𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 𝐈𝐈

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Iris

Plus je défile les chaînes de la télévision, plus mon doigt s'enfonce sur la touche. Je n'ai plus rien à faire, plus rien à regarder, c'est un fait. Dépitée d'être enfermée depuis vingt-quatre heures, je retombe sur mon lit.

Nelly : Sexy cette petite tenue.

Le message de ma meilleure amie vient à peine d'apparaître sur mon téléphone qu'un sourire se fraye sur mes lèvres. Sans me lever, je sais qu'elle est là.

— Tu en as mis du temps. J'ai presque cru qu'on était plus amis.

— Même dans tes pires cauchemars, je serai toujours là Starlett.

— J'espère bien, ma vie serait minable sans toi.

Ses bras s'ouvrent en grand et je ne me fais pas prier pour m'y réfugier.

Nelly Camaron. Ma meilleure amie depuis vingt-cinq ans.

— Ça fait du bien de te sentir.

— Heureuse que tu ne sois pas morte sous ce camion.

— Moi aussi, je me mets à plaisanter avec elle.

Telle une star, elle rabat son carré brun derrière ses oreilles.

— Une nouvelle couleur ? pointé-je.

— Depuis deux ans maintenant.

— Tu as de nombreuses choses à me raconter.

— Je ne te le fais pas dire.

Sans que je lui demande, elle saisit ma valise qui est au fond de la chambre et sort.

— Tu fais quoi ?

— Il est temps que tu sortes de cet enfer.

— Mais...

— Tu n'as plus rien à régler.

Ses épaules se lèvent légèrement tandis qu'elle fait descendre ses lunettes sur son nez. Ma meilleure amie paraît si différente de moi, pourtant, pour rien au monde je ne l'échangerai. Nelly est une reine. La mienne.

— J'adore ce pantalon en cuir, lui fis-je remarquer en passant devant elle.

— Il est à toi.

À moi ? Jamais je ne porterais ça.

— Eh oui, semble-t-elle satisfaite, tu as bien plus évolué que tu ne le penses.

Sur ces mots, elle appelle l'ascenseur et nous quittons cet hôpital.

Ce lieu de désastre.

L'air de Los Angeles est agréable. Doux et ensoleillé, les journées que je préfère. Les talons de Nelly claquent au sol, venant conclure les seules choses qui valent la peine d'être aimées dans ce monde.

— Voilà mon travail.

La petite brune s'arrête devant un café, non loin de la Grande Avenue.

— Tu travailles à dix minutes de Cinemundial !

— Tu crois que tu passes tes midis avec qui ?

Son sourire triomphe quand elle me laisse sans voix. J'ai le sentiment que plus je vais passer du temps avec elle, plus je vais aimer la vie qu'elle va me raconter.

— Assieds-toi ici, j'arrive.

D'un signe de tête, elle m'indique une petite table en terrasse. 

Comme dans les films, le petit café me laisse sans voix. Entre les chaises en métal et toutes ces fleurs, qui n'auraient pas envie de s'y arrêter ? On s'y sent tout de suite bien. Ou peut-être que ça a avoir avec mes souvenirs enfouis.

Too Busy for Love - ONE SHOTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant