Chapitre 6 : Nico

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 Après cette discussion avec Percy, je m'allongeais sur mon lit en éloignant mon téléphone de ma portée. En y réfléchissant, cet échange m'avait étrangement fait beaucoup de bien. Moi qui pensais que ça ne servait à rien d'étaler ses problèmes, ça avait allégé le poids sur mes épaules. Il était certes toujours considérable, mais un peu moins qu'avant. Et je me sentais moins seul, aussi, parce qu'en plus d'Annabeth, Percy était maintenant au courant.

On ne se connaissait pas depuis longtemps, mais Percy affichait tout le temps un sourire rayonnant et il diffusait une aura de gentillesse et de bienveillance. Rien qu'en le voyant, je savais que je pouvais lui faire confiance. Et puis... il a flashé sur Annabeth, donc ça ne peut qu'être un mec exceptionnel. Je sais d'avance qu'ils iront parfaitement ensemble - s'ils osent s'approcher l'un de l'autre. Annabeth est plutôt timide pour ce genre de sentiment, et lui avait l'air gêné en me posant la question. J'espère qu'ils arriveront quand même à se rapprocher.

Avec toutes ces réflexions, j'en oubliais mes problèmes, qui d'habitude étaient constamment présents dans mon esprit, que ce soit en premier plan ou dans un coin.

Penser à autre chose me faisait le plus grand bien. Ça faisait longtemps que je n'en avait pas eu l'occasion. Et pour une fois, quelque chose prenait plus de place dans ma tête, quelque chose - ou quelqu'un - qui me donnait envie de me battre, et de ne pas me laisser submerger par le désespoir.

Un sourire éclatant, des boucles blondes, de beaux yeux bleus, une joie de vivre communicative. Tous les détails le concernant sont inscrits dans ma mémoire. Percy m'avait posé une question, je pouvais bien lui en poser une en retour. Ça ne coûtait rien d'essayer, après tout. Je me relevais et saisis mon téléphone. Le contact frais de l'objet me fit frissonner. Je retrouvais rapidement la discussion avec Percy - la dernière en date - et écrivais mon message.

Nico - Au fait... tu sais si j'ai une chance avec Will ?

Il ne répondit pas. Signe qu'il dormait déjà, sans aucun doute. Je me recouchais, le cœur léger. J'aurai ma réponse demain.

~~~

Le lendemain matin, je me réveillais fatigué. Mais déjà, il y avait un bon point à ça : j'avais dormi. Comme d'habitude, j'étais le premier dans la cuisine à préparer le petit déjeuner. Comme j'étais de bonne humeur, je décidais d'aller acheter des viennoiseries à la boulangerie. Je sortis dans les rues désertes du matin. Sur le chemin, je consultais mon téléphone pour voir si Percy avait répondu. Pas de réponse. Bon, il était seulement 6h30, donc ça pouvait se comprendre.

J'achetais du pain, un pain au chocolat, un croissant, deux pains suisse et une brioche. Annabeth raffolait du pain suisse. Je rentrais tranquillement chez nous mes achats sur les bras. Quand je tournais au coin d'une rue, j'aperçus au loin une touffe blonde qui se rapprochait. Je reconnus tout de suite Will. Lorsqu'il m'aperçut, il me fit un de ses magnifiques sourires.

– Salut Nico ! T'es un lève-tôt toi aussi ?

– Non, je suis juste un insomniaque...

– Ah. T'as essayé la méditation ?

– Non, et je ne compte pas le faire... Je suis hyperactif. Je ne peux pas rester en place.

– Oh moi aussi ! C'est drôle. Ça te dit qu'on fasse un petit tour de la ville tous les deux ?

– Je ne sais pas trop, Annabeth va se demander où je suis.

– Envoie-lui un message.

– Bonne idée. Alors on y va.

On commença à marcher côte à côte sans savoir quoi dire. On était seul dans la rue, le silence pesait tout autour de nous. Je me lançais maladroitement.

– Et alors, tu fais quoi en dehors de ton job de sauveteur ?

– Pendant l'année, je suis secouriste à la croix rouge.

– Wahou, c'est super. En fait, tu aimes bien aider les gens.

– Oui c'est ça. J'aime porter secours et avoir un contact avec les gens. Ça me plaît beaucoup. Et toi ?

– Je... je ne sais pas encore. Je ne pense pas être doué pour quoique ce soit.

– Je suis sûr que c'est faux. Il y a forcément un truc que tu aimes...

– Bah, la musique, la basse. Mais devenir pro dans ce domaine, c'est assez dur.

– Je suis sûr que tu peux t'en sortir. Tu jouais hyper bien hier !

– Peut-être.

– Si je t'assure ! D'ailleurs... vous auriez pas une petite place pour moi dans votre duo ? J'adorerais jouer avec vous !

– Tu joues de quel instrument ?

– Un peu de tout. Piano, guitare, cordes frottées, batterie, flûte traversière, cuivres...

– Wahou mais t'es un génie !

– Quand j'étais petit, je demandais sans arrêt à mes parents de m'inscrire à un nouveau cours d'instrument. Ils étaient tous les deux dans le milieu, donc ça aidait. Il comprenait ma passion, qui était aussi la leur. Donc ils n'y ont jamais fait obstacle. J'ai passé mon enfance à jouer.

– Et ben ! C'est trop cool ! Moi, j'écrivais quelques trucs. Pour des chansons. Mais ça s'est jamais concrétisé.

– Rien n'est perdu !

– C'est vrai, je peux toujours le faire maintenant. Il faut que j'en parle à Annabeth. Tiens d'ailleurs, en parlant d'elle, il faut vraiment que je rentre maintenant ! Merci pour cette balade !

– Merci à toi aussi ! C'était très sympa, faudra qu'on se refasse ça !

– Totalement d'accord ! À plus !

– Salut !

Vacances à la plage - SolangeloOù les histoires vivent. Découvrez maintenant