Chapitre 10 : Will

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 Je cours dans les rues, sans pouvoir m'en empêcher.

J'ai retenu l'adresse de Nico, tout aussi bien que son constant air désespérément triste et sa petite moue mignonne.

J'ai essayé de l'appeler avant de partir, mais il n'a pas répondu. Donc je lui ai écrit un message pour le prévenir que j'arrivais.

Will - NE BOUGE PAS DE CHEZ TOI, J'ARRIVE.

Il va sûrement trouver ça bizarre comme entrée en matière, étant donné qu'on n'avait pas du tout échangé de message avant.

Le chemin jusqu'à chez lui me paraît atrocement long, par rapport à la dernière fois.

Je cours, trébuche dans la rue, sans pour autant m'étaler par terre, mes tongs ne facilitant pas mon avancée.

Quand j'arrive devant la fameuse porte, je suis essoufflé, mais je ne prends pas le temps de respirer et je toque déjà comme un dingue. Il va vraiment me prendre pour un fou.

C'est Annabeth qui ouvre, et elle est toute étonnée de me voir sur son seuil.

Je commence, le souffle court.

– Salut ! Il est là Nico ?

– Euh, oui il est dans sa chambre. Pourquoi ?

– Je dois absolument le voir !

– Alors monte à l'étage, première porte à droite.

– Merci !!

Je cours dans les escaliers et, arrivé devant la porte, j'hésite tout à coup. Après un petit moment d'incertitude, je me décide quand même à lever ma main pour toquer à cette fameuse porte qui me sépare de Nico. Avant même que j'ai touché le bois, la porte s'ouvre. Nico me regarde, de ses beaux yeux ébènes.

– Will. Tu as l'air... essoufflé.

– Oui, un peu, dis-je gêné.

– Tu m'as envoyé un message.

– Oui.

– Il était un peu tourné comme un ordre.

– Ouais, je suis désolé. C'est pas l'impression que je voulais donner. C'est juste que j'ai un truc urgent à te dire...

– Et bien, vas-y, dis-moi.

– Je peux... rentrer dans ta chambre ?

Il s'effaça et me laissa entrer. Je ne savais pas trop où me mettre, mais c'était toujours mieux que de discuter dans le couloir.

Je m'assis finalement sur le lit. Nico me lança un regard puis s'installa par terre, sur la moquette, en face de moi. Je ne savais pas trop par où commencer. Nico, voyant mon hésitation, m'encouragea.

– Alors, qu'est-ce que t'as de si important à me dire pour quitter ton poste et venir en courant me parler ?

– Et bien... je parlais avec Percy, et... comme c'est un bon ami, et que ça me préoccupait depuis quelques jours, je lui ai confié un truc. Et, en l'occurrence, ce truc c'est... que tu me plais. Beaucoup. Et il m'a dit que je te plaisais aussi ! Donc... j'ai tout de suite eu envie de venir pour...

J'avais le visage en feu. Nico souriait, mais restait silencieux. Sûrement pour me laisser un peu plus longtemps dans mon malaise.

Puis, il prit enfin la parole.

– Je m'attendais pas du tout à ça... mais...

Maintenant, c'est lui qui est gêné.

– ... c'est cool. Enfin, je veux dire t'es tellement... que je pensais que tu étais hétéro.

– Tellement quoi ?

– Je sais pas... beau.

– Ooh. Tu viens de me complimenter, là, dis-je avec un sourire taquin.

– J'ai été forcé...

– Non, mais ne t'inquiète pas, ça me fait plaisir.

Il rit, légèrement gêné.

– Bon, c'est pas tout, mais moi je sais pas d'où tu viens. Parce que t'es en vacances ici, non ?

– Ouais. Je viens de New York.

– Ooh moi aussi !! C'est génial ! On pourra se voir plus facilement là-bas. Enfin, si tu veux bien.

– Bien sûr ! Enfin, je veux dire, on a un peu eu le coup de foudre tous les deux si je comprends bien, donc ce serait bête de passer à côté de quelque chose, surtout si on est proche géographiquement...

– Oui, totalement d'accord ! Ça te dit qu'on aille discuter sur le remblais, avec des glaces ?

– Oh bonne idée. On y va.

Après avoir rechaussé mes tongs, et lui ses bottes en cuir noir chaînées, on sortit de l'appartement ensemble. Nico n'habitait qu'à cinq minutes à pied du remblais. On eu un petit instant de flottement, ne sachant pas trop comment se comporter avec l'autre. Finalement, hésitant, je décidais de le prendre par la main. Il me serra la main en retour avec un sourire.

On marcha tranquillement sur le remblais, comme la dernière fois, sans s'arrêter de parler. Seulement, cette fois, on avait de bonnes glaces à déguster, et on savait tous les deux que le journée serait belle.

Vacances à la plage - SolangeloOù les histoires vivent. Découvrez maintenant