Shanarielle
Mes doigts s'exécutent dans un désordre agité, fouillant chaque tiroir de la salle de prélèvement. Inlassablement, j'analyse avec rapidité leur contenu avant de passer au suivant. Du matériel de pansement. Des appareils d'analyse de constantes, tout un tas de solutés de perfusion et leurs tubulures. Mais je ne trouve toujours pas ce que je cherche.
Mes idées sont confuses, j'ai la tête lourde. Sûrement un effet indésirable de la ponction lombaire. Un épais brouillard parasite mes sens et mon équilibre depuis mon réveil.
Quand j'ai ouvert les yeux, j'étais désorientée. J'ai eu beaucoup de mal à me rappeler où j'étais et ce que je fabriquais sur ce maudit brancard.
Puis, tout m'est revenu par flashs. Comme un sale revers d'élastique qui claque et qui fait mal. Les images. Les sons. Les émotions. Absolument tout.
Maladroitement, je me suis mise en mouvement car il était hors de question de rester une minute de plus ici. Je me suis donc lancée à la recherche de quelque chose pour ouvrir la serrure de la porte toujours verrouillée à double tour. J'ai déjà vu ça dans des séries que nous regardions le week end avec Opaline en s'empiffrant de grosses poignées de pop corns. Le crochetage d'une serrure ne doit pas être si difficile à reproduire. Si ?
En attendant de tester cette théorie, je récite mentalement toutes les incantations vaudous que mon esprit est capable d'inventer contre ce docteur Powell. S'il avait pu s'empêcher d'avoir la brillante idée de récupérer son chariot de prélèvement qui collectait mon saint graal. Le ticket gagnant pour débloquer ma porte de sortie. Ça m'aurait permis de retirer une sacrée épine du pied.
Mais après tout, pourquoi est-ce que j'espère que les éléments m'apportent leur soutien dans cette vie si pourrie quand ils s'acharnent sans pitié ? Ce serait un retournement trop décevant pour l'univers de me donner ne serait-ce qu'un minuscule coup de pouce ?
Angoissée, j'ouvre le dernier tiroir en priant de toutes mes forces. C'est le dernier capable de me donner l'occasion d'accomplir mon plan, certes bancal, mais qui a au moins le mérite d'exister.
Je pose mon regard sur le contenu, et enfin je les vois.
Des aiguilles.
Bon d'accord, ce ne sont pas exactement Des crochets prêts à l'emploi mais ça devrait peut-être le faire si je m'improvise cambrioleuse le temps de quelques minutes. Une chaleur me submerge. J'entrevois déjà notre libération, dehors. Cependant, je n'ai pas le temps de mettre en pratique cette théorie fumeuse que le battant que je voulais forcer s'ouvre dans un cliquetis qui me nargue.
Je me fige tout en refermant avec force le tiroir contenant mes précieuses alliées. Surprise de ne pas entendre la porte se refermer l'instant suivant, je prête attention au nouvel arrivant qui reste toujours muet. Il n'est autre que...
Oh mon dieu.
La lumière blanche des néons souligne la silhouette imposante d'Opaline. Enfin, je crois que c'est elle car seul un animal brun avec un regard doux se tient debout devant moi.
Nous nous approchons simultanément l'une de l'autre. Sans crainte. Mais quelque chose ne va pas. Malgré une attitude qui feint presque la décontraction je perçois de légers regards qu'elle jette derrière elle. Elle surveille l'entrée comme si elle redoutait ce qui pouvait arriver.
— Pourquoi es-tu sous ta forme de louve, qu'est ce qu'il se passe ? Je m'inquiète tout en câlinant le pelage de sa tête qui trouve appui contre ma taille.
En guise de réponse, ma sœur se blottit délicatement contre moi, me laissant échapper un léger rire provoqué par ses poils qui me chatouillent la peau. Je m'agenouille lentement en enveloppant son corps puissant dans mes bras fins. Je savoure la sensation apaisante de sa présence.
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Sur les traces d'une Oméga - L'appel de la Louve (Tome1)
LobisomemMon monde s'est effondré. Lors de ma naissance, ma famille a trouvé refuge auprès des humains, se fondant dans la masse à la perfection. Évoluant à leur côté, mes parents ont caché leur véritable nature, même à leurs propres enfants. J'étais loin...