Chapitre 20

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16 Janvier 2024.


Mon réveil sonne.

8h.

Mais je suis déjà réveillée. Je ne sais pas combien de temps ça fait, ni pourquoi je n'ai pas su me rendormir. Mais je laisse la musique me bercer un moment avant qu'elle ne s'éteigne et me replonge dans le silence inconfortable.

Je remonte la couette pour me protéger du froid mordant du matin mais rien ne change. Je tremble toujours autant.

J'attrape mon téléphone, seul mouvement qui me paraît cohérent.

8h15.

Je ne vais pas y arriver.

Plusieurs notifications s'affichent devant mes yeux mais je suis incapable de cliquer dessus.

Mes amis me harcèlent, plus que prêts à affronter cette journée remplie de nouveauté. Lili m'appelle. Trois fois. Sans succès. Puis vient le tour de Martin. Il fait sonner mon portable cinq fois avant d'abandonner. Le dernier message de Gabriel m'interpelle : Réponds, nous sommes inquiets.

Alors quand Alistair appelle, je décroche. Pas parce qu'il est le seul à pouvoir me faire obéir, mais parce qu'ils s'inquiètent.

— Bonjour, jolie Maya, dit-il d'une voix douce. Tu as bien dormi ?

— Tu pourrais poser une autre question ? je demande, la bouche pâteuse.

— Tu vas bien ?

Je soupire et ça le fait marrer. Il aime poser des questions qui ne m'arrangent pas.

— Non et non, je réponds simplement, au bord des larmes.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? Tu veux m'en parler ?

— Pourquoi t'appelles Alistair ?

J'entends de la vaisselle se casser à l'autre bout du téléphone et ça me fait sursauter. Un "pardon" presque inaudible puis des insultes envers les bouts de verre malheureux.

— C'est ton premier jour aujourd'hui, je voulais m'assurer que tu allais bien, dit-il soudainement.

— C'est tout ?

— Lili m'a appelé parce que tu ne répondais pas au téléphone. Elle va criser quand elle va savoir que tu ne réponds à personne sauf à moi.

— Je ne suis pas d'humeur à plaisanter, Alistair.

— Ok, je vois. J'arrive alors.

Je me redresse d'un seul coup, effrayée à l'idée qu'il me voit dans un état si pitoyable. Je l'entends enfiler son manteau, récupérer ses clés et claquer la porte de son appartement.

— Je savais que j'aurais dû squatter ton canap' hier soir, dit-il en démarrant sa voiture. Je sais que tu n'aurais jamais accepté une chose pareille mais au moins, j'aurais été sur place.

— Tu n'as pas besoin de venir. Je n'ai pas besoin qu'on vienne me consoler ou je ne sais quoi.

— Chérie... J'ai déjà prévenu tes potes. On arrive quasiment en même temps alors prépare-toi. Et préviens ta mère que tu accueilles du monde.

— Elle a découché. Je suis seule.

— Comment ça, t'es toute seule ? Comment peux-tu être seule ? Tu aurais dû nous appeler.

— Je ne suis pas un enfant qu'il faut babysitter quand ma mère n'est pas chez moi, Alistair.

Mon téléphone sonne et m'annonce un appel entrant. Je coupe la conversation avec mon parrain pour répondre.

Memento VitaeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant