Contes de fées pour petits et grands

La brave princesse

 Il était une fois, dans un royaume où le soleil embrassait les collines d'une lumière dorée, vivait une princesse nommée Victoire. Contrairement aux autres princesses des royaumes voisins, Victoire avait une aversion pour les robes élégantes, le maquillage, les bijoux et les grands bals qui étaient si souvent organisés dans le château de son père. Elle trouvait du réconfort dans l'aisance des vêtements masculins, qui lui permettaient de bouger et de respirer sans les contraintes des corsets et des jupons.

Le cœur de la princesse Victoire était sauvage et indompté, tout comme les vents qui rugissaient à travers les vastes plaines du royaume. Elle ne désirait pas l'adoration des prétendants lors des grands bals, mais plutôt le frisson de l'inconnu, les histoires cachées dans les coins inexplorés du monde.

Une nuit, poussée par un désir insatiable d'aventure, Victoire revêtit son déguisement favori — une tunique et un pantalon sans distinction particulière — et s'échappa du château. Elle s'aventura dans la nature sauvage, guidée par les murmures de la nuit et les constellations scintillantes au-dessus.

À la première lueur de l'aube qui se glissait à l'horizon, le voyage de Victoire la mena à une tour ancienne, enveloppée dans une brume qui semblait vibrer de magie ancienne. Au sommet de cette tour solitaire était confinée la princesse Amanda, dont la voix, pure et envoûtante, descendait de sa haute prison. Amanda y avait été placée par ses propres parents, qui, frustrés par son refus d'accepter la main de tout prince, avaient décrété qu'elle resterait enfermée jusqu'à ce que quelqu'un de suffisamment courageux puisse tuer le dragon qui la gardait et ainsi mériter sa main en mariage.

Le dragon était une créature de cauchemars, ses écailles aussi dures que l'acier forgé et des yeux qui brillaient des feux de l'abîme. On disait que son rugissement pouvait briser la pierre et son souffle enflammer les cieux eux-mêmes.

Sans se laisser intimider par la réputation redoutable de la bête, Victoire s'approcha de la tour. Avec un cœur plein de courage et un esprit assoiffé de victoire, elle défia le dragon. La bataille fut féroce ; l'air était rempli du choc de l'acier et des cris infernaux du dragon. Pourtant, avec une combinaison d'esprit et de valeur, Victoire trouva le moyen de vaincre la créature, l'abattant d'un coup final et décisif.

Avec le dragon vaincu, Victoire monta dans la tour pour trouver Amanda, dont la beauté n'était égalée que par sa sagesse et sa grâce. Leurs regards se croisèrent, et dans cet instant, un amour à la fois profond et indéniable éclos entre elles.

Ensemble, elles retournèrent au royaume, leurs cœurs liés par un lien que aucun décret ne pouvait rompre. À leur arrivée, les parents d'Amanda furent confrontés à une vérité qu'ils n'avaient pas pu prévoir — leur fille avait bien été sauvée, mais pas par un prince. Au lieu de cela, elle était tombée amoureuse d'une princesse, celle-là même qui l'avait libérée de sa captivité.

Le roi et la reine, voyant l'amour sincère et le bonheur dans les yeux de leur fille, surent qu'ils n'avaient d'autre choix que de céder. Ils donnèrent leur bénédiction pour que la princesse Amanda épouse la princesse Victoire, et le royaume se réjouit, car le véritable amour avait triomphé.

Ainsi, la princesse Victoire et la princesse Amanda furent unies dans une cérémonie dont on parla pendant des générations. Elles régnèrent sur leur royaume avec bonté et force, inspirant tous ceux qui rêvaient d'amour et d'aventure, prouvant que parfois, les contes de fées les plus enchanteurs sont ceux qui défient les attentes.