Sur les traces d'une Oméga - L'appel de la Louve (Tome1)

Chapitre 18

Opaline

Quelques heures plus tôt. 

L'ouverture de la porte me tire d'un sommeil profond. Les rayons du soleil filtrent à travers les fenêtres du salon, inondant la pièce d'une lumière vive. Mes muscles protestent quand j'essaie de bouger. La position désarticulée dans laquelle j'ai dormi a laissé ma nuque raide, un mal de chien m'irradie le cou et les épaules. Chaque mouvement envoie des vagues de douleur le long de ma colonne vertébrale. Je relève lentement la tête, prenant garde de ne pas trop solliciter mes cervicales et ainsi devenir tétraplégique.

Mais est-ce que je suis réellement en danger de perdre l'usage de mes jambes pour avoir dormi dans une telle position ? Je l'ignore, en tout cas mon corps hurle son mécontentement et je ne souhaite pas le contrarier davantage.

Assise sur le parquet, je retire mon bras engourdi du canapé sur lequel j'avais posé la tête avant de sombrer. Shana dort toujours, son visage apaisé. Les traits tendus de la veille ont disparu, remplacés par une sérénité due aux traitements administrés par le docteur Powell. C'est un soulagement de la voir ainsi, même si ce n'est qu'un répit temporaire..

Un bruit de pas hésitant attire mon attention vers l'entrée. Mes yeux croisent ceux du nouveau venu et je le vois se figer, pâle comme un linge.

Timéo.

Je me redresse en une fraction de seconde, mes jambes se plaçant instinctivement entre ma sœur et lui, comme si ce gamin pouvait représenter la moindre menace. Les yeux de Timéo parcourent le corps de Shana et une lueur de colère envahit son visage.

— Éloigne-toi d'elle ! intime-t-il en avançant, chaque mot chargé d'une rage contenue.

Sonnée, je le regarde sans comprendre.

— Qu'est-ce que tu lui as fait ? s'énerve-t-il, la voix tremblante.

— Ne t'approche pas, gronde-je d'un ton avertissant. Mon ordre le fige sur place, mais ses yeux brillent de défi.

Ce petit merdeux commence réellement à m'insupporter.

— C'est toi qui l'as attaquée ? m'accuse-t-il, le ton tranchant.

— Oh ferme-la !

— Réponds-moi, espèce de monstre ! Je suis sûr que tu l'as attaquée elle aussi.

Quoi ? Qu'est-ce qu'il raconte ?

Timéo avance encore, ses pas hésitants mais résolus. Malgré la peur qui émane de lui, il tente de paraître assuré. Mais son odeur trahit son émoi.

— Je t'ai dit de ne pas approcher ! Je crache, les dents serrées.

Ma louve s'agite en moi, prête à bondir. Chaque fibre de mon être est tendue, prête à réagir à la moindre menace. Ce gamin n'en est pas vraiment une pour ma soeur, mais l'état de Shanarielle me rend nerveuse. Mes nerfs sont à vif, et la patience me fait cruellement défaut. Pour qui se prend-il ce petit con ? Mes mains tremblent de colère, mon corps s'échauffe, et mes émotions tourbillonnent.

— Toi, recule ! Je ne te laisserai pas lui faire du mal à elle aussi ! Noah ! crie-t-il.

— Bon sang, mais tais-toi, tu vas finir par la réveiller, espèce de crétin !

Il m'exaspère. Tiana et Tiphen entrent dans le salon, leurs visages marqués par l'inquiétude et l'épuisement. Cette dernière s'approche rapidement de Timéo et le serre dans ses bras.

— Qu'est ce qu'il se passe ici ? Demande Tiana, son regard passant de moi à l'intrus, puis à Shana toujours endormie.

Je prends une profonde inspiration, essayant de dompter la colère bouillonnante en moi. Mes mains tremblent encore légèrement, et ma louve gronde intérieurement, sur ses gardes.