i need u - JJK

21.

Je pensais être la pire personne existante le matin, mais ça, c'était avant de me retrouver face à une Aera ayant deux heures de sommeil au compteur.

Après avoir réalisé que j'avais bien pris les billets sous son nez, elle s'était précipité dans sa chambre - la nôtre, en fin de compte - et avait commencé à faire sa valise, courant de partout.

Elle m'avait demandé bien une dizaine de fois ce qu'il fallait qu'elle prenne, et s'était plaint une bonne centaine de fois de ne pas avoir ce qu'il lui fallait. Depuis que je l'avais récupéré chez Jihyo, elle avait pu faire les magasins, mais n'avait pas pu aller récupérer des affaires là où elle habitait avant.

Je me fis une note mentale d'aller récupérer moi-même chacune de ses affaires chez ce monstre dès notre retour.

Après avoir fini sa valise, elle avait été tellement excitée et stressée de partir qu'elle avait eu du mal à s'endormir, m'empêchant par la même occasion de dormir. On avait donc parlé de notre programme à Paris, jusqu'à ce qu'elle arrive à s'endormir.

Le réveil avait sonné deux heures plus tard, levant le voile sur une Aera en aucun cas matinale, qui communiquait à base de grognement, et de signe de tête.

L'enregistrement de nos bagages s'était fait plutôt rapidement, et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, nous étions installés dans l'avion les quinze prochaines heures.

-Tu vas pouvoir dormir, on en a pour facilement quinze heures de vol.

-On a une escale ?

Je secouais la tête, et je la sentis soulagée, probablement heureuse de pouvoir dormir sans interruption. Alors que la voix du pilote dans le haut-parleur annonça notre décollage, Aera posa sa tête sur mon épaule, s'installant confortablement contre moi. Je passais mon bras autour de son corps, la serrant, et je pus même l'entendre soupirer de soulagement. En quelques minutes, sa respiration se fit calme, signe qu'elle s'était endormie. Et je ne mis pas plus de quelques secondes non plus pour la suivre.

-J'en ai marre.

Je tentais de retenir le ricanement moqueur qui menaçait de sortir depuis quelques minutes.

Aera en voyage, c'est un phénomène.

Après avoir dormi cinq heures d'affilées, nous nous étions réveillés, et Aera semblait de bien meilleure humeur que lorsque nous étions partis d'Incheon.

Mais elle râlait.

Depuis presque une heure, elle ne faisait que râler. Les trois films qu'elle avait tenté de regarder l'agaçait, le plaid qu'elle avait ne lui tenait pas assez chaud, et malgré le fait que j'avais réservé des billets en classe business, les sièges n'étaient pas assez confortable pour elle.

-Je te vois t'amuser de la situation, Jeon.

Je pouffais de rire, m'attirant un regard menaçant de la jeune femme. Elle attrapa mon plaid, avant de s'installer dessous.

-Eh !

-J'ai froid, et tu te moques. C'est bien fait pour toi.

Je l'attirais vers moi, la blottissant contre moi, ses jambes sur mes genoux. Je positionnais les plaids correctement sur nous.

-Maintenant, arrête de râler, et regarde ton film.

-Mais il est nul !

-Alors regarde moi.

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Aera sautillait de partout.

Le reste du vol s'était passé calmement, et nous avions finis par dormir tout le reste du trajet.

Je ne savais pas s'il s'agissait du fait qu'elle avait dormi pendant plus de dix heures, ou si c'était parce que nous étions à Paris, mais Aera était devenu une pile électrique. Elle sautillait de partout, des étoiles plein les yeux alors que nous étions encore à l'aéroport, venant tout juste de récupérer nos bagages.

Il faisait nuit à Paris, et la seule chose que je redoutais était le jet lag que nous allions probablement subir les prochains jours.

Rapidement, nous arrivions à l'hôtel, amenés par un taxi que nous avions réussi à trouvé. Je n'avais réservé qu'une seule chambre, et cela ne sembla pas plus déranger Aera que ça quand l'hôtesse d'accueil nous fit entrer dans la grande chambre que nous allions partager pour les deux prochaines semaines. Nous passion déjà toutes nos nuits dans le lit de l'un ou de l'autre, et je n'avais pas vu d'intérêt à réserver une seconde chambre.

-C'est si beau, s'émerveilla Aera devant la vu que nous offrait la grande fenêtre de notre chambre.

Je ne trouvais pas Paris spécialement magnifique. Tout est une question de point de vue et de quartiers. J'avais eu l'occasion de venir à Paris pour plusieurs voyages d'affaires et si moi aussi, Paris était une de mes destinations de rêves, il n'en était plus rien depuis que j'avais découvert la ville, les bouchons et les transports en commun.

Même si j'avais été tenté d'en parler à Aera quand elle m'a dit vouloir aller à Paris, j'avais vu à quel point ça lui tenait à coeur d'y aller, et j'avais réfléchi à tout ce que nous pouvions faire, tout en faisant en sorte qu'elle garde cette belle image de Paris qu'elle semblait avoir. Et ça allait être une rude épreuve.

Le premier jour, j'avais décidé de l'emmener à la Tour Eiffel. Qui était en travaux. Mais Aera ne sembla pas relever, puisqu'elle en était tout émerveillée quand même. Refusant de faire aller Aera d'un endroit à un autre en prenant les transports en commun parisiens, j'avais décidé d'appeler un taxi. Qui mit vingt-cinq minutes à arriver, et presque deux heures à arriver à notre prochain point de visite à cause des embouteillages. Quand on arriva sur le boulevard Haussmann, on se fit bousculer de partout juste en voulant entrer dans les grands magasins. Mais rien à faire, Aera ne semblait pas broncher, heureuse d'être là.

-Je pense que je devrais apprendre le français, ça pourrait être une bonne chose, et puis, c'est une si jolie langue, me dit-elle.

-Bien sûr.

Elle écarquilla les yeux en m'entendant m'exprimer en français.

-Tu sais parler français ?

-Un petit peu. J'ai du apprendre à parler la langue pour communiquer en venant en voyage d'affaires.

-Incroyable.

Après une trentaine de minutes de queue pour entrer dans le musée du Louvre, on pu enfin accéder aux expositions et aux œuvres d'arts. Aera s'émerveillait devant chaque oeuvre qu'elle voyait, tandis que je la suivais, les mains dans les poches de ma veste. Mon moment préféré restera à jamais sa tête devant la taille de la Joconde.

-C'est ridicule, lâcha t-elle, les sourcils froncés.

Je pouffais de rire, la voyant secouer la tête, n'y croyant pas. Elle tourna les talons, avant de s'avancer dans la galerie d'oeuvres, sans donner plus d'attention à sa déception du jour.

-T'imagines qu'ils ont fait tout un plat pour une oeuvre si petite ?

-C'est vrai qu'elle paraît plus grande quand on la voit sur les réseaux.

-On peut vraiment tout nous faire croire sur internet, pesta t-elle, m'amusant encore plus.

Je découvrais une nouvelle facette d'elle, et cette Aera elle me plaisait énormément.