Il était une fois, dans une forêt verdoyante enveloppée dans les brumes du mystère, vivait une ogresse nommée Leena. Sa peau scintillait comme les facettes d'une opale, reflétant les innombrables teintes de son monde isolé. Bien que son cœur fût aussi pur que les sources cristallines qui murmuraient à travers sa demeure, son visage inspirait la peur parmi les villageois des environs.
Leena vivait en solitaire, ses seuls compagnons étant les feuilles chuchotantes et les créatures qui erraient dans les bois. Elle aspirait à l'amitié, à une connexion avec ceux qui vivaient au-delà des arbres, mais les contes sur son espèce avaient semé des graines de terreur dans le cœur des villageois. Ils parlaient des ogres et des ogresses comme de monstres, sans savoir que l'âme de Leena ne portait aucune malveillance.
Comme le destin l'aurait voulu, une maladie mystérieuse frappa les enfants du village. Un à un, ils succombèrent à un sommeil dont aucun ne pouvait s'éveiller. Les guérisseurs du village étaient déconcertés, leurs remèdes étaient inutiles contre le mal insidieux. Ce fut un jour, peint des teintes dorées de l'automne, que l'ouïe fine de Leena capta les voix troublées des villageois s'aventurant dans la forêt pour ramasser du bois.
Blottis sous les bras protecteurs d'un chêne ancien, les villageois parlaient à voix basse de la maladie mystérieuse qui avait frappé leurs enfants. Leurs mots, chargés de désespoir, flottaient dans l'air forestier, finissant par atteindre les oreilles de Leena.
Mue par une compassion sans limites, Leena se résolut d'aider les villageois méfiants. Elle avait autrefois entendu des vents chuchotants parler d'herbes curatives rares, capables de guérir les maux les plus graves. Ces herbes, baignées de légende, étaient censées fleurir dans l'étreinte de la plus haute montagne, perchées précairement sur ses arêtes les plus tranchantes, là où la terre embrassait le ciel.
Sans une seconde d'hésitation, Leena se lança dans sa quête périlleuse. La montagne se dressait devant elle, son sommet enveloppé dans les brumes de l'inconnu. Le chemin était traître, un sentier sinueux qui s'enroulait autour de la montagne comme l'étreinte d'un ennemi redoutable. Pourtant, la résolution de Leena était aussi inébranlable que les roches anciennes qui pavait son chemin.
À mesure qu'elle montait, l'air se raréfiait et les vents murmuraient des avertissements, la pressant de faire demi-tour. Mais Leena continuait, chacun de ses pas étant un vœu silencieux pour les enfants qu'elle désirait sauver. Enfin, elle atteignit le zénith de la montagne, où les herbes brillaient d'une lumière céleste, leurs pétales une tapisserie d'espoir contre le fond austère de la falaise.
Avec une grâce qui démentait sa forme imposante, Leena récolta les herbes, les berçant avec un soin que seul un cœur intact de malveillance pouvait posséder. La descente n'était pas moins intimidante, mais la pensée des visages souriants des enfants lui donnait du courage, prêtant de la force à ses membres fatigués.
À son retour, Leena prépara une concoction à partir des herbes, son parfum chuchotant une promesse de guérison. Elle laissa le remède au bord du village sous le voile de la nuit, sa présence inaperçue mais sa bienveillance ressentie par tous.
À l'aube, les villageois découvrirent l'élixir mystérieux. Le scepticisme fit place à l'espoir, et alors que les enfants se réveillaient, un à un, de leur sommeil surnaturel, le village s'illuminait de joie et d'émerveillement. Des murmures de gratitude remplissaient l'air, et bien que personne ne connût la source de leur salut, la forêt semblait vibrer d'une chaleur nouvelle.
Leena, observant depuis les ombres, ressentit une satisfaction qui surpassait tout ce qu'elle avait connu. Car bien qu'elle restât à l'écart des villageois, elle avait forgé un lien aussi durable que la montagne elle-même, son acte de bravoure désintéressé un pont par-dessus l'abîme de la peur.
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Contes de fées pour petits et grands
FantasyQuelques contes que je m'amuse parfois à écrire. Il s'agira donc non pas d'une, mais de plusieurs petites histoires. Rappelez-vous qu'il s'agit de contes de fées. Pour les enfants et pour rêver. Oui c'est cours. Oui c'est irréaliste. Mais c'est exac...