La Sorcière aux Fleurs d'Argent

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 Il était une fois, dans une vallée isolée enveloppée de murmures enchantés, se tenait une petite chaumière isolée. C'était le foyer de Topaz, la sorcière aux fleurs d'argent. Contrairement à toutes les autres du royaume, ces fleurs brillaient d'un éclat céleste, leurs pétales forgés de rayons de lune et de rosée. Topaz, avec ses cheveux aussi sombres que le ciel nocturne et des yeux reflétant les étoiles, s'occupait de son jardin avec une dévotion née de la nécessité. Car ce n'étaient pas de simples fleurs ; elles étaient la source de sa magie, le fondement de son pouvoir.

La vallée était un sanctuaire, un lieu préservé de la cupidité et des troubles du monde extérieur. Topaz avait appris à ses dépens que tous ne recherchaient pas les fleurs pour leur beauté seule. Il y a longtemps, un sorcier maléfique était venu, son cœur aussi noir que le goudron, ses yeux illuminés par la soif de pouvoir. Il avait ravagé les terres, volant la force vitale des mages à travers leurs fleurs chéries. Topaz avait beaucoup souffert entre ses mains, ses fleurs presque fanées, son pouvoir diminuant comme la lune décroissante. Mais elle avait survécu, et dès ce jour, elle jura de protéger sa demeure avec une férocité inégalée.

Elle tissa des sorts de protection, des enchantements qui rendraient l'air même autour de sa vallée hérissé de danger. Des pièges mortels étaient cachés sous le vert luxuriant, attendant quiconque osait convoiter ses précieuses fleurs d'argent. Pourtant, malgré ses efforts, le destin avait un autre plan.

Un jour, un homme nommé Kyllen arriva, ses pas silencieux, sa présence inattendue. Topaz l'observait depuis l'ombre, son cœur bouillant une tempête de peur et de colère. Elle avait entendu les murmures du vent, des histoires d'un homme à la recherche des légendaires fleurs d'argent. À chaque pas qu'il faisait, sa résolution se durcissait ; elle ne laisserait pas sa maison tomber en proie à un autre voleur.

Mais en l'observant, quelque chose de particulier devint évident. Kyllen n'évitait pas ses pièges avec habileté ou prévoyance ; il était, tout simplement, le voyageur le plus maladroit à avoir jamais foulé sa vallée. Il trébuchait sur les racines, tombait dans les clairières et chutait dans les ruisseaux, chaque faux pas lui évitant de justesse un destin fatal. C'était comme si la chance elle-même avait pris en affection cet homme singulier.

Lorsque Topaz émergea finalement de l'ombre, ses sorts prêts, elle trouva Kyllen étalé sur le sol, contemplant avec émerveillement les fleurs d'argent. Il parla de son voyage, une quête de connaissance, pas de pouvoir. Il était un érudit de la flore, attiré dans la vallée par hasard, son cœur captivé par la beauté des fleurs inconnues.

Topaz écouta, sa garde s'abaissant lentement. Se tenait là un homme qui cherchait à comprendre, pas à dominer. Elle accepta de le laisser étudier les fleurs, à deux conditions : il ne devait pas en cueillir une seule, et il ne devait jamais révéler l'emplacement de sa vallée cachée.

Au fil des jours qui se transformèrent en semaines, et des semaines en mois, Kyllen resta. Il étudiait les fleurs, oui, mais il apprenait aussi à connaître Topaz, ses peurs, ses rêves et les cicatrices laissées par son passé. Et alors que les saisons changeaient, leurs cœurs aussi. Des sentiments fleurirent comme les fleurs les plus rares, délicates mais résistantes.

Au final, Kyllen ne quitta jamais la vallée. Il resta, non pas en tant qu'érudit, mais en tant que compagnon, protecteur, ami. Ensemble, ils s'occupaient du jardin, leurs rires se mêlant au bruissement des pétales d'argent. Et bien que le monde extérieur continuait sa marche implacable, dans la vallée, le temps semblait s'arrêter, tenu dans l'étreinte douce de deux âmes unies par l'amour et les fleurs d'argent.

Ainsi, le conte de Topaz et Kyllen devint un récut murmuré par les vents, une histoire d'amour, de protection et de la magie qui fleurit dans les endroits les plus inattendus. On dit qu'à ce jour, si l'on écoute attentivement, le rire de la sorcière et de son érudit maladroit peut encore être entendu parmi le bruissement des fleurs d'argent dans la vallée cachée. Et ils vécurent heureux jusqu'à la fin des temps.

 Et ils vécurent heureux jusqu'à la fin des temps

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