Chapitre 3 : Annabeth

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 Le lendemain matin, j'avais envie d'aller à la plage. Le temps était prévu clément et je pourrais tranquillement bronzer au soleil. Nico n'avait pas vraiment envie de venir, mais je ne lui en laissait pas le choix. Il revêtit son maillot, tout comme moi, malgré la fatigue qui transparaissait dans son regard. On descendit à la plage, et comme il était raisonnablement tôt, peu de personnes était là, contrairement au jour de notre arrivée. Cette fois-ci, on trouva facilement une place, on s'installa tranquillement et on ne couru pas vers l'eau comme des dératés. Je m'installais sur ma serviette pour capter les doux rayons du soleil. Nico, qui n'aimait pas être immobile, choisi plutôt d'aller se baigner. La mer était plutôt calme.

Après avoir exposé mon dos au soleil pendant une quinzaine de minutes, je choisi de me retourner, dos contre le sable. Je regardais vers la mer pour essayer de distinguer Nico. Je n'aperçus sa touffe de cheveux noirs nulle part. J'avais beau chercher, je ne le voyais pas. Je me levais en sursaut et couru vers le poste de secours. Il y avait deux sauveteurs dedans, dont l'un était en pleine action, en aurait dit en train de faire du bouche-à-bouche à... Nico.

– Nico ! Que se passe-t-il ?? C'est mon ami. Qui y a-t-il ??

– On l'a trouvé dans l'eau, en train de couler. Il ne bougeait plus. Mais son pouls est encore là, je pense qu'il a juste un peu trop d'eau dans les poumons. Calmez-vous, il ne va pas mourir...

– Je... vous êtes sûr ?

– Oui. Je suis sauveteur depuis quelques années déjà, j'en ai vu pas mal comme ça. Ne vous inquiétez pas.

Après quelques insufflations supplémentaires, Nico ouvrit les yeux brusquement, comme paniqué. Puis il se rendit compte que le sauveteur était très proche de sa bouche. Sans pouvoir s'en empêcher, il rougit légèrement. Il se redressa sur ses coudes, puis m'aperçut. Je lui fis un triste sourire.

– Nico ! Que s'est-il passé ?

– Je crois que je suis tombé de fatigue... J'ai pas beaucoup dormi cette nuit... voire pas du tout, en fait.

Je l'aidais à se relever, puis le serrais fort dans mes bras.

– Ne me fais plus peur comme ça !!

– J'essayerais...

Je me tournais vers les sauveteurs.

– Merci beaucoup, vous deux ! Sans votre aide... je ne sais pas ce qu'il se serait passé. Ou plutôt, je préfère ne pas le savoir.

– On a fait que notre boulot ! Ce fût un plaisir.

– Merci encore, en tout cas ! Tu viens, Nico ?

Sur le chemin du retour, il faisait une tête bizarre.

– Euh... ça va Nico ?

– Je ne sais pas trop.

– Tu... vas bien ? Rassure-moi, tu étais vraiment fatigué ??

Il écarquilla les yeux, comprenant soudain.

– Oui !! Comme je te l'ai dit, je n'ai pas dormi de la nuit. Je pensais à... trop de choses.

– D'accord. J'imagine que je vois de quoi tu parles ?

– Oui.

– Bon, il faut vraiment que tu m'en dises plus, pour que j'essaye de t'aider, au moins. Et si tu ne veux pas m'en parler, tu peux en parler avec un professionnel.

– Je ne préfère pas.

– Tu es sûr ? Ça te ferait peut-être du bien...

– Non.

– Bon... Et c'est pour quoi que tu faisais une tête bizarre, alors ?

– Rien.

– Mon œil. Le sauveteur, là, le blond, tu l'as trouvé-

– Mais arrête ! C'est faux !

– Tu as rougi.

– Bon, ok, il était très beau. Et alors ?

– Bah... il t'as quand même fait du bouche-à-bouche...

– C'est donc vraiment pour ça qu'il était penché sur moi...

– Oui.

– J'ai raté la meilleure partie, alors...

– Ah ah ! J'avais raison ! Tu ne le trouves pas seulement beau, mais surtout séduisant !

– Bah en même temps, il aurait fallu être aveugle pour ne pas le voir ! Il était... beau comme un dieu. Bronzé, blond bouclé, les yeux bleus, musclé... que veux-tu de plus ??!

– C'est vrai qu'il a tous les atouts. À part peut-être celui dont tu as le plus besoin...

– Ouais. Très peu de chance qu'il soit gay...

– Mais bon, je ne pense pas qu'on va le revoir d'ici la fin des vacances donc bon. C'était une belle rencontre, c'est cool, surtout qu'ils étaient gentils, mais c'était éphémère. Sauf si tu décides de t'évanouir à nouveau dans l'eau, mais je te l'interdis ! Si vraiment tu veux le revoir, tu peux toujours aller au poste de secours j'imagine.

– C'est vrai. Mais bon, ce n'est pas la peine. Je n'ai aucune chance. Je n'ai pas envie d'avoir de faux espoirs. Le mieux, c'est encore d'en rester là.

– Mais tu es sûr que tu ne regretteras pas ?

– Je suis sûr que je regretterais, mais il faut faire avec. De toutes façons, une fois qu'on sera rentrés, il sera loin de chez nous. Ça ne servirait à rien.

– C'est vrai. Sage décision. Et puis, il y en a sûrement d'autres sur cette Terre.

– Oui.

Vacances à la plage - SolangeloOù les histoires vivent. Découvrez maintenant