Too Busy for Love - ONE SHOT

𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 𝐕𝐈

Iris

"Starting", le nom de ma vidéo me semble évident. Comme le début des préparatifs du nouvel an, ma vie ne fait que commencer. Je suis sur la ligne de départ, là où tout débute.

Le chargement affiche 100%, et une notification apparaît. Ma vidéo est enfin postée sur Youtube. Jamais, je ne me lasserai de ce sentiment de bonheur après avoir partagé mon travail. Alors oui, ce n'est que quelques rushs, filmé avec mon téléphone, mais il y a énormément de travail derrière. L'essentiel ne sont ni les vus, ni les commentaires, mon but restera ce sentiment de fierté en voyant le résultat final.

— Monsieur Santos a lui-même choisi cette robe.

Mon attention se reporte sur la vendeuse qui se dresse devant moi. Ses deux mains autour de mon corps, elle défroisse quelques plis de ma tenue. Mon coeur s'emballe quand je vois tout ce blanc, ces strass et ces volants.

Une semaine que nous sommes "fiancés" aux yeux de tous et jamais je n'aurai pensé que les choses iraient aussi vite. Pourtant, aujourd'hui, alors que je m'apprête à sortir de ma cabine d'essayage pour montrer cette robe à ma famille, je commence à prendre conscience.

Ce n'est pas une blague.

Je vais me marier.

— J'espère qu'elle vous plait madame.

— Elle est magnifique.

Digne des plus belles robes de mariée. Comme si j'étais une princesse.

Le bustier en forme de cœur sort tout droit de mes rêves. Les paillettes le long de l'évasé de la robe, assortis aux strass sur ma poitrine, me font briller de mille feux. À ce moment précis, je n'ai aucun doute, on ne verra que moi ce jour-là.

Pourquoi ?

Parce qu'Andrea Santos s'en est assuré.

— Monsieur a dessiné lui-même cette robe, sourit la vendeuse.

— Comment ?

— Monsieur Santos est le confectionneur.

Wow.

J'entends mon cœur s'emballer et je ne peux pas résister. Andrea finira par avoir ma peau, sans me prévenir.

— Bon, nous n'avons pas toute la journée, entendé-je râler.

— Tu es si laide que ça ?

Des gloussements résonnent, et une bouffée de mal-être m'enlève toute cette joie qui s'était installée dans mon corps.

— Voilà, je sors de la cabine.

— Veuillez avancer par ici, m'indique la vendeuse.

Comme une princesse, elle me fait monter sur un cercle au milieu de la pièce.

Pendant un court instant, je décide de ne pas regarder ma mère et ma sœur, par peur de ce qu'elles vont dire. Je ne veux pas quel impact mon bonheur.

Elles ne réussiront pas.

Elles ne réussiront pas.

Elles ne réussiront pas.

— Alors, ce n'était vraiment pas une blague, lance Magnolia.

Sur cette réflexion, mon regard se relève dans leur direction. Leurs yeux sont grands ouverts. Elles ne me lâchent pas une seule seconde et pour la première fois, je vois de l'envie dans les yeux de ma sœur.

— Pourquoi ne m'a-t-on pas proposé cette robe pour mon mariage ? demande Magnolia à la vendeuse.

— Elle a été confectionné par le futur époux, répond la jeune brune.