Vacances à la plage - Solangelo

Chapitre 12 : Nico

 La fin de journée avait été merveilleuse. On était resté ensemble, Will et moi, à se balader le long du remblais, du port, de la plage... On avait parlé de tout, sauf du fait que je suis une victime, évidemment. Il n'était pas au courant, et je ne souhaitais pas m'auto-saborder.

À présent, on était allongé tranquillement sur le plage, main dans la main, à regarder les étoiles. Il y avait beaucoup de pollution lumineuse, mais en s'éloignant suffisamment du remblais, on pouvait observer le ciel noir d'encre, et ses étoiles brillantes. Il n'y avait plus grand monde sur la plage, ce qui nous laissait un peu d'intimité. Au bout d'un moment, on tomba tous les deux dans une contemplation silencieuse des étoiles. Cet instant était magique. Seul le bruit des vagues se faisait entendre.

Je finis par regarder ce qui m'intéressait encore plus que l'immensité de ce monde : Will. Il était si beau. Il tourna la tête vers moi, et sourit quand il me vit rougir. Il se mordit la lèvre inférieure, l'air hésitant. Je me rapprochais de lui, et posais ma bouche sur la sienne. C'était extraordinaire. Je n'avais jamais autant désiré quelque chose, et maintenant que c'était fait, j'avais l'impression de ne plus pouvoir vivre sans. Will passa une main derrière ma tête, pour être sûr que je ne m'échappe pas. Mais je ne pourrais jamais m'éloigner de lui. Le baiser s'éternisa, et nos souffles se hachèrent. On s'éloigna de quelques millimètres à peine pour se retrouver encore plus fougueusement quelques secondes après.

Lorsque l'on fut tous les deux rassasiés de baisers, Will me prit dans ses bras dans une étreinte protectrice. Ça me fit vraiment beaucoup de bien qu'enfin quelqu'un d'autre qu'Annabeth me montre son affection, et je me réfugiais dedans pleinement.

Sous ce beau clair de lune, Will murmura à mon oreille :

– Je suis peut-être fou de te le dire aussi tôt, mais Nico, je crois bien que je t'aime.

Je répondis par un sourire timide, ne me sentant pas encore prêt pour lui répondre. Il raffermit ses bras autour de moi. Je ne m'étais jamais senti aussi bien qu'à cet instant, à tel point que le sommeil me rattrapa.

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Je me réveillais tôt le lendemain matin, mais reposé. Fait assez incroyable pour le souligner. J'ouvris doucement les yeux, satisfait de sentir les bras de Will m'entourant toujours. Will m'observait en silence, le sourire aux lèvres. Il me chuchota :

– Salut Nico. Tu as passé une bonne nuit ?

– Oui, étrangement. C'est sûrement grâce à toi. Tu as une aura apaisante.

Il me sourit.

– Bon, il faudrait peut-être qu'on bouge, non ? Il est seulement 6h30 mais les lève-tôt vont bientôt débarquer sur la plage, je pense.

– Ok. Je te suis, alors.

On retourna chez lui, toujours main dans la main. Je n'arrivais pas à le lâcher. J'avais besoin d'un contact avec lui. Lorsqu'on entra chez lui, je réalisais qu'on avait passé la nuit dehors, et que je n'avais rien dit à Annabeth. Elle allait sûrement me réprimander. Mais bon, ça valait largement le coup. Cette nuit était la plus belle et paisible de toute ma vie.

– Je suis désolé Nico, mais je vais devoir te laisser... Je dois assurer la surveillance des nageurs. Déjà qu'hier aprem, j'ai laissé Percy s'en charger tout seul... je peux plus me défiler.

– Et bien, je viens avec toi !

– Ooh mais quelle bonne idée ! Je n'y ai même pas pensé ! Oui, bien sûr, viens ! Ça va être génial ! On passe chez toi pour prendre ton maillot ?

– Ouais, ça peut toujours servir.

– Alors c'est parti !

Lorsqu'on s'arrêta devant chez moi, j'avais un peu peur de la réaction d'Annabeth. Will, voyant mon hésitation, toqua à la porte à ma place. Deux secondes à peine après, Annabeth ouvrait. Lorsqu'elle vit nos mains entrelacées, elle sourit, et me prit dans ses bras.

– Je suis contente que tu sois revenu. J'ai eu peur, même si je savais que tu étais en bonne compagnie.

– Coucou. Tu veux bien nous laisser rentrer ? Je dois récupérer mon maillot.

– Oui, oui, allez-y.

Elle fit la bise à Will avant de refermer la porte derrière nous.

– Alors, qu'est-ce que vous avez fait ?

– Tu sais, Annie, tu n'es pas obligée d'être aussi curieuse.

– D'accord...

Elle plissait maintenant les yeux, nous regardant à tour de rôle.

Will, mal à l'aise, lâcha :

– On s'est juste embrassés ! C'était tellement génial, d'ailleurs.

Annabeth sourit machiavéliquement.

– Ahah ! Je savais que j'allais avoir l'information ! En tout cas, c'est trop cool !! Tu prends soin de mon petit Nico, hein ?

– Évidemment.

– Annie, arrête avec ça. Tu n'as pas besoin de te sentir responsable de moi. Bref, je vais chercher mon maillot.

Je montai les escaliers, pressé de quitter Annie et ses préoccupations gênantes. Sur le palier de l'escalier, je les entendis chuchoter. Ça, ce n'était jamais bon signe. Je redescendis rapidement, et ils s'arrêtèrent immédiatement.

– Qu'est-ce que vous disiez ?

Ils ne répondirent pas, évitant mon regard.

– Annabeth. Viens voir dans ma chambre.

Je remontais rapidement les escaliers, courant presque. Elle arriva quelques secondes après moi.

– Tu ne lui as quand même pas parlé des brutes ??

– Non.

– Vous avez parlé de quoi alors ??

– D'autre chose, je te le promets.

– Bon. Je suis bien obligé de te croire, je ne vais pas lui demander, à lui. Bon, bah on va y aller, alors. À plus !

Je file, sans lui laisser le temps de me répondre. Je récupère la main de Will au passage, et on sort de l'immeuble, comme des voleurs, le sourire aux lèvres.