Too Busy for Love - ONE SHOT

𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 𝐗𝐗𝐕𝐈𝐈

Andrea

En direction du repas chez ses parents, je ne loupe pas les poings d'Iris qui froissent sa jolie robe de printemps. Parsemée de fleurs rose et rouge, elle lui va à la perfection.

— Ça va ? déposé-je ma main sur la sienne.

Comme revenue sur terre, sa tête hoche de gauche à droite pour éloigner ses pensées. Je donnerai beaucoup de choses pour savoir ce qui se tramait dans cette petite tête.

— Oui, juste...

— Tu n'as pas envie de les voir, complété-je.

Un sourire de connivence étire ses lèvres. Son attention se reporte sur la route, me privant de la beauté de ses iris. Il m'arrive, parfois, d'avoir envie de me perdre dans ses yeux bleus. Quand elle me regarde, bizarrement, je n'ai peur de rien et encore moins de ce qui m'effraie en temps général.

Je ne savais pas ce que voulais dire aimer avant de le découvrir avec elle. Mais cette envie, que j'ai d'abattre chaque personne sur son passage, doit signifier qu'Iris possède mon cœur.

— Tu es ravissante, l'embrassé-je en arrêtant la voiture.

Son sourcil s'arque.

— Ah oui ? Je l'ai trouvée dans une petite boutique en rentrant du travail hier, je n'étais pas sûre que tu apprécies.

— Pourquoi ?

— Parce qu'elle est différente. Aucune femme ne porte ça, enfin... très peu.

Cintrée à la taille, évasée ensuite, il est vrai que sa robe ne ressemble pas à celle que les autres portent. Fleuris, avec toujours plus de couleurs, elle contraste avec la monotonie de tous les jours mais c'est comme ça que je la vois... elle.

Iris ne ressemble à aucune des autres femmes. Qu'elle porte des couleurs ou non, cela n'enlève pas son éclat mais je l'avoue, quand elle porte du rouge, du jaune ou encore du orange, elle parait en parfaite harmonie. Dans cette tenue, c'est un peu comme si elle avait fini par se trouver et assumait d'être la vraie elle.

— Tu ne ressembles en rien aux autres femmes, Iris Santos. Ne te compare pas à elle alors que tu es bien au-dessus.

— Andrea...

Ses joues se colorent de la même couleur que sa robe. Ses cheveux roux sont attachés, en une tresse qui lui arrive au milieu du dos. Pendant un court instant, je me vois lui tirer mais l'innocence qui prime dans ses yeux me ramène sur terre.

L'anxiété vient s'installer sur ses pupilles, comme un voile qui me vole sa bonne humeur, cette joie de vivre qui l'anime en général.

Par-dessus son épaule, je vois la maison de ses parents. Son regard suit le mien et ses épaules se crispent immédiatement.

Ils avaient promis...

— Je suis là, lui assuré-je.

Bien qu'elle ne soit pas là où elle voudrait être, je ne vois pas de peur dans les yeux d'Iris. Pas celle de d'habitude. Elle a l'âme d'une guerrière, prête à se battre contre son passé.

— Merci, ouvre-t-elle la portière.

— Toujours, mon amour.

Je serai là pour te donner les armes.

Aujourd'hui est un jour particulier, c'est l'anniversaire de sa sœur. Difficilement, j'ai tenté de comprendre que Magnolia était née une semaine après Iris. Sans montrer la moindre émotion, tout en me contenant, elle m'a raconté que chaque année ils fêtent son anniversaire à elle mais jamais le sien.