Evermore

6 1 0
                                    

(Conte personnalisé pour @TabithaTatman :) Bon anniversaire!!)

 Au cœur des champs de tournesols du Kansas, où l'horizon embrassait les fleurs dorées, se trouvait une bibliothèque cachée nommée Evermore. C'était un lieu de merveille, où les histoires voltigeaient comme des feuilles dans un automne éternel.

Taly, une fille à l'esprit aussi libre que les vents des prairies, découvrit ce sanctuaire enchanté. Son cœur, une bibliothèque sans limites de rêves, résonnait avec la magie d'Evermore. Alors qu'elle errait à travers le labyrinthe d'étagères, elle rencontra les sept gardiens, chacun l'incarnation vivante d'un péché, mais ils n'étaient pas malveillants. Ils étaient les sages gardiens des contes, leur existence même une histoire en soi.

Le premier gardien, enveloppé dans l'aura royale de l'Orgueil, se tenait grand parmi les anciens tomes d'histoire. Il enseigna à Taly la valeur du respect de soi alors qu'elle naviguait à travers les chroniques des reines et des rois d'antan.

L'Envie, drapée dans des robes verdoyantes, s'occupait des jardins de poésie. À travers des vers chuchotés, elle montra à Taly la beauté du désir qui mène à l'inspiration, et non à l'amertume.

Au milieu des rouleaux enflammés de batailles épiques, la Colère révéla l'amour ardent qui alimente le pardon, guidant la main de Taly alors qu'elle inscrivait la paix dans les marges des pages déchirées par la guerre.

La Paresse, allongée au milieu des récits rêveurs de terres lointaines, transmit la sagesse du repos, enseignant à Taly que même les héros doivent faire une pause et respirer dans l'histoire de la vie.

L'Avarice, entourée de montagnes de contes de fées scintillants, démontra la richesse du partage, alors que Taly apprenait que le véritable trésor se trouvait dans le don, et non dans l'accumulation de mots.

La Gourmandise, se régalant d'un banquet de fables, offrit à Taly la douceur des histoires savourées ensemble, une communion de personnages et de lecteurs.

Et la Luxure, avec une passion aussi profonde que les romances qui alignaient les étagères, alluma le désir de Taly de chercher des aventures au-delà du mot écrit, de vivre chaque conte avec ferveur.

Ils racontèrent à Taly qu'une terrible malédiction enveloppait Evermore. Elle était aussi vieille que la bibliothèque elle-même, tissée dans ses murs même par un auteur désolé dont le nom avait été perdu dans le temps. Cet auteur, qui avait autrefois rêvé d'histoires qui captiveraient le cœur des lecteurs, se retrouva pris dans les épines de l'obscurité. Ses contes, bien que rédigés avec l'encre de la passion et de l'imagination, restaient non lus, accumulant la poussière dans les coins oubliés du monde.

Dans son désespoir, l'auteur se tourna vers les arts occultes, cherchant à lier son âme à son œuvre, s'assurant qu'elles ne seraient jamais oubliées. Mais la magie, surtout celle née de la tristesse et du désespoir, est une alliée capricieuse. Le sort qu'il lança était à la fois une bénédiction et une malédiction. Il créa Evermore, un sanctuaire où toutes les histoires pourraient vivre pour toujours. Cependant, il portait également un écho sombre de l'angoisse de l'auteur.

La malédiction se manifesta comme une ombre rampante, un voleur silencieux qui prenait l'essence des histoires, ne laissant derrière lui que des pages vides. Elle se nourrissait de la joie des lecteurs et de l'étincelle de l'imagination, menaçant de plonger le monde dans un vide éternel de silence sans fin. Les gardiens, liés à la bibliothèque, ne pouvaient que regarder alors que les histoires qu'ils chérissaient commençaient à s'estomper.

L'arrivée de Taly à Evermore n'était pas un simple hasard; c'était le murmure du destin. La malédiction, sentant son amour pur pour les histoires, vit en elle la clé de sa propre délivrance. Elle chercha à l'empoisonner, à la vider de sa passion et à ajouter ses contes à la collection de la bibliothèque. Mais Taly, avec son esprit indomptable, retourna le pouvoir de la malédiction contre elle-même.

Alors qu'elle voyageait à travers l'immensité de la bibliothèque avec les gardiens, chaque défi auquel elle faisait face, chaque énigme qu'elle résolvait et chaque épreuve qu'elle surmontait, dénouait un fil de la malédiction. Avec chaque histoire sauvée, l'emprise de l'ombre s'affaiblissait, et l'esprit de l'auteur, piégé dans la malédiction, commençait à trouver la paix.

Dans la confrontation finale, dans la chambre la plus profonde d'Evermore, Taly se tint devant l'incarnation de la malédiction—un tourbillon de ténèbres, résonnant avec les chuchotements de mille histoires perdues. Avec les gardiens à ses côtés, elle prononça les mots d'une nouvelle histoire, une histoire d'espoir et de rédemption, écrite avec la compréhension qu'aucun conte, si petit soit-il, ne devrait jamais être oublié.

La malédiction, entendant sa propre histoire racontée avec une telle compassion, relâcha son emprise sur Evermore. L'esprit de l'auteur, enfin libre, s'éleva dans le royaume des légendes, où tous les auteurs trouvent leur repos éternel. La bibliothèque fut sauvée, et les histoires en son sein fleurirent à nouveau, leurs couleurs vibrantes contre la toile de fond des champs de tournesols.

Le souhait de Taly pour la Clé de la Connaissance lui fut accordé, non seulement comme une récompense, mais aussi comme une reconnaissance de son rôle de nouvelle gardienne des histoires—un titre qui lui fut conféré par la bibliothèque elle-même. Avec la clé, elle pouvait déverrouiller le cœur de chaque conte, assurant que la magie d'Evermore continuerait d'inspirer les générations à venir.

Ainsi, la malédiction n'était plus, et la bibliothèque d'Evermore se tenait comme un phare de lumière dans un monde où les histoires sont l'essence même de la vie.

Contes de fées pour petits et grandsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant