Too Busy for Love - ONE SHOT

𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 𝐈𝐗

Iris

La porte se referme derrière Alfred. Le vide commence à résonner. Ma chambre paraît, à elle seule, plus grande que mon ancien appartement.

Mes fesses posées sur le mur, je n'ose pas avancer dans cette pièce qui me semble si impersonnelle. Je vais devoir vivre ici et pourtant, mon corps me demande de fuir. Cette chambre sort tout droit des meilleurs films que je n'ai jamais vus. Un lit king size se trouve au milieu de la pièce, les moulures du plafond te donnent l'impression d'étouffer et bien que j'en ai toujours rêvé, aujourd'hui, elles me font me sentir mal.

Mes pieds avancent, découvrant chaque trésor. Un magnifique balcon surplombe l'ensemble de la propriété. Le marbre est la seule matière qui recouvre les meubles de la salle de bain. Tout semble réuni pour plaire au plus grand nombre. Qui d'assez fou, refuserait de vivre dans cette villa ?

Moi.

Elle ne me ressemble en rien. Je ne l'ai pas choisi. Je ne me sens pas...

— Chez moi, complété-je à haute voix.

Laisse-toi du temps.

Sur cette pensée positive, je décide d'ouvrir mes cartons. Déjà déposés durant la journée, l'ensemble de ma vie tient en seulement trois boîtes. Essentiellement des vêtements, le reste... Quelques photos avec Nelly et une caméra.

Du bout des doigts, je décide de saisir cette dernière afin d'observer les dernières choses que j'ai filmé. Peut-être qu'elles vont pouvoir m'aider.

Tu cherches toujours à te souvenir.

Difficile à avouer, mais je pense que j'ai besoin de savoir. peu importe à quel point ma vie était pathétique, finalement, elle me représente. Ces trois dernières années sont importantes, j'en ai la certitude. Je le ressens au plus profond de moi.

"Insérer la carte SD", un fond bleu s'affiche et mes espoirs disparaissent en un clin d'œil.

— Peut-être que Nelly sait ce que j'en ai fait.

Moi : Je cherche la carte d'une caméra. Une idée d'où elle pourrait être ?

Assise au bord de mon lit, je le trouve étonnamment agréable. Peut-être que je vais bien dormir finalement.

Mon téléphone se met à vibrer, la réponse de Nelly ne tarde pas à arriver.

Nelly : Il me semble que tu l'avais déposée pour t'en faire un film.

Un film ?

Alors il y avait vraiment quelque chose d'intéressant à l'intérieur. Assez pour que je paye un film que j'aurai pu faire moi-même. Cela devait vraiment me tenir à cœur.

Moi : Une idée de ce que j'avais filmé ?

Nelly : S'il y a bien une chose que tu ne partages pas, ce sont tes rushs.

J'espérais que cette fois, j'avais fait une exception mais non. Cela aurait été bien trop facile.

Nelly : Alors ? Cette maison ?

Un pincement se fait ressentir dans ma poitrine.

Moi : Nous avons deux chambres différentes.

Moi : Énorme villa. Comme dans mes rêves.

Nelly : Tu es heureuse ?

Ma meilleure amie et son tact inhumain.

Je relis plusieurs fois sa question mais aucune réponse ne me vient. Je ne saurais dire si je le suis, tout cela est nouveau pour moi. Si je devais décrire mon ressenti, je me qualifierais de neutre. Comme la Suisse.