Chapitre 16

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31 Décembre 2023.


— Tu n'es toujours pas obligé de venir.

Alistair hausse un sourcil pour seule réponse. Il termine de boutonner sa chemise avant de porter son attention sur son reflet dans le miroir. Je l'imite pour constater le résultat final.

— Je tiens toujours mes promesses, Rossi. Tu vas devoir te coltiner ma présence pendant toute la soirée.

— Tes potes n'ont pas envie de te voir ?

Il se tourne vers moi prêt à m'expliquer pour la sixième fois pourquoi il passe la soirée avec moi plutôt qu'avec son groupe d'amis.

— Estéban a invité une fille à sortir et je veux tout faire sauf tenir la chandelle. Et les autres sont tous rentrés chez leurs parents pour fêter la nouvelle année avec eux.

— Tu aurais pu rencontrer quelqu'un à cette soirée ! je m'exclame, outrée.

— Maya... La seule fille que je veux embrasser ce soir sera déjà à mes côtés. Je n'ai pas besoin de chercher.

Il quitte ma chambre après m'avoir lancé un sourire charmeur. Je cours après lui en lui demandant ce qui le fait être si sûr de lui. Il me lance mon manteau à la figure sans jamais perdre cette bonne humeur et cette expression qui me donne envie de lui arracher les yeux.

— Tu ne vas embrasser personne, je le préviens en entrant dans sa voiture.

— On en reparlera à minuit, jolie Rossi.

Mes joues chauffent et il se marre.

— Ta gueule.

Je me ratatine dans mon siège en espérant disparaître six pieds sous terre. Mais ça n'arrive pas. A la place, je suis obligée d'écouter Alistair me bassiner à quel point il a hâte de se retrouver à cette soirée, de revoir mes amis et surtout, de pouvoir passer la nouvelle année avec la femme de sa vie.

— Je ne vois pas ce qui te fait peur, dit-il en soupirant. A part tomber amoureuse de moi, visiblement.

— Je n'ai pas peur de ça ! Enfin, ça n'arrivera pas. C'est pour ça. C'est évident. Tu devrais... Bref ! Je n'ai peur de rien.

— Ok. Je te crois, c'est bon.

Il se terre dans son mutisme et je me maudis de ne pas avoir fermé ma gueule.

Comme puis-je imaginer un seul instant qu'il désire que je tombe amoureuse de lui ? C'est tordu comme pensée. Alistair ne peut décemment pas vouloir sortir avec une fille comme moi. C'est idiot.

— Tourne à droite, ça sera la maison tout au fond de la rue, lui indiqué-je d'une petite voix.

— Tu vois que tu peux être un bon copilote quand tu veux !

— Ravie que ça te fasse plaisir.

Il n'a pas besoin de tourner la tête pour que je vois le sourire qui est peint sur son visage. Alistair n'est jamais du genre à cacher ce qu'il ressent et je commence à apprécier cette facette.

La voiture s'arrête devant la maison de notre hôte et une boule se forme au creux de mon estomac. J'ai déjà ressenti ça, je peux le faire. Alistair est avec moi, je n'ai pas à avoir peur.

Tout se passera bien.

Il glisse sa main dans la mienne et nous avançons dans l'allée de la propriété. Je resserre l'emprise sur ses doigts quand nous arrivons face à la porte d'entrée.

Memento VitaeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant