Chapitre 7

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Shanarielle

Les premiers rayons du soleil filtrent à travers les rideaux, éclairant doucement la pièce où Opaline et moi avions trouvé un répit temporaire dans ce monde tourmenté. Un sommeil lourd et sans rêve m'a tenue compagnie. Ankylosée, je me glisse lentement hors des draps lorsqu'une légère agitation attire mon attention.

Un jeune garçon au regard inquiet se tient près de la porte de notre chambre avec un plateau de nourriture dans les bras. Mon cœur se pince. Ce pauvre garçon a certainement été arraché à sa famille lorsqu'il était plus jeune, fauché par les griffes de Noah.

— Bonjour, commence-t-il timidement tout en serrant le plateau avec nervosité. Je m'appelle Timéo. Vous devez avoir faim. Noah m'a demandé de vous apporter le petit déjeuner.

Opaline, toujours allongée, relève la tête aux aguets. Malgré sa mine endormie et ses cheveux en batailles, quand elle aperçoit mon interlocuteur, elle lui offre un doux sourire.

— Tu es vraiment gentil de t'occuper de nous, je le remercie chaleureusement. Tu as apporté beaucoup de bonnes choses, ça a l'air délicieux. Tu veux manger quelque chose ?

Le garçon louche légèrement vers le bacon avec envie mais secoue ses cheveux châtains.

— Non merci, j'ai déjà mangé ce matin.

Comme à son habitude, lorsque Opaline détecte une gêne chez quelqu'un, elle tente toujours de la désamorcer avec un ton guilleret :

— Mais tu as besoin de force pour accomplir tout ce que Noah doit te demander.

Timéo se détend légèrement et esquisse un sourire timide en retour. Il s'approche du lit et y dépose le plateau rempli de victuailles. Pendant que je reprends ma place aux côtés de ma cadette, nous lui faisons signe de monter aussi sur les draps. Ce qu'il fait avec joie. Tout en dégustant le petit déjeuner, nous l'interrogeons sur sa relation avec le prince. Son visage s'illumine dès son évocation. L'enfant déborde d'admiration pour le membre royal, il le décrit comme un frère bienveillant l'ayant recueilli quand il n'était encore qu'un nourrisson.

— Tu es proche de lui, alors ?

Le jeune garçon acquiesce vivement.

— Je le vois tous les jours, il prend soin de moi et m'apprend beaucoup de choses. Sans lui, je ne sais pas où je serais.

Lorsque nous abordons le sujet délicat de ses parents, une ombre traverse son regard et il murmure qu'ils sont décédés des suites d'une maladie. Noah l'aurait trouvé livré à lui-même affamé et exténué auprès des corps de ses parents. Op' fronce les sourcils, éveillant une note de suspicion dans mon esprit. Je perçois la fragilité de son innocence. Une innocence que le prince semble avoir façonnée à sa guise. Pauvre garçon.

Timéo nous presse pour nous préparer rapidement après le repas. pressé par le devoir qui lui incombe, l'enfant nous exhorte de nous dépêcher à nous préparer. Je pioche dans mes maigres affaires et file dans la salle de bain m'habiller. A la hâte, nous avions eu la présence d'esprit d'emporter quelques affaires avant que notre maison soit incendiée. Pour ensuite, entamer "notre voyage" jusqu' ici. Après quelques minutes à nous débarbouiller :

— Nous sommes prêtes, déclare Opaline en sortant de la salle de bain avec un sourire rassurant.

Timéo hoche la tête avec un mélange de soulagement et d'excitation. Il nous ouvre la porte et je suis surprise de constater qu'aucun garde ne nous surveille depuis l'arrivée du jeune garçon.

— Dis-moi, Noah ne craint pas que nous te faussions compagnie sur le chemin ?

— J'ai eu treize ans le mois dernier et je me suis déjà transformé deux fois. Je suis bien assez grand pour vous escorter ! Nous informe-t-il fièrement.

Sur les traces d'une Oméga - L'appel de la Louve (Tome1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant