Chapitre 8

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Opaline

Lorsque Noah a refermé la porte sur ma sœur après l'avoir poussée comme une malpropre, je suis entrée dans une colère noire. La brutalité avec laquelle il l'a touchée m'a rendue folle.

Sans parvenir à me contenir plus longtemps, je lui ai sauté dessus tout en lui vomissant les pires insultes de mon répertoire.

Il faut que ça s'arrête.

Il n'a aucun droit sur elle.

Malgré les entailles que j'ai faites à son pull ça n'a pas suffit à apaiser la rage qui me tourmente. Mes émotions vont finir par me faire exploser.

Cette fois encore, il m'a maîtrisée avec une facilité alarmante. Je n'ai même pas eu le temps de me transformer qu'il me compressait déjà la trachée dans le couloir.

Ensuite, il m'a enfermée dans cette pièce simplement aménagée d'une table et de deux chaises métalliques tout en m'ordonnant de me tenir tranquille pour épargner à ma sœur des tracas bien inutiles.

Ce fumier n'a pas eu besoin de préciser qu'il attendait de moi que je lui obéisse. Selon lui, si je ne plie pas, je serai l'unique responsable des conséquences.

Je déteste qu'il nous fasse subir ça.

Je déteste qu'il lui fasse subir ça.

Je le hais viscéralement.

Cet enfoiré a compris qu'il obtiendrait tout ce qu'il voudrait de Shanarielle tant qu'il m'utiliserait comme moyen de pression.

Et ce fils de chien a aussi très bien capté aussi l'impact de ses actions vis-à-vis de ma sœur sur mon comportement.

Le pire dans tout ça ? C'est qu'il s'amuse. Il en joue et à en juger par les éclats calculateurs qui étincelaient ses iris, il adore ça.

J'ai assisté, totalement impuissante à l'intégralité des examens de mon ainée sans qu'elle ne parvienne à m'entendre. J'ai pourtant essayé de l'appeler. J'ai tapé si fort sur la vitre que j'ai eu un fort élancement à la main, mais rien n'a pu attirer l'attention de ma sœur.

Quand elle a regardé sans point précis à travers cette barrière qui nous sépare, j'ai vite saisi qu'elle était opaque et que Shana ne parvenait pas à me voir.

J'étais dans une salle coupée du monde.

En revanche, si elle ne m'entendait pas ce n'était pas mon cas. Tous les sons de la salle d'examen étaient retransmis grâce à des hauts parleurs.

Les grésillements des voix rendaient leur grain plus artificiel.

Je me suis haïe. A chaque examen plus invasif que le précédent qu'ils lui ont infligé.

Mon cœur s'est fendu à chaque fois qu'il m'a utilisée pour la contraindre. J'étais contrainte d'observer passivement tout ce qu'ils lui faisaient.

J'ai pris soin de mémoriser chaque détail de ce que cette ordure l'obligeait à faire pour satisfaire sa curiosité mal placée. J'exècre d'être le seul lien qui la retient dans une réalité qui la blesse en son fort intérieur.

J'ai vu dans sa résignation.

Elle aurait préféré mourir que vivre ces instant d'intrusion dans son intimité.

Et ça... Il ne l'emportera pas au paradis. Ni en enfer d'ailleurs. Même si je dois sombrer avec lui, je ferai payer à ce connard tous ses actes abominables.

Plusieurs heures se sont écoulées depuis le retour de Shanarielle dans cette maudite salle de prélèvements. Depuis, je l'observe. Elle s'est assoupie, toujours allongée sur le brancard. Ses traits endormis sont froncés, elle ne dort pas profondément, ça ne fait pas l'ombre d'un doute. En même temps, qui pourrait dormir sereinement après avoir été traité comme une bête de foire et analysé sous tous les angles.

Sur les traces d'une Oméga - L'appel de la Louve (Tome1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant