perches lancées mais toujours à côtés, voilà se que sont devenu mes journées. Ma mère n'ose même plus me demander où je vais quand je sors ni à quelle heure je suis rentré la veille de peur que je reparte. Les jours sont vite devenus routinier, tout ce que je craignais du lever au travail, du travail à la chicha de la chicha au coucher rien de bien excitant. Une chose m'intrigue quand même depuis une semaine, nous ne voyons plus Youri.

Tout les soirs en rentrant ma mère s'efforce de lui envoyer une marmite pleine et un pain mais personne ne répond, le courrier commence à s'entasser sur le palier par curiosité j'y ai même vu la convocation pour sa prochaine mission mais personne ne répond. Rita s'est alors souvenu qu'elle avait le numéro de Layal au bled, le temps qu'elle mette la main dessus je ferais mieux d'y aller moi-même en Algérie, revenir qu'elle l'aurait pas retrouvé. Pas de tonalité, l'ambiance devient lourde et stressante.

Une semaine de plus et toujours pas de nouvelles, Rita ne mange plus, ne dort plus et culpabilise le fait qu'elle n'ait pas répondu aux appels de Layal les premiers jours de mon arrivée. 19 :00 le téléphone cri à la mort, depuis toutes ces années ma mère ne l'a jamais changé,

Maman: Jabar! une femme qui veut parler avec toi qu'est-ce qu'elle veut celle là ?

Jabar : Allô ?

...: C'est qui là ?

Jabar : C'est toi qui nous appelles et tu cherches à savoir ? t'es chelou toi ! c'est Abdel  tu veux quoi ?

Annah: Jabar c'est Annah...

Jabar : Annah ? ANNAH ! Sérieux ? comment tu vas ? par touts les moyens on essaye de vous joindre ma mère...

Annah: Excuse moi j'ai pas le temps j'appelle de la part de mon père.

Jabar : Youri ? Il est au bled maintenant ?

Annah: Oui il nous à rejoint la semaine dernière Layal est à l'hôpital et il nous faudrait de la paperasse à récupérer chez son médecin.

Jabar : T'es sérieuse !!! qu'est-ce qu'il c'est passé ?

Annah : Mon père t'expliquera mieux que moi  mais pour le moment pourrais-tu nous faxé le dossier?

Jabar : Bien sûr ! Vous avez besoin de quoi d'autre ?

Annah: Rien pour le moment, nous attendons les prochains examens pour voir si on peut la rapatrier en France. Je te laisse le numéro de l'hôpital 0021324... tu leur notes bien que c'est à l'intention de Ali BEN **** Rowaïda service réanimation vite j'ai plus d'unité dans le téléphone...

Jabar : Y'a pas de souci In shâ Allah demain direct avant le boulot je vous envois ça et sinon...

Annah: ...

Jabar : allô ? allô ?!

Maman: Alors c'est qui elle ?

Jabar : C'est Annah mama, Layal elle à des problèmes.

Maman: LESQUELS PROBLEMES ? DIS MOI VITE TU VEUX QUE JE TOMBE CARDIAQUE !

Jabar : Je sais pas je crois que c'est encore son cœur mais Dieu seul Sait elle ma rien dit le téléphone il a coupé.

Maman: MON DIEU ! MON DIEU ! MON DIEU ! protège la petite la pauvre je vais faire des prières pour elle et sa mère qui m'a pas prévenu attend tu va voir celle là.

Jabar : Pourquoi tu veux qu'elle te prévienne tu crois qu'elle a que ça à faire ? c'est radio trottoir ici, toute la cité ce réuni dans ton salon et rien que ça jacasse des vrai hyènes ma parole. Pourquoi tu pleures maintenant ? ils vont la rapatrier en France t'inquiètes pas mama.

Maman: Layal c'est comme ma fille meskina, je l'ai élevé comme Rita à la même étiquette.

Jabar : MDR à la même enseigne mama.

Maman: Rigole, rigole mais si c'est elle que t'avais épousé... tu vas où encore ? YA RABBI pourquoi j'ai des enfants tordus ?

Dans les moments comme ça il faut la laisser raconter ses bêtises et faire comme si rien ne nous touche même si effectivement rien de ce qu'elle peut dire nous atteint. C'est le monologue classique de la maman maghrébine qui vide son sac et cri ses plaintes au Seigneur une fois par jour, c'est son petit moment de gloire à elle. Bref, j'ai un pincement au cœur pour la petite Layal il faut aussi que je l'annonce à sa moitié ma sœur Rita qui est introuvable dans la cité. Finalement, je la retrouve sur le toit de notre bâtiment comment j'ai pu oublier cette vieille habitude.

Hysteric LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant