Chapitre 18

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6 Janvier 2024.


Noël est passé depuis des semaines et rien n'a bougé.

Les bougies du salon sont toujours allumées et l'odeur du sapin est encore bien présente ; tout comme lui.

Cette année, je n'ai plus tous mes amis pour partager ce moment ou ces soirées chocolat-guimauve. Ni mes nombreuses sorties au marché de Noël. Je n'y suis pas allée cette année.

— Bonjour madame Rossi ! s'exclame une voix masculine dans le salon.

Je m'emmitoufle encore plus dans mes couvertures pour me cacher. Je ne compte pas sortir et subir la bonne humeur hivernale des amoureux de l'hiver.

Il ne devrait pas être là. Il devrait être chez lui en train de prendre le petit-déjeuner. Pas chez moi, trop tôt dans la matinée.

— Bonjour Alistair. Tu peux m'appeler Joseline et pas par le nom de mon ex-mari, comme je te l'ai répété un milliard de fois. Et Maya n'est pas encore réveillée.

Je me fige en priant pour qu'il fasse demi-tour et qu'il me laisse hiberner. J'aimerais qu'il soit du genre à abandonner.

— Elle n'est pas au courant que je suis là, dit-il sur le ton de la confidence. Je voulais lui faire la surprise. Est-ce que vous m'autorisez à la voir ?

— Je n'y vois aucun inconvénient. J'allais partir travailler mais je peux vous préparer le petit-déjeuner.

— Ne vous en faites pas, je m'occupe de tout.

Je n'entends que la porte de l'appartement claquer, signe que je suis seule avec Alistair. Ce n'est, certes, pas la première fois mais je le ressens comme tel.

Ses pas se rapprochent de ma chambre et je n'aime pas la façon dont mon cœur tambourine dans ma poitrine. Je n'aime pas qu'il soit si proche et en même temps si loin. Tout comme je n'aime pas le silence qui règne.

Trois coups sont frappés contre la porte avant qu'elle ne s'ouvre. Le visage rayonnant de mon parrain apparaît et son sourire me percute si fort que j'aurais préféré dormir pour ne pas subir ça.

— Bonjour la marmotte ! chantonne-t-il en entrant complètement dans la pièce. Bien dormi ?

— Ouais, jusqu'à ce que tu débarques sans prévenir, je réplique en écartant la couette.

Il saute sur mon lit et se retrouve étalé à moitié sur moi. Je le pousse et il éclate de rire quand je manque de tomber du matelas. Son bras s'enroule autour de ma taille et me retient de la chute.

— Tu es prête pour cette belle journée ? Tu as de la chance, il fait beau aujourd'hui.

— C'est le week-end, je reste ici. Il fait bien meilleur dans l'appartement.

— Ne fais pas ta rabat-joie, Maya. Tu es de sortie et il n'y a pas de discussion autorisée. Alors bouge ton cul et va te préparer. Je t'emmène prendre le petit-déjeuner.

Je lève les yeux au ciel en m'efforçant de lui montrer mon mécontentement. Mais sa bonne humeur me fait plaisir. Le voir faire des efforts pour me voir aimer cette partie de l'année me réchauffe plus le cœur que de le laisser m'emmener où il le souhaite.

— Tu ne veux pas qu'on regarde des films de Noël plutôt ?

— Hors de question. On sort et tu vas voir qu'à la fin de la journée, tu ne regretteras pas de m'avoir suivi. J'ai prévu plein de petites choses trop cools.

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