Dans le crépuscule d'un monde pas si différent du nôtre, existait une race d'êtres éthérés connus sous le nom d'Aelvar. Ils étaient des créatures de grâce et de beauté, avec une peau qui scintillait comme la rosée du matin et des yeux qui reflétaient le cosmos. Parmi eux se trouvait le Prince Saevel, le dernier rejeton de son espèce, dont le rire était autrefois la mélodie des forêts et dont la tristesse est maintenant le silence des âges.
Les Aelvar vivaient en harmonie avec la terre, leur magie tissée dans le manteau même de la nature. Mais leur paix ne pouvait pas durer. Une obscurité rampait vers leur terre, un fléau qui consumait tout ce qu'il touchait. Un par un, les Aelvar tombaient, leur lumière éteinte par l'étreinte de l'ombre.
Saevel se battit vaillamment pour sauver son peuple, mais les ténèbres étaient implacables. Alors que le dernier des Aelvar se tenait au milieu des ruines de sa demeure, une sorcière, le cœur brisé par la dévastation, apparut devant lui. Avec des larmes dans les yeux, elle prononça un sort non de mort, mais de préservation.
En un instant, la chair de Saevel se transforma en pierre, sa forme tordue en celle d'une gargouille, à jamais perchée sur les restes de son royaume. Sa malédiction était de veiller sur la terre qu'il n'avait pas pu sauver, de témoigner du cycle éternel du jour et de la nuit, et de garder les souvenirs des Aelvar. Ses yeux de pierre, à jamais fixés sur les ruines, devinrent des bassins de larmes silencieuses.
Pourtant, dans cette veille éternelle, Alaric devint un phare d'espoir. Les légendes parlaient du prince de pierre qui gardait le royaume déchu, et les voyageurs de terres lointaines venaient rendre hommage. Ils laissaient des fleurs à ses pieds, et dans leurs histoires, Alaric et son royaume revivaient encore, ne serait-ce que dans de brefs moments de souvenir.
Dans le silence, le cœur de Saevel, bien que fait de pierre, battait avec le faible écho de la magie des Aelvar. On dit que tant que le prince endure, l'esprit de son peuple ne s'éteindra jamais vraiment, et qu'un jour, lorsque le monde sera prêt, les Aelvar reviendront danser sur la terre une fois de plus, sous les yeux vigilants de leur prince éternel.

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Contes de fées pour petits et grands
FantasyQuelques contes que je m'amuse parfois à écrire. Il s'agira donc non pas d'une, mais de plusieurs petites histoires. Rappelez-vous qu'il s'agit de contes de fées. Pour les enfants et pour rêver. Oui c'est cours. Oui c'est irréaliste. Mais c'est exac...