Contes de fées pour petits et grands

Le Destin d'Abyss

Il était une fois, dans un royaume où la magie imprégnait chaque feuille et chaque pierre, régnait une puissante et bienveillante reine des fées nommée Calista. Ses sujets, une diversité de créatures magiques, l'adoraient pour sa sagesse et sa gentillesse. La forêt enchantée qu'ils appelaient leur maison était un sanctuaire d'harmonie et de merveilles.

Un matin serein, un groupe de faunes découvrit un bébé humain niché parmi les racines d'un chêne ancien. L'enfant rayonnait d'une magie étrange et puissante qui inquiétait les créatures. Craignant l'inconnu, ils envisagèrent de mettre fin à la vie de l'enfant. Mais la reine Calista, sentant l'innocence de l'enfant, intervint.

"Arrêtez !" commanda-t-elle, sa voix douce mais ferme. "Cet enfant ne doit pas être blessé."

Les créatures hésitèrent, leur loyauté envers Calista l'emportant sur leur peur. La reine s'approcha du bébé, son cœur gonflé de compassion. Elle décida d'élever l'enfant comme le sien, le nommant Abyss pour ses cheveux, aussi noirs que l'océan le plus profond.

La vie d'Abyss dans la forêt enchantée était remplie de merveilles et d'apprentissages. Chaque matin, elle se levait avec le soleil, son cœur débordant de gratitude pour la vie qui lui avait été donnée. Elle passait ses journées à explorer la forêt, son rire résonnant à travers les arbres alors qu'elle jouait avec les lutins et dansait avec les nymphes.

Malgré son statut royal, Abyss était humble et gentille. Elle aidait souvent les créatures dans leurs tâches quotidiennes, que ce soit en cueillant des herbes avec les vieux gnomes sages, en soignant les ailes d'une fée blessée ou en chantant des berceuses aux bébés licornes. Sa magie était un don qu'elle utilisait pour guérir et nourrir, jamais pour blesser. Elle faisait apparaître de douces pluies pour arroser les fleurs et créait des lumières scintillantes pour guider les voyageurs perdus.

Au fil des années, la gentillesse et l'altruisme d'Abyss lui valurent la confiance et l'amour de chaque créature de la forêt. Ils ne la voyaient plus comme une étrangère, mais comme l'une des leurs. Son lien avec Calista se renforça, et la reine s'émerveillait souvent de la profondeur de la compassion d'Abyss et de la force de sa magie.

Un jour comme les autres, un humain nommé Ewarts s'aventura au cœur de la forêt enchantée. Sa présence était une anomalie, une ondulation dans la magie sereine qui enveloppait la terre. Grand et imposant, avec des yeux qui brillaient comme de l'obsidienne polie, il s'approcha avec une aura d'autorité. Il prétendait être le père d'Abyss et insistait sur le fait que son vrai nom était Jemma. Sa voix était douce, ses mots soigneusement choisis, alors qu'il parlait d'une noble lignée de mages qui servaient le bon roi humain.

Calista, toujours perspicace, sentit un frisson lui parcourir l'échine. Il y avait quelque chose de troublant chez Ewarts, une obscurité qui se cachait sous son extérieur poli. Elle plissa les yeux, ses sens à l'affût des courants subtils de magie qui tourbillonnaient autour de lui.

"Vos mots sont doux," dit-elle, sa voix calme et posée, "mais votre cœur n'est pas pur."

"Qui dans ce monde est complètement pur ?" demanda le mage en retour.

Abyss, debout à côté de sa mère adoptive, ressentit une vague d'émotions contradictoires. La curiosité la rongeait, un désir de comprendre ses origines et le monde au-delà de la forêt. Elle se tourna vers Calista, ses yeux suppliants.

"S'il te plaît, Mère," implora-t-elle, "je dois savoir d'où je viens. Si cela ne me plaît pas, je promets de revenir."

Le cœur de Calista se serra à l'idée de laisser partir Abyss, mais elle comprenait le besoin de réponses de la jeune femme. Elle posa une main douce sur l'épaule d'Abyss, son expression mêlant tristesse et détermination.